Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
FERME1, adj., adv. et interj.
I.− Adjectif
A.− [En parlant d'un inanimé concr.] Qui présente une certaine résistance à la pression, qui est consistant sans être dur. (Quasi-)synon. compact, consistant; anton. flasque, mou, souple, tendre.Un vivant (...) chancelle entre le ciel et le gouffre. Le sol n'est pas ferme sous ses pas, mais ébranlé d'un tremblement qui fait choir les tours et les colonnes (Durry, Nerval,1956, p. 180):
1. Toutes les feuilles sont luisantes et fermes, analogues à celles du laurier, de l'yeuse; pas d'équivalent de celles du coudrier, par exemple, dont la consistance molle et feutrée, comme spongieuse à la lumière, donne au rayon qui les traverse une coloration verdorée, et fait aux halliers normands leur mystère. Gide, Voy. Congo,1927, p. 763.
En partic.
Terre* ferme.
[En parlant d'un fruit ou d'une partie du corps] Chair ferme. Un petit sein blanc, élastique, bien ferme (Napoléon Ier, Lettres Joséph.,1796, p. 60).Quand elle est à point, il se forme tout autour une croûte qu'on casse pour prendre juste la belle chair ferme (Guèvremont, Survenant,1945, p. 48).
B.− [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé]
1. [En parlant d'une pers. et p. méton. d'une partie du corps humain]
a) Qui se tient sans chanceler, qui ne se laisse pas ébranler facilement. Synon. stable.L'enfant, qui resta ferme en selle (Sand, Beaux MM. Bois-Doré,t. 2, 1858, p. 71).Ce vieillard de quatre-vingts ans, la tête branlante, le pied ferme, se mit à gravir lentement l'escalier de pavés (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 366):
2. ... mais en revanche, voluptueuse est la sensation, à chaque gorgée de cette seconde tasse, de remonter, de me retrouver ferme sur mes jambes, et prêt de nouveau à faire face. Du Bos, Journal,1927, p. 196.
Loc. adv. De pied ferme. Sans bouger. J'attendis donc le choc de pied ferme (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 425).Au fig. (cf. attendre ex. 8).
Loc. verbale. Être ferme sur ses étriers*.
b) Qui traduit la force, l'assurance. Marcher d'un pas ferme; écrire, piloter d'une main ferme; poigne, voix ferme. Synon. assuré, décidé, résolu.Vampa (...) continua son chemin du même pas ferme et tranquille (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 459).Oui, dit-il d'une voix ferme... Je sais. (...) Il est maintenant indifférent et placide (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 166).Leurs ancêtres (...) dirigeaient d'une main ferme leurs affaires (Carrel, L'Homme,1935, p. 212).
Au fig. Avoir la main ferme. Un homme d'intelligence fine, ayant la vue saine des choses, la main ferme, le caractère décidé (Tharaud, Rayon vert,1941, p. 71).
En partic., domaine de la création artistique et littér.Qui témoigne de maîtrise, d'assurance. Dessin, coup de pinceau, exécution, tracé, jeu ferme; style ferme. Des idées si saines exprimées dans un style si ferme, si précis et si simple (Verlaine, Œuvres posth.,t. 2, Baudel., 1865, p. 17).Peinture ferme, où les illusions du dessin sont d'abord dominées (Alain, Beaux-arts,1920, p. 263):
3. MM Tissier et J. Guignet ont conservé leur touche et leur couleur sûres et solides. (...). M. Victor Robert, l'auteur d'une immense allégorie de l'Europe, est certainement un bon peintre doué d'une main ferme; mais l'artiste qui fait le portrait d'un homme célèbre ne doit pas se contenter d'une pâte heureuse et superficielle; car il fait aussi le portrait d'un esprit. Baudel., Salon,1846, p. 162.
2. Au fig.
a) [En parlant d'une pers.]
Littér. Que rien ne peut ébranler. Âme ferme. Synon. impassible, imperturbable, stoïque :
4. De mon côté, grâce à ces continuelles communications qui créaient entre nous d'innombrables rapports, je devenais plus libre, plus ferme, plus sûr de moi dans tous les sens, et c'était un grand progrès, car Madeleine y voyait un pas fait dans la franchise. Fromentin, Dominique,1863, p. 161.
Ferme + prép.Ferme dans l'adversité, dans ses résolutions.
Qui ne se laisse pas influencer, qui montre de l'autorité. Être doux mais ferme. Au lieu d'être faible et dur, il faudrait être ferme et doux, mais je suis un sot (Constant, Journaux,1813, p. 382).
