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FAIBLE, adj. et subst.
I.−
A. [En parlant d'une pers.]
1. Qui manque ou qui n'a pas assez de force, de vigueur physique. Se sentir faible après une maladie. Il est trop faible pour porter une charge si pesante (Ac.).Ses membres contournés et troués d'ulcères étaient devenus si faibles qu'ils pouvaient à peine le porter (Du Camp, Nil,1854, p. 190):
1. Il (...) se sentit faible et attendri comme un convalescent et il se demandait à quoi il pourrait bien penser pour se faire un petit plaisir. Sartre, Âge de raison,1945, p. 226.
Spéc. Le sexe faible. Le sexe féminin.
Emploi subst. Il riait haut, montrait volontiers ses bras vigoureux et protégeait les faibles avec une bonhomie de prince (Zola, M. Férat,1868, p. 55).Les faibles ont le culte de l'énergie (Arnoux, Double chance,1958, p. 90):
2. ... son ami l'a pris dans ses bras comme il eût fait d'un enfant; ... le fort portant le faible ...le faible consolant le fort... Dumas père, Reine Margot,1847, IV, 2, p. 170.
En partic. Frêle, délicat. Et j'ai vu, douce troupe, défiler les brebis touffues aux jambes faibles (Jammes, De l'angélus,1898, p. 64).Elle méprisait la faible santé du maître (Bernanos, Joie,1929, p. 621):
3. Après tout, Marie n'avait-elle pas été une simple mortelle, une faible femme qui avait connu toutes les misères de la vie... Montalembert, Sté Élisabeth,1836, p. CIII.
Faible de.Un enfant faible de la poitrine. Ce cheval est faible des reins (Ac.).
Loc. verb. Tomber faible (fam.). S'évanouir. Synon. tomber en faiblesse.Quand j'étais toute gosse, quinze, seize ans, je tombais faible le matin, à la leçon de danse, parce que je ne mangeais pas assez (Colette, Music-hall,1937, p. 25).
2. Dont l'aspect donne une impression de fragilité. Entre ses bras un faible enfant repose (Baour-Lormian, Ossian,1827, p. 234):
4. Genestas s'avança dans une petite cour assez proprement tenue et vit un garçon de quinze ans, faible comme une femme, blond, mais ayant peu de cheveux, et coloré comme s'il eût mis du rouge. Balzac, Méd. camp.,1833, p. 131.
B.− P. anal.
1.
a) [En parlant d'une chose] Qui manque de solidité, de résistance. Le grand et foible bec des toucans (Cuvier, Anat. comp.,t. 3, 1805, p. 197).Un navigateur dans une faible nacelle au sein d'une mer orageuse (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 249):
5. ... malgré la légèreté et la souplesse de ses pattes, le chevreuil avait troué le toit trop faible de l'appentis... Champfl., Bourgeois Molinch.,1855, p. 12.
Spéc. Monnaie* faible.
Le point, le côté, l'endroit faible (d'une chose). Ce qu'il y a de moins solide dans une chose. Le côté faible de la place (Ac.). On vient d'arrêter le maréchal Vaillant, qui indiquait à un Prussien les endroits faibles des fortifications (Goncourt, Journal,1870, p. 605):
6. Les boulons traversants créent dans les plaques [de cuirasse des navires] des points faibles qui sont autant d'amorces pour les lignes de rupture... Croneau, Constr. nav. guerre,t. 2, 1892, p. 124.
Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Le point faible d'un raisonnement. Il faut que les endroits faibles d'un livre soient mieux écrits que les autres (Flaub., Corresp.,1858, p. 259).Elle avait (...) l'aisance souveraine d'une femme qui ne sent pas un seul point faible dans sa beauté (Feuillet, J. de Trécœur,1872, p. 106).On commence déjà à sérier les questions, à diviser les difficultés, à chercher les points faibles de la pensée heuristique (David, Cybern.,1965, p. 105):
7. Je songeai que mes trois points faibles en ce moment : défaut de décision, de précision, d'autorité (...) tenaient à ce que j'ai été trop exclusivement préoccupé du détail intellectuel dans les derniers temps, ne faisant point appel au cœur. Michelet, Journal,1850, p. 96.
b) Emploi subst.
