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FILIATION, subst. fém.
A.− Lien de parenté unissant un être humain à ses ascendants.
1. Lien unissant un enfant à son père ou à sa mère. Filiation directe, maternelle, paternelle; établir une filiation. Synon. partiels ascendance, descendance, naissance.Anton. maternité, paternité.Car il est certain que Pantagruel est fils de Gargantua. On ne peut douter de cette filiation (France, Rabelais,1909, p. 38).
2. (Lien unissant l') ensemble des générations d'une même famille. Le duc. − Nobles depuis le XIesiècle, (...) beaucoup de nos ducs et pairs voudraient pouvoir établir une pareille filiation (Dumas père, Laird de Dumbiky,1844, IV, 5, p. 100).Son intelligence seule semblait témoigner de sa filiation (Martin du G., Devenir,1909, p. 133).
3. P. ext. (Lien de) continuité des races, des différentes formes de vie, issues les unes des autres. La race à la fois blanche et cuivrée qui aurait précédé les Ariens et les Sémites et dont les Bretons seraient une filiation directe (Goncourt, Journal,1891, p. 101).L'évolution reconnaît la continuité du monde vivant et la dérivation des formes animales et végétales les unes des autres par filiation (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 542).
B.− Rapport de dépendance spirituelle.
1. Lien unissant un élève vis-à-vis d'un maître, généralement dans une œuvre, une profession. D'ailleurs nos maîtres du troisième degré se souciaient bien de filiation et de paternité spirituelle et de régner sur les cœurs (Péguy, Argent,1913, p. 1136).Il [Maupassant] est le disciple et fils spirituel du grand Normand [Flaubert], à tel point qu'on ne trouverait peut-être pas d'exemple littéraire d'une filiation de génies aussi pleine, aussi droite, aussi logique (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 376).
2. Lien de continuité entre des écoles, des institutions issues les unes des autres, ou ayant les mêmes origines. La filiation qui s'établirait entre toutes les sociétés secrètes serait une clef nouvelle pour pénétrer dans les arcanes de l'histoire (Sand, Compagn. Tour de Fr.,1840, p. 13).Il obéissait à la vieille règle hippocratique de la filiation d'école et devait sa notoriété à ses travaux personnels autant qu'à son ascendant (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 789).
3. RELIGION
a) THÉOL. Filiation divine. Qualité de fils de Dieu, par nature (Jésus) ou par adoption (les chrétiens). Nous oublions que nous sommes des enfants de Dieu et la filiation divine est un fait actuel, comme l'affirme saint Jean (Chardonne, Épithal.,1921, p. 337).
b) HIST. RELIG. Dépendance d'une Église, d'une abbaye par rapport à une autre qui l'a fondée. La filiation de Cîteaux a une mission spéciale (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 266).
C.− Au fig. Enchaînement logique de choses issues les unes des autres; rapport d'un effet final à une cause principale. (Quasi-)synon. ligne, ordre, succession.Mais considérons le progrès, et, pour ainsi parler, la filiation logique des événements (Lamennais, Indifférence,t. 2, 1817-23, p. 309).Il y a une filiation depuis l'image plus intellectuelle jusqu'à la représentation hallucinante qu'on trouve plutôt dans l'émotion-choc (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 242):
La phonétique elle-même n'a pu rester complètement indifférente à la signification des mots dont elle analysait les éléments, et c'est ainsi qu'elle est arrivée à établir l'origine et la filiation de presque tous les vocables de la langue française. Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 13.
Prononc. et Orth. : [filjasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xiiies. « lien de parenté unissant l'enfant à son père ou à sa mère (surtout en dr.) » (Cout. d'Artois, éd. E. J. Tardif, p. 112); 2. a) 1302 filiacion « état d'une église, d'une abbaye qui doit son origine à une autre » (Lett. de l'Abbé de Citeaux, II, 78, 1042, A. C. d'Or ds Gdf. Compl. : les abbaies de la filiacion de Thart); b) 1752 « succession des choses issues les unes des autres » (Voltaire, Défense de Milord Bollingbroke, p. 38 ds Littré); 3. av. 1720 « lien de descendance directe entre ceux qui sont issus les uns des autres » (Hamilton, Mémoires de Grammont, éd. Sté Bibliophiles fr., p. 53). Empr. au b. lat. filiatio dr. « lien de parenté unissant l'enfant à son père ou à sa mère ». Fréq. abs. littér. : 191. Bbg. Gohin 1903, p. 344. − Panoff (M.), Perrin (M.). Le Vocab. de l'ethnol. Banque Mots. 1974, no8, pp. 141-142.