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FASCINER, verbe trans.
A.− Exercer un attrait irrésistible, soumettre à sa domination par la puissance du regard. Je vois ferrer un cheval fougueux; un hussard le fascine par le regard et le contient immobile (Stendhal, Mém. touriste,t. 1, 1838, pp. 24-25):
1. ... je rencontre toujours ses yeux (...) de loup attachés sur les miens (...). Veut-il me fasciner à la manière des sorciers finnois? Mérimée, Débuts aventur.,1853, p. 330.
P. ext. Attirer irrésistiblement le regard, le captiver. Le jour, les vitrines fascinent la vue. La vue de la mer (...) l'avait fascinée de son mirage magnétique (Sand, Indiana,1832, p. 237).Cette horloge dont le balancier me fascinait (Mauriac, Bloc-notes,1958, p. 23):
2. La lampe électrique n'est plus un appareil d'éclairage, c'est une machine à fasciner, un appareil à anéantir. Morand, New-York,1930, p. 164.
B.− Au fig. Subjuguer, tenir sous son empire, sous sa domination, sous son influence. Fasciner l'esprit de qqn. Fascinez-le par de doux prestiges, plongez-le dans une mer d'illusions (Nerval, Faust,1840, 1repart., p. 66).L'élève Dargelos fascinait les élèves (Cocteau, Fin Potomak,1940, p. 117):
3. anna [à sa sœur]. − Eh! bien, dis-le à mon père; résiste-lui. caroline. − Impossible, il me fascine... À tout ce qu'il me dira, je répondrai : oui... Balzac, Éc. mén.,1839, II, 10, p. 438.
En partic. Éblouir, charmer vivement, plaire. Être fasciné par qqn, par la beauté d'un visage, par le théâtre. Vous m'avez fasciné (...) je suis sous le charme (Labiche, J. homme pressé,1848, 4, p. 355):
4. Madame de Bargeton avait soudain voué un culte à l'idole du jour, dont les manières, l'esprit et l'entourage l'avaient séduite, éblouie, fascinée. Balzac, Illus. perdues,1843, p. 182.
Emploi pronom. réfl. La conscience se fascine sur un fourmillement d'impressions (Sartre, Imaginaire,1940, p. 216).Réciproque. Dix minutes durant ils se fascinèrent, les yeux rivés aux yeux (Péladan, Vice supr.,1884, p. 46).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Fascinable, adj. Qui est apte à être fasciné. Ce qu'il y a de bas, et aussi de fascinable en chaque être était appelé là avec la plus sauvage véhémence (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 390). b) Fascinatoire, adj. Qui a le pouvoir de fasciner. Nous offrons deux mille francs (...) pour un monstre japonais, un bronze fascinatoire, que je ne sais quoi nous dit que nous devons posséder (Goncourt, Journal, 1868, p. 460). c) Fasciné, ée, part. passé adj. Pris sous une fascination. Une perdrix fascinée. Un être fasciné, sans liberté, et qui à ce titre ne compte plus pour moi (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 194).
Prononc. et Orth. : [fasine], (je) fascine [fasin]. [-ss-] ds Land. 1834, Littré, DG et, à titre de var., ds Barbeau-Rodhe 1930. [ss] représente la prononc. de s et de c devant i. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin xives. fasiner (B. de Gord., Pratiq., VII, 14, éd. 1495 ds Gdf., s.v. fesnier); 1579 fasciner (Paré, Œuvres, éd. Malgaigne, XIX, 27). Empr. au lat. class. fascinare « faire des charmes, des enchantements »; fasciner, refait sur le lat. a évincé l'a fr. fesnier (xiies. ds T.-L.), de formation populaire. Fréq. abs. littér. : 297. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 338, b) 269; xxes. : a) 346, b) 625.