α) Ce qu'il y a d'imparfait, de défectueux.
[En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.] Nous savons chacun nos fautes et nos faibles (Sainte-Beuve, Corresp.,t. 1, 1818-69, p. 353).Le fort d'un homme est aussi son faible, et d'autant plus son faible qu'il est plus son fort (Valéry, Mauv. pens.,1942, p. 218).
8. Vieille société de province, je t'aime malgré tes faibles, je t'aime pour le fond chrétien de tes femmes, pour ces pudeurs qu'elles savent garder et qui les gardent. Jammes, Mém.,1922, p. 204.
Prendre qqn par son faible.
[En parlant d'une chose abstr.] Le faible d'un argument. C'est après avoir attentivement étudié le fort et le faible de la pièce... que j'ai entrepris de la mettre sur ses pieds (Augier, Aventur.,1848, I, p. 156):
9. Le cardinal d'Estouteville, issu d'une famille normande, put plus facilement qu'un autre découvrir le fort et le faible du procès de Jeanne. France, J. d'Arc,t. 2, 1908, p. 443.
β) [En parlant d'une pers.] Penchant, goût particulier, attirance (pour quelqu'un ou pour quelque chose). Avoir un faible pour. Il [Beyle] prétendait que Napoléon lui-même avait eu un faible pour un de ses aides-de-camp (Mérimée, Portr. hist. et littér.,1870, p. 157).Il se sentait un faible pour les affectations et les sous-entendus de ces poésies (Huysmans, À rebours,1884, p. 48):
10. À M. le Comte de Frout. Votre Excellence a pu voir quelquefois que je n'ai pas le moindre faible pour les Autrichiens, et nous sommes payés elle et moi, pour penser ainsi. J. de Maistre, Corresp.,1806-07, p. 197.
2. Au fig.
a) Qui manque de volonté ou de fermeté; qui n'est pas en mesure, qui n'est pas capable de soutenir l'adversité, de résister aux passions. Un caractère faible, des tempéraments faibles. Les gens faibles sont les troupes légères de l'armée des méchants (Chamfort, Max. et pens.,1794, p. 30).L'inconnu! voilà ce qui épouvante surtout les âmes faibles (L. Blanc, Organ. trav.,1845, p. xvii):
11. Aimait-elle mon père? était-il possible qu'elle l'aimât? rien en lui ne correspondait à ses goûts. Il était faible, léger, veule parfois. Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 28.
Expr. proverbiales. [P. réf. à la Bible, Mat. 26, 41] L'esprit est prompt, la chair est faible. ,,L'homme compte quelquefois trop sur ses forces, il cède à la tentation`` (Ac.) :
12. Parle clair! car cette heure est dure et je t'écoute à la sueur de mon front. Parle vite! car la chair est faible et l'esprit est prompt. Claudel, Corona Benignitatis,1915, p. 428.
Emploi subst. Le dernier retranchement du faible, c'est la méfiance. Là, il s'étrangle (Chardonne, Épithal.,1921, p. 216).
En partic. [En parlant d'une femme] Qui se laisse facilement séduire. Un menton de femme faible et sensuelle (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 42).
b) Qui manque d'autorité, de pouvoir ou de puissance. Un gouvernement faible est tenté par l'expédient trop facile des assignats (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 281).[Guccio au CalDuèze]... Vous savez bien que vos chances seront plus fortes à mesure qu'on vous croira plus faible (Druon, Loi des mâles,1957, p. 165):
13. Les maréchaux sont un luxe que devraient s'interdire les États faibles. Il reste à la jeune génération de faire cet acte de foi : une France renaîtra où les maréchaux attendront d'être consultés pour donner leur avis, respectueusement. Mauriac, Bloc-notes,1958, p. 184.
En partic. Qui est trop indulgent. Être faible pour, avec qqn. Cette mère est trop faible pour ses enfants (Ac.).
