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FRACTURE, subst. fém.
A.− Vieilli. Action de casser par un choc ou un coup violent. Fracture d'une porte, d'une serrure (Ac.1932).Nulle fracture n'avait brisé les sculptures (Du Camp, Nil,1854, p. 253).Jérémie avait accentué ces prophéties, en les accompagnant de la fracture d'un vase de terre (Renan, Hist. peuple Isr.,t. 3, 1891, p. 172):
1. Quant aux statues, elles sont immeubles lorsqu'elles sont placées dans une niche pratiquée exprès pour les recevoir, encore qu'elles puissent être enlevées sans fracture ou détérioration. Code civil,1804, art. 525, p. 97.
B.− P. méton. Endroit où quelque chose est cassé, cassure :
2. ... la robuste barque avait talonné et heurté assez violemment le rocher. Un des reliefs de la petite Douvre avait fait, dans la coque, à tribord, une fracture. Hugo, Travaill. mer,1866, p. 386.
− En partic.
1. Lésion d'un os par rupture. Fracture comminutive; fracture du col du fémur, du crâne; immobiliser une fracture. Une double fracture de l'humérus, très facile à réduire (Gide, École femmes,1929, p. 1290).Il est indispensable pour une fracture de cuisse, que l'articulation de la hanche soit immobilisée (Judet, Fractures membres,1948, p. 12).Cf. bandage ex. 2 :
3. ... j'avais le bras gauche cassé au-dessus du coude (...) je n'avais qu'une fracture simple : deux lattes, un bandage et une écharpe suffirent à ma guérison. Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 307.
♦ Fracture ouverte/fermée. Fracture où le recouvrement tégumentaire est/n'est pas rompu :
4. ... le malade peut, en se débattant, mobiliser violemment ses fragments osseux, augmenter les dégâts des parties molles, voire transformer sa fracture fermée en fracture ouverte. Judet, Fractures membres,1948p. 22.
2. GÉOL. Cassure de l'écorce terrestre. Synon. faille.Ébréché par la fracture centrale où s'est établi le cours de l'Allier, il [le Massif Central] s'ouvre largement vers le nord (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 276):
5. ... les différences que présentent les directions des systèmes de fractures et celles des systèmes de montagnes sont généralement très-petites... Élie de Beaumont, Stratigraphie,1869, p. 547.
Prononc. et Orth. : [fʀakty:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 2emoitié xiiiefracture d'os (Antidotaire Nicolas, éd. P. Dorveaux, 18); 1391, 29 mai fracture d'uys (Reg. du Châtelet, II, 226 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. class. fractura « éclat, fragment », « fracture d'un membre », a évincé la forme pop. fraiture, de même orig., mais de sens plus étendu (fin xiies. ds T.-L.), elle-même en concurrence avec frainture (forme influencée par fraindre « briser, rompre » (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 503 au fig.), du lat. class. frangere « id. »). Fréq. abs. littér. : 106.