Ferme + prép.Être ferme avec qqn. Ferme à + inf. (rare).M. de Séranville, toujours ferme à refuser, changea cinq ou six fois de système quant aux raisons de refuser (Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 183).
b) P. méton. Qui dénote l'assurance, l'autorité, la résolution; qui témoigne d'une attitude sur laquelle on ne transige pas. Regard ferme; ton ferme d'une déclaration, d'une lettre; refus poli mais ferme; instructions très fermes. L'amabilité (...) vaincra toute mauvaise volonté extérieure, sauf peut-être de rares exceptions dont une attitude ferme, mais toujours digne et polie, ferait prompte justice, sois-en sûr (Verlaine, Œuvres posth.,t. 2, Voy. Fr., 1896, p. 84).Phrase décisive, habile et ferme à la fois (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 104).
[En parlant d'un inanimé abstr.]
Littér. [L'adj. est gén. antéposé] Qui est constant. Ferme propos, résolution; avoir la volonté ferme de; avoir une ferme espérance. Synon. arrêté, décidé, solide.Le menton proéminent est le signe des fermes volontés (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 70).Cette tenue, il l'avait endossée dans la ferme intention de nous en imposer la vue (Vercors, Silence mer,1942, p. 66).
Qui ne change pas, sur quoi l'on peut compter. Convention, proposition, règle ferme.
C.− Emplois spéc.
1. BOURSE et COMM. Achat, marché, vente ferme; prix fermes et définitifs. À caractère définitif. Anton. conditionnel.On appelle « marchés fermes » ceux où le vendeur et l'acheteur sont tenus d'exécuter tous leurs engagements (Boyard, Bourse et spécul.,1853, p. 170).V. achat ex. 11.
2. CH. DE FER. Prix, tarif ferme. Il est plus exact de les [les prix de transports] fixer en bloc pour chaque parcours que de les calculer d'après une formule basée sur la distance. Ce système est celui des « prix fermes » ou de « gare à gare » (Bricka, Cours ch. de fer,t. 2, 1894, p. 1007).
II.− Adverbe
A.− Avec force, intensité. Fabrice (...) prit la main du cadavre qu'il secoua ferme (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 38).Le froid pinçait ferme (Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 83).
Loc. verbales
Discuter ferme. Discuter avec énergie, âpreté. Dans la salle, on bavarde ferme, et personne ne danse plus (Colette, Cl. école,1900, p. 318).Tu ne montes pas? Ça discute ferme, là-haut... C'est intéressant (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 249).
(Se) tenir ferme. (Se) tenir solidement. Elle l'attendait sur le seuil de sa chambre, en se tenant ferme aux jambages de la porte (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 115).Au fig. Tiens ferme ce que tu as (Gide, Retour enf. prod.,1907, p. 482).
B.− Avec abondance, beaucoup. Conan s'est donc mis à chopiner ferme (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 227).Il aurait mieux fait d'étudier sérieusement Marx. (...) il fallait qu'il s'établisse un programme et qu'il se mette à bûcher ferme (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 120).
C.− Spécialement
1. BOURSE, COMM. D'une manière nette et définitive, en s'en tenant au prix et aux conditions fixées. Anton. sous condition.Acheter, vendre ferme; réserver ferme. Il faut du nerf, alors que vous vendez ferme comme si vous saviez tout (Claudel, Échange,1reversion, 1894, I, p. 672).
2. DR. PÉNAL. Sans sursis. Un an (de prison) ferme. Si on pouvait les pincer une bonne fois, elles écoperaient ferme, c'est fort probable (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 257).Cf. Le Républicain Lorrain, 22 juin 1978, p. 16.
III.− Interj., vieilli. ,,Quand on veut inciter au courage. Allons, ferme mes amis!`` (Ac.).
Prononc. et Orth. : [fε ʀm̥]. Enq. : /feʀm/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 adj. fém. ferme « solide » (G. Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 4267); ca 1180 adv. ferm (forme de l'adj. masc.) « solidement » (Marie de France, Fables, 3, 62 ds T.-L.); 2. ca 1160 au fig. « sûr » (Eneas, 7856, ibid.); xiiies. emploi de la forme fém. ferme pour le masc. (Trad. Ovide Remèdes d'Amour, 615, ibid.). Du lat. class. firmus « solide, sûr, résistant, inébranlable » (cf. J. Fahrenschon, Firmus, Geschichte der Bedeutungen dieses Wortes und seiner Ableitungen in der rom. Sprachen, Diss., München, 1938, pp. 10-46). Fréq. abs. littér. : 3 277. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 882, b) 4 945; xxes. : a) 5 760, b) 4 509. Bbg. Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen − Oslo − Tromsø, 1972, p. 120, 180, 234, 235.