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FELLAH, subst.
A.− Subst. masc. ou fém.
1. Subst. masc. Paysan, laboureur d'Égypte. Le fellah tout nu laboure les champs avec un hoyau et s'arrête pour vous voir passer, tout comme les bons paysans de France (Flaub., Corresp.,1849, p. 137).Les scheiks arabes étaient étonnés qu'on fît tant de bruit pour la mort d'un fellah. − Et quoi! dit un d'eux, ce paysan qu'on a tué était-il donc ton frère? (Mérimée, Mél. hist. et littér.,1855, p. 295):
Mais un sage administrateur dit qu'il serait mauvais de vous détourner de l'agriculture. L'administration dit que les gros pourboires sont déconseillés, parce que avec cinquante francs un fellah vit un an sans travailler. Barrès, Cahiers,t. 6, 1907-08, p. 179.
Emploi adj. Ou bien les villages fellahs, maisonnettes de terre grise serrées autour de quelque petit dôme blanchi à la chaux (Loti, Jérusalem,1895, p. 4).C'était une forme jeune et svelte, vêtue, comme les âniers fellahs, d'une mince gandoura bleue (Lorrain, Phocas,1901, p. 217).
2. Subst. masc. ou fém.
a) Membre des basses classes des villes ou des campagnes d'Égypte. Nous sommes des millions de fellahs qui travaillèrent aux pyramides (Renan, Feuilles dét.,1892, p. 440).Moi, j'ai eu comme sein le bout noir d'une fellah d'Égypte (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 238).
b) Égyptien autochtone. Par exemple les Égyptiens, les fellahs ont sur nous un avantage, il n'y a point de gendarmes (Balzac, Début vie,1842, p. 356).L'infiltration des Arabes dans la Basse-Égypte se fait sur une grande échelle. L'Arabe reste quelque temps distinct; puis il est assimilé au fellah et ne se distingue en rien du reste de la population (Renan, Hist. peuple Isr.,t. 1, 1887, p. 138).
B.− Gén. au masc., dans le domaine de la géogr. agric. (dans tous les pays de lang. arabe).Travailleur de la terre. Les conditions normales (...) sont celles de types humains vivant côte à côte, s'accommodant des mêmes milieux : Bédouins et Fellahs, Nomades et Ksouriens (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 281).
Spéc. (dans les pays du Maghreb). Petit propriétaire agricole indigène (d'apr. George 1970).
REM.
Fellahin(e),(Fellahin, Fellahine) subst. masc. plur. également employé comme fém. plur. dans sa langue d'origine.Femme ou fille de fellah (supra A 1). Quelques-unes de ces fellahins sont jolies, lorsqu'elles sont jeunes encore et n'ont point été déformées par des enfantements trop précoces (Du Camp, Nil,1854, p. 43).Quelques fellahines, jolies sous leur voile, riant et se cachant (Fromentin, Voy. Égypte,1869, p. 119).Ses regards [de Claudine], qui n'évoquent pas l'Orient comme les yeux de Polaire, − ces admirables yeux de fellahine (Colette, Cl. s'en va,1903, p. 208).
Prononc. et Orth. : [fε(l)lɑ]. [l] ds Lar. Lang. fr.; [ll] ds Littré, DG, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. et Warn. 1968. Ds Pt Rob. on note en outre [fela]. Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1661 (P. Della Valle, Les fameux voyages, I, 2epartie, 22 ds Z. rom. Philol. t. 90, p. 468). Empr. à l'ar. maghrébin fəllāḥ « laboureur »; ar. égyptien f ε llāḥ, plur. f ε llāḥīn également employé comme fém. plur. ds la langue pop. (ar. class. fallāḥ, plur. fallāḥūn, fallāḥīn). (FEW, t. 19, p. 47 b; Lanly ds Fr. mod., t. 23, p. 46). Fréq. abs. littér. : 121. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1975, t. 39, p. 207. − Quem. DDL t. 10.