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ENGORGER, verbe trans.
A.− Rare. [L'anton. est gén. dégorger]
1. S'engorger.Se remplir la gorge de. Synon. ingurgiter, s'enfiler (pop.).Lui, s'engorgea précipitamment des rasades (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 231).
2. P. ext. Obstruer la gorge de quelqu'un.
Emploi abs. en périphrase factitive. Synon. étrangler.Claudine, éclatant. − Ah! ah! que j'ai du goût (suffoquant de rire). Cette bon sang de Calliope me fait engorger (Colette, Cl. s'en va,1903, p. 127).
P. métaph. La vérité l'engorgeait [Blaise] il avait un besoin impérieux de la vomir (Arnoux, Solde,1958, p. 237).
B.− Usuel. [L'anton. est gén. désengorger]
1. [Le suj. désigne un inanimé concr.; l'obj. désigne gén. un conduit, un passage] Obstruer par un embarras de matières étrangères. Les immondices ont engorgé cet égout (Ac.1798-1932).
Emploi pronom. à sens passif. Ce tuyau s'engorge. Notre pompe s'était engorgée (Ac. 1798-1932). Ce petit port, ce chenal s'engorge. ,,Il se comble de sable, de galets`` (Ac. 1932). Les moulins sont engorgés. ,,L'eau est si haute qu'elle empêche les roues de tourner`` (Ac. 1932).
PATHOL. Ralentir la circulation dans un vaisseau; obstruer un tissu, un organe. La gêne du poumon engorge de plus en plus le cerveau (Cabanis, Rapp. phys. et mor.,t. 2, 1808, p. 27).V. conjonctif ex. 4.
Emploi pronom. à sens passif. Le cœur est faible, les deux bases ont l'air de s'engorger (Bernanos, Crime,1935, p. 840).
2. [Le suj. désigne gén. une pers.; l'obj. désigne un lieu]
a) P. anal. (Quasi-)synon. encombrer.Le flot des habits noirs engorge tout d'un coup les couloirs (Taine, Notes Paris,1867, p. 147).La multitude engorgeant les quais, les boyaux des rues (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 529).
Emploi pronom. à valeur passive. Sous Louis-Philippe, à la moindre alerte, le réseau des rues étroites s'engorgeait de barricades (Hourticq, Hist. Art.1914, p. 384).
− Domaine de la circulation routière.Causer un embarras dû à une mauvaise circulation de véhicules ou de piétons. Paris aux artères engorgées par une circulation automobile devenue monstrueuse (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 78).
b) P. ext. Petite ville engorgée de troupes (Goncourt, Journal,1886, p. 589).
3. Au fig. et p. métaph. Trop de libertinage dans la jeunesse dessèche le cœur, et trop de continence engorge l'esprit (Sainte-Beuve, Poisons,1869, p. 132).Ils [l'espace et la perception] engorgent la conscience et sont opaques à la réflexion (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 294).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃gɔ ʀ ʒe], (j')engorge [ɑ ̃gɔ ʀ ʒ]. Enq. : /ãgoʀ ʒ/ (il) engorge. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. engorgié « bourré de nourriture, rassasié » (Roman des romans, 432 ds T.-L.); fin xiiies. physiol. vit engorgié (ds Montaiglon et Raynaud, IV, p. 205, 211); xves. « gorger » ici fig. (Consol. de Bœce, ms. Montpel. H 43, fo10dds Gdf.); spéc. 1611 « obstruer un conduit par une accumulation de matière » (Cotgr.). Dér. de gorge*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 66.