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EXCEPTION, subst. fém.
A.− Action d'excepter. Faire une exception pour qqn. Vous voulez que j'agisse sans consulter mes ministres (...)! Vous me demandez une grande exception à ma façon d'agir ordinaire (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 428).Nous venons de la terre, et nous allons à la terre. Il n'y a d'exception pour personne (Lacord., Conf. N.-D.,1848, p. 241).
1. Locutions
a) Loc. verbale. Faire exception
[Le suj. désigne une pers.] Déroger à la règle générale, à l'habitude. Rien n'empêche absolument de faire exception à des règles habituelles (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 209):
1. ... quoique l'architecture soit de tous les arts celui qui me touche le moins (...) je fais exception pour l'architecture romane, qui m'a toujours fait éprouver des tressaillements intérieurs... Barb. d'Aurev., Memor. 3,1856, p. 43.
[Le suj. désigne une chose, plus rarement une pers.] Être excepté. Judas, fils de Simon, de la ville de Kérioth (...) fit exception dans l'essaim fidèle (Renan, Vie Jésus,1863, p. 160):
2. ... un cœur de mammifère ne peut fournir plus d'un milliard de battements. Seul le cœur humain fait exception, puisque le nombre de ses battements peut aller jusqu'à quatre milliards. J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 113.
b) Loc. adv. Par exception. Contrairement à la règle générale, à l'habitude. Le réconfort (...) dont je ne jouis que par exception et par éclairs, de m'appartenir pleinement (Arnoux, Zulma,1960, p. 7):
3. ... sa chambre à coucher (...) était aussi encombrée que les autres, mais non point aussi poudreuse; car la vieille servante avait, par exception, licence d'y promener le plumeau et le balai. France, Livre ami,1885, p. 76.
c) Loc. prép.
À l'exception de. En n'incluant pas dans un ensemble, dans une situation. À l'exception de M. d'Albe, la mère de Frédéric étoit brouillée avec tous ses autres parens (Cottin, C. d'Albe,1799, p. 138).La ville entière paraissait plongée dans l'obscurité, à l'exception du dôme des Invalides (...) qui brillait au cœur de la nuit (Green, Journal,1946, p. 59).
Exception faite (de/pour). Même sens. Il n'y a que des coquins et des bêtes dans ce monde, soit dit, exception faite de l'honorable société (Delécluze, Journal,1827, p. 419).Un bureau lourd, massif, plat et nu, exception faite pour un cendrier et un appareil téléphonique (Camus, Requiem,1956, 2epartie, 4etabl., p. 861).
2. [En fonction de déterm. de subst.] D'exception. Qui échappe à la règle générale. Ce poète [Hoffmann] qui ne s'intéresse qu'aux élus, aux êtres d'exception (Béguin, Âme romant.,1939, p. 311):
4. ... tout n'est-il pas nouveau, inouï, dans ce qui se passe depuis quarante ans? Il y a des époques d'exception où l'on ne doit ni se conduire ni juger d'après les maximes et les règles ordinaires. Lamennais, L'Avenir,1831, p. 136.
En partic. [En parlant d'une loi, d'un tribunal] Qui ne relève pas du droit commun. Tribunaux d'exception. Les situations irrégulières ont d'ordinaire pour issue des lois d'exception (Renan, Drames philos.,Abbesse Jouarre, 1886, p. 674):
5. Les Alsaciens-Lorrains subissent un régime d'exception dans l'empire allemand et ils demandent à être traités comme le sont les Bavarois, les Saxons, les Wurtembourgeois... Barrès, Cahiers,t. 8, 1909-10, p. 26.
3. Spéc., DR. ,,(Sens large) Tout moyen invoqué par une des parties (...) pour faire écarter une demande judiciaire, sans discuter le principe du droit sur lequel elle repose. (Sens étroit) Moyen de forme (...) invoqué par l'une des parties pour critiquer la procédure ou en suspendre l'effet sans engager le débat sur le fond`` (Cap. 1936). Le serment décisoire (...) peut être déféré (...) encore qu'il n'existe aucun commencement de preuve de la demande ou de l'exception sur laquelle il est provoqué (Code civil,1804, art. 1358-1360, p. 247):
6. Les parties ne peuvent soulever les exceptions d'incompétence, de litispendance ou de connexité qu'après l'exception de caution et qu'avant toutes autres exceptions et défenses. Il en est ainsi alors même que les règles de compétence seraient d'ordre public. Code procéd. civile, Paris, Dalloz, 1969-70, art. 168, p. 105.
B.− P. méton. Ce qui est excepté, ce qui échappe à la règle générale. L'exception confirme la règle; sans (aucune) exception; à de rares exceptions près; sauf exception. Il n'est pas permis de borner ses recherches à quelques espèces : souvent une seule négligée recèle une exception qui détruit tout un système (Cuvier, Anat. comp.,t. 1, 1805, p. VI).Vendre la peau de l'ours... C'est la seule fois que le Bourgeois conseille de ne pas vendre. Exception remarquable (Bloy, Lieux communs,1902, p. 160):
7. Belle apparence, oui! Mais ils [les militaires] ont la matière grise en granit. Il y en a un de temps en temps... L'exception... Galliéni, Foch... Ce sont des stratèges, c'est différent... Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 139.
En partic. Personne qui échappe à la règle générale par ses qualités remarquables. Mon Dieu! j'aime tant Cécile que j'aurais souhaité pour elle un mari absolument parfait, une exception, une élite exquise (Feuillet, Journal femme,1878, p. 56).
Prononc. et Orth. : [εksεpsjɔ ̃] ou [e-]. Cf. é-1et excepter. Étymol. et Hist. 1243 dr. (cité ds Chartes et documents poitevins du XIIIes. en langue vulgaire, éd. Milan S. La Du, 324, 13 ds Z. fr. Spr. Lit. t. 84, p. 339 : e a tote excepcion de non nombre pecune); cf. 1265 exceptions de dret et de fet (Mém. hist. Bret. I, 994 ds Gdf. Compl.); 1275-80 « action d'excepter » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4662); 1294 a l'eyception de (A.N. S 5063, pièce 10, Suppl. ds Gdf. Compl.); 1322 « ce qui est hors de la règle commune » (Varin, Archiv. administr. de la ville de Reims, t. II, 1repart., p. 324 ds Littré). Empr. au lat. class. exceptio « restriction, réserve »; terme de dr. « exception, clause restrictive », formé sur le supin exceptum de excipere, « excepter ». Fréq. abs. littér. : 2 181. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 280, b) 2 580; xxes. : a) 2 459, b) 2 761.