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ENVOL, subst. masc.
A.− [En parlant d'un animal] Action de prendre son vol; p. méton. le vol lui-même. Le bruissement des insectes dans l'herbe et l'envol brusque des passereaux (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 902).L'envol gris perle des pigeons (Aragon, Rom. inach.,1956, p. 22).
P. métaph. Un envol de pigeons écarlates tonne autour de ma pensée (Rimbaud, Illumin.,1873, p. 264).
P. anal. [En parlant d'un aéronef] Fait de décoller, de quitter sa base de lancement. Piste d'envol. Anton. atterrissage.Porte-avions à pont d'envol, permettant aussi bien le décollage que l'appontage (Le Masson, Mar.,1951, p. 8).La fourniture d'énergie est destinée à provoquer l'envol de la fusée (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 271).V. base2ex. 8.
P. méton. Le rendez-vous avec l'avion de Meynestrel, l'envol vers le front d'Alsace, au matin du 10 août (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 769).
B.− P. ext.
1. Fait d'être agité dans l'air, de flotter au vent. Le dîner achevé, nous descendons, Gérard et moi, dans un envol de manches blanches et de salamalecs (Malraux, Conquér.,1928, p. 19).On la collait [une femme] sur une bouche d'air qui lui gonflait les jupes, premier régal pour les philosophes si l'envol découvrait suffisamment de cuisse (Queneau, Pierrot,1942, p. 13).
2. Domaine musical.Fait, pour un son, une mélodie, de s'élever dans l'air; p. méton. le son, la mélodie eux-mêmes. Des envols de pistons, des gloussements d'ophicléides (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 220).L'envol d'un essaim de doux arpèges en triples croches (Rolland, Beethoven,t. 2, 1937, p. 442).
C.− Au fig. et p. métaph.
1. [Avec une idée de légèreté, d'élévation ou de mouvement]
a) [Le mouvement est réel] Action de s'élancer, de s'élever en l'air. Synon. élan, essor.Cette élévation, (...) cet envol aérien qui est l'âme même de la danse classique (Brillant, Probl. danse,1953, p. 97).
b) [Le mouvement est fictif]
− Domaine des réalités concr.
♦ Domaine de la constr.Fait, pour une partie d'un édifice, de s'élever avec élégance et légèreté. Synon. volée.Elle [Annette] se promenait avec Marc, entrait dans les églises, s'asseyait dans un coin, admirant avec lui la forêt jaillissante de ces hauts troncs de pierre, les lueurs de sous-bois qui filtraient des verrières, goûtant l'envol des voûtes (Rolland, Âme ench.,t. 2, 1925, p. 170).
♦ Domaine écon.Fait, pour un prix, d'augmenter de manière importante et rapide. Synon. augmentation, majoration.L'envol des prix de 1957 n'a pas été évité (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 575).
− Domaine des réalités abstr.
♦ Domaine de la pensée et du style.Fait, pour une expression écrite ou orale, de témoigner d'élévation. L'inspiration du trouvère (...) a pris son envol en partant de la réalité (Faral, Vie temps St Louis,1942, p. 119).Le divin envol de la prose nervalienne (Durry, Nerval,1956, p. 168).
♦ Domaine de la vie morale et relig.Élévation de l'âme, de l'esprit. À quoi bon l'envol sublime d'une heure passionnée, si l'on doit le payer ensuite du reste de sa vie? (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 168).Je m'exaltai, aussi passionnément qu'au temps de mes envols mystiques (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 331).
2. [Avec une idée de disponibilité, de mobilité, d'indépendance] Rare. Action, pour une personne, de quitter ses attaches, pour se lancer dans l'aventure. Elle [Christiane] n'était pas que belle, elle était déliée, prête à l'envol, prête à tout (Vialar, Zingari,1959, p. 135).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃vɔl]. Enq. : /ãvol/. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1873 « action de s'envoler » (Rimbaud, loc. cit.). Déverbal de envoler*. Fréq. abs. littér. : 61.