Emploi subst. Personne sans défense. Prendre la défense du faible et de l'opprimé. Ses lois [de la société] viennent s'ajouter à la justice naturelle pour garantir les droits du faible et de l'opprimé (Maine de Biran, Journal,1820, p. 262).
c) Qui manque de pénétration, de profondeur; qui n'a pas les aptitudes nécessaires. Un esprit, un élève faible. Ce qu'elle me disait là était le fruit d'une grande expérience philosophique et d'une raison éclairée. Mais ma faible tête ne sut pas en profiter (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 227).L'homme du peuple, l'homme à l'esprit faible que la misère et l'ignorance retiennent dans la superstition (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 271):
14. La vie n'est jamais aussi compliquée que se plaisent à l'imaginer les têtes faibles. Aymé, Mouche,1957, p. 121.
Faible de.Le représentant départemental de la République raidissait déjà son esprit, tendait son âme pour ne pas paraître faible d'intelligence (France, Orme,1897, p. 112).
Spécialement
α) [En parlant d'une production de l'esprit] Qui a peu de valeur; insuffisant, médiocre. Un style, un devoir faible. Les raisons apportées par le Duc ont paru faibles à l'auditeur (Delécluze, Journal,1825, p. 168).Le livre [La Lettre écarlate] me paraît faible. Le véritable héros est la conscience de Hawthorne : elle donnait sa couleur à tout son petit univers (Green, Journal,1955-58, p. 14):
15. Je relis en même temps le Baudelaire de Sartre. Que c'est fort et que c'est faible! Quelle virtuosité dialectique! Mais elle ne dépasse pas les épiphénomènes. Mauriac, Bloc-notes,1958, p. 308.
[En parlant d'une pers.] Faible en.Mauvais en. Élève faible en calcul, en orthographe.
β) [En parlant d'une pers.] Avoir l'esprit, la tête faible. Être atteint de débilité mentale :
16. Elle [la mère de Mmede Lambert] était beaucoup plus occupée... de tout ce que la Cour avait de jeunes seigneurs aimables, que de son honnête homme de mari, lequel avait la tête faible et finit même par être tenu enfermé dans une chambre comme hébété. Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 4, 1851-62, p. 218.
Être faible d'esprit. Même sens. La femme qui a plusieurs enfants, et s'occupe de leur éducation au lieu de sa propre carrière, acquiert la réputation d'être faible d'esprit (Carrel, L'Homme,1935, p. 180).
Emploi subst. Un faible d'esprit. Personne débile mentale. Dans les familles qui ont produit des névrosés, des individus étranges, trop sensibles, on voit apparaître des fous et des faibles d'esprit (Carrel, L'Homme,1935p. 186):
17. Un faible d'esprit est épris de sa sœur, non absolument sensuellement, mais plutôt plastiquement et un peu à la façon d'un fou qui serait amoureux d'un rayon de soleil; il était gênant pour l'établissement de la jeune fille. Alors, la famille l'irrite, l'exaspère, le pousse de parti pris à la folie. On l'enferme non dans une maison de fous, mais dans une maison de santé. Goncourt, Journal,1882, p. 147.
II.− P. ext. et au fig.
A.− Qui est peu considérable, peu important.
1. [En parlant de la superficie, du volume ou des dimensions de qqc.] Une faible distance. Qu'on examine... la faible excentricité de l'orbite (Comte, Philos. posit.,t. 4, 1839-42, p. 399).Une faible éminence sépare Puyloubiers du quartier où j'habite (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 39).L'Europe est divisée en un certain nombre de pays de faible étendue (Univers écon. et soc.,1960, p. 08-13).
En partic. [En parlant d'une quantité] Pourrait-on empêcher les eaux de croupir en y ajoutant du sucre en très faible proportion? (C. Bernard, Notes,1860, p. 31).Radiothérapie à faibles doses (QuilletMéd.1965, p. 302).Une faible partie de mes économies (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 65):
18. Voici ma bibliothèque, dit-il; elle contient une faible partie des systèmes que les philosophes ont construits pour expliquer le monde. France, Thaïs,1890, p. 55.
