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FERME2, subst. fém.
A.− Domaines jur. et fin.
1. Vieux
a) Convention par laquelle le propriétaire d'un droit en abandonne la jouissance à un tiers, pour un temps et un prix fixés. La ferme des chaises d'une église (Ac.).
Ferme des jeux (Ac.). Autorisation de tenir une maison de jeux.
b) HIST. (Ancien Régime). Délégation faite par le roi à des particuliers, de percevoir certains revenus publics. Les fermes des droits du roi, la ferme générale des gabelles, des aides (Ac.).
P. ext. Administration chargée de percevoir ces revenus. Il est certain que l'accaparement du numéraire ne peut se faire par les agents de la caisse et des fermes, sans l'appui du Ministère (Marat, Pamphlets,Nouv. dénonciation contre Necker, 1790, p. 191).Il obtint un emploi dans la ferme générale, dans les fermes; un employé des fermes (Ac.).
c) P. anal., JEUX. [Au xviiies.] Jeux de société qui se pratiquent avec des dés ou des cartes. Attesté ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Littré, DG, Guérin 1892, Alleau 1964, Mots rares 1965.
2. AGRIC. et usuel. Convention par laquelle le propriétaire d'un bien foncier, notamment d'une exploitation agricole, en abandonne la jouissance à un tiers pour un temps et un prix fixés.
Loc. adv. À ferme. L'avenir, ne sera-ce pas l'état absorbant tout, assurant tout, tenant à ferme la propriété de chacun? (Goncourt, Journal,1860, p. 862).Il avait envie de prendre à ferme tous les remblais de la ligne du nord pour y semer des pommes de terre (Flaub., Éduc. sent.,t. 2, 1869, p. 146):
1. Si, au contraire, le locataire ou le fermier ont été troublés dans leur jouissance par suite d'une action concernant la propriété du fonds, ils ont droit à une diminution proportionnée sur le prix du bail à loyer ou à ferme... Code civil,1804, art. 1726, p. 315.
B.− [P. méton. de A 2]
1. Exploitation agricole qui a fait l'objet d'un bail à ferme; p. ext. toute exploitation agricole. Ferme école*, modèle*, pilote*; fille, garçon, valet de ferme; exploiter, habiter, louer une ferme. L'exploitation d'une terre est ici la plus fatigante des industries. Nous avons peu de revenus en argent, nos fermes sont cultivées à moitié, système qui veut une surveillance continuelle (Balzac, Lys,1836, p. 88).Quelques jours après, mon père alla chasser sur la ferme de Serrières (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 15):
2. ... je croyais docilement que l'ouvrier dans la rue, le paysan dans sa ferme me devaient de la reconnaissance puisque je me consacrais d'une manière noble, pure et désintéressée à la spécialité du spirituel au profit de l'homme en général, qui comprend, parmi ses espèces, des ouvriers et des fermiers. Nizan, Chiens garde,1932, p. 13.
2. En partic. (L'exploitation du point de vue des) bâtiments et espaces constitués par ceux-ci. Cour de (la) ferme. Cette cour avait l'aspect d'une cour de grande ferme; elle était encombrée de charrues, de bétail, de fumiers, de volailles, de tous les instruments de la vie rustique (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 84).Nous en logions [les Cosaques] une douzaine à la ferme. Ils puisaient de l'eau, portaient du bois et gardaient les enfants (France, Pt Pierre,1918, p. 242).
Prononc. et Orth. : [fε ʀm̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1175 « convention par laquelle un propriétaire donne à bail un fonds aux fins d'exploitation, moyennant un loyer » a ferme (B. de Ste-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 40325); b) 1481 « convention d'exploitation d'un droit, administration chargée du prélèvement d'une taxe » (J. de Roye, Chronique scandaleuse, éd. B. Mondrot, II, 110); 2. 1539 « domaine rural, bâtiments d'une exploitation agricole » (Est.). Dér. de fermer* au sens fig. attesté en a. fr. de « établir d'une manière ferme, fixer » (xiies., Psautier Cambridge, CIV, 10, éd. Fr. Michel, p. 191) d'où « donner en exploitation selon une convention bien établie, donner à ferme » (Sept Sages, éd. J. Misrahi, 4546). Cf. lat. médiév. firma subst. au sens de « bail à ferme » attesté pour le domaine anglo-saxon dep. 1100 ds Nierm.; v. aussi J. Fahrenschon, Firmus, Geschichte der Bedeutungen dieses Wortes und seiner Ableitungen in den rom. Sprachen, Diss., München, 1938, pp. 103-119. Fréq. abs. littér. : 2 522. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 985, b) 3 794; xxes. : a) 4 438, b) 3 475. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 69. − Cobban (A.). The Vocabulary of social history. Political science quaterly. 1956, t. 71, pp. 13-14. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 13. − Gillieron (J.). Les Conséquences d'une collision lexicale... In : Cinquantenaire de l'Éc. pratique des hautes ét. Paris, 1921, p. 57. − Quem. DDL t. 5.