2. [En parlant d'une chose par rapport à son degré d'intensité] Un faible bruit, une faible détonation; une vue faible; une très faible densité de population; un émetteur de faible puissance; pousser un faible cri. La lubrification se fait par arrosage sous faible pression de grand débit (Chartrou, Pétroles nat. et artif.,1931, p. 147).
19. La pesanteur à la surface de ce monde [la lune] est six fois plus faible qu'à la surface du nôtre... Flammarion, Astron. pop.,1880, p. 193.
Faible en.Le maillechort employé pour les balles bulgares du dernier modèle est trop faible en nickel (Duhamel, Cécile,1938, p. 33).
En partic. Qui manque d'éclat. Une faible lumière. La faible clarté qui tombe des étoiles (Baour-Lormian, Ossian,1827, p. 202):
20. Le feu [d'un réverbère], si faible qu'il fût, nous aveugla d'abord, puis il grandit à mesure que la nuit s'avançait et que, gisant du fond d'un noir repos, il devenait pour nous comme une vivante présence. Carco, Rien qu'une femme,1922, p. 192.
Spécialement
α) [En parlant d'un instrument, d'un appareil, etc.] Qui manque de force, de puissance :
21. ... on aperçoit, au couchant, la mer qui semble à deux pas, quoique à trois ou quatre lieues; on distingue les moindres bateaux; avec la plus faible lunette, on compte les hommes qui passent à Naples sur le bateau à vapeur. Stendhal, Abesse Castro,1839, p. 146.
β) CHIM. Acide faible. Acide qui libère peu d'ions d'hydrogène H+lorsqu'il est en solution aqueuse. Qualitativement, un acide est d'autant plus fort que cette réaction se déplace vers les ions, et inversement, d'autant plus faible que l'ionisation est petite (Encyclop. internat. des sc. et des techn., Paris, Presses de la Cité, t. 1, 1969, p. 85).
3. [En parlant d'une chose abstr.] Un faible talent; des marchandises de faible valeur. Je suis un sot de me laisser aller à toutes ces femmes qui ne m'inspirent qu'un si faible intérêt (Constant, Journaux,1805, p. 214).
En partic. Léger, petit. Faible tendance à la hausse à la Bourse de Paris; un faible espoir. Si j'ai la plus faible idée de ce qu'est l'amour, je n'aime personne en ce moment (Maurois, Ariel,1923, p. 64).Même si nous n'avons qu'une faible chance d'aboutir, il faut la courir (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 375):
22. N'as-tu jamais appris la richesse divine, héroïque, des traditions de l'Ionie; des souvenirs de la Grèce? Tout ce qui se fait aujourd'hui n'est qu'une faible image des délicieux jours de nos aïeux. Nerval, Sec. Faust,1840, p. 257.
Expr. Le mot est trop faible. Il est insuffisant; ce qu'il exprime est en dessous de la réalité. L'amour était un mot trop faible pour le torrent de feu qui le brûlait (Rolland, J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1379):
23. Ô mon Adèle, bonheur est un mot trop faible pour exprimer ce qu'éprouvera ton mari dans ce bienheureux jour, ce qu'il éprouve quand tu daignes lui permettre une caresse ou un baiser. Hugo, Lettres fiancée,1822, p. 210.
MUS. Temps* faible. LING. Consonne faible. Synon. de consonne douce*.[Dans l'opposition consonantique douce vs forte] Le terme de douce ou faible est aujourd'hui employé comme synonyme de lâche (Ling.1972, s.v. doux).Formations (cas, déclinaisons) faibles. ,,Celles qui (...) présentent le degré réduit du thème, par opposition à celles qui comportent le degré fort`` (Ling. 1972, s.v. faible).
B.− Qui est peu abondant. De faibles ressources. Une très courte et faible averse; à peine de quoi rafraîchir le sol et abattre un peu la poussière (Gide, Retour Tchad,1928, p. 990).L'air comprimé est de faible rendement mécanique (E. Schneider, Charbon,1945, p. 244):
24. Marthe, qui prépare tous mes repas, sait que je suis très sobre. Aussi m'était-il difficile de prélever de quoi nourrir mon hôte sur ma faible pitance... Bosco, Mas Théot.,1945, p. 244.
Faible en.Une boisson faible en alcool. Cette armée est faible en infanterie (Ac.).
En partic. [En parlant d'un ensemble de pers., d'une troupe, etc.] Peu nombreux. Une nouvelle loi (...) ordonnait d'organiser en légions ces faibles levées d'hommes (Balzac, Chouans,1829, p. 8).Avec la faible escorte qui l'accompagnait, Djezar ne pouvait vaincre (Lamart., Voy. en Orient,t. 1, 1835, p. 263):
25. En juillet 1192 le roi venait de remonter vers Beyrouth en ne laissant à Jaffa qu'une faible garnison. Profitant de son éloignement, Saladin se jeta à l'improviste sur cette dernière ville... Grousset, Croisades,1939, p. 277.
Spéc. [En parlant d'une pers.] Économiquement faible. Qui dispose de peu de ressources. Les ouvriers et employés, les citoyens économiquement faibles ne composent plus une masse passive (Univers écon. et soc.,1960, p. 04-05):
26. ... l'une des difficultés principales rencontrées par une politique économique de l'espèce réside en un décalage entre nations économiquement fortes et peuples économiquement faibles dans leur effort commun d'honorer présentement les échéances de l'homme. Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 357.
Emploi subst. Union nationale des associations de défense des économiquement faibles (Meynaud, Groupes pression Fr.,1958, p. 63).
Rem. On notera les dérivés suivants : a) Faiblet, ette, adj., vieilli, fam. Qui est un peu faible. De petits vers hésitants, faiblets (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 2, 1846-69, p. 241). b) Faiblichon, onne, adj. fam. Même sens. Daniel se prenait parfois à rire en pensant à l'idée faiblichonne que les gens pouvaient se faire de la Toute-Puissance de Dieu (Queneau, Enf. du limon, 1938, p. 293). c) Faiblot, otte, adj., vieilli, fam. Même sens. Il reposait maintenant [au lit] comme un honnête petit gars malade, faiblot, innocent (Richepin, Glu, 1881, p. 341). Mauvaise impression produite dans la salle, sans que je m'en doute trop, par la faiblotte scène de MmeBourjot, que joue très médiocrement Antonia Laurent (Goncourt, Journal, 1886, p. 611).
Prononc. et Orth. : [fεbl̥]. Durée longue de la voyelle ds Passy 1914; ,,long, mais un peu moins que la durée la plus longue`` (Grammont Prononc. 1958, p. 38). Ds Ac. dep. 1835. La var. foible, dont l'anc. prononc. est, dans la transcr. de Littré, fouèble, se maintient jusque ds Ac. 1878. Étymol. et Hist. En parlant d'une personne, ca 1100 fieble « qui manque de vigueur physique » (Roland, éd. J. Bédier, 2228); ca 1180 « qui manque de force de caractère, de capacité » (G. de Berneville, Gilles, 2224 ds T.-L. : Febles hom sui et mut dutant Si feite ren de guverner); 1658 « qui manque de vigueur intellectuelle ou morale » subst. (Pascal, Pensées, éd. Ph. Sellier, no78. [L'imagination] : sans s'arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l'imagination des faibles); en parlant des choses, ca 1170 « de peu de puissance » foibles cos (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 898); ca 1170 « de peu d'importance, de peu de valeur » (Rois, éd. Curtius, XVIII, 24 : Povres huem sui é de fieble afaire); ca 1188 « peu intense » flebe quelor (Aimon de Varennes, Florimont, 7940 ds T.-L.); 1226 monoye ... fleve (Cart. S. Vinc., Richel., 1. 10023, fo25 ds Gdf.). D'un lat. pop. *fēbilis forme dissimilée du lat. class. flēbilis « digne d'être pleuré; affligeant ». Fréq. abs. littér. : 8 336. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 15 478, b) 10 534; xxes. : a) 10 029, b) 10 567. Bbg. Quem. DDL t. 1, 4 (s.v. faiblot).Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 421. − Thiele (J.). Zu Problemen und Methoden der romanistischen Wortbildungsforschung. Beitr. rom. Philol. 1975, t. 14, p. 159.