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ENFOURCHER, verbe trans.
A.− Rare. Percer d'une fourche. Je veux bien que le grand diable Neptunus m'enfourche si je ne vous rends pas la plus heureuse créature du monde (Hugo, N.-D. Paris1832, p. 343).
B.− Usuel
1. [Le compl. d'obj. désigne un animal, un véhicule à deux roues] Monter sur (...) en plaçant ses jambes de part et d'autre. Enfourcher un cheval, une monture. La jeune coureuse monta sur sa bicyclette, mais sans l'enfourcher comme eût fait un homme (Proust, Prisonn.,1922, p. 172):
1. Les chevaux n'avaient point bougé de leur couvert et, bientôt enfourchés par leurs cavaliers, ils reprirent allégrement la route de Paris. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 428.
2. P. ext.
a) [P. anal. avec 1; le compl. d'obj. désigne une chose] S'asseoir, être assis à califourchon sur (...). Elle eut bientôt gagné la branche qu'elle enfourcha dès qu'elle la sentit solide (Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863p. 389).Il s'en sert [d'une solive], l'enfourchant, pour traverser l'eau (Gide, Voy. Congo,1927, p. 835).
b) Passer par-dessus un obstacle en passant une jambe puis l'autre. La jambe d'appel enfourche rapidement la barre à son tour et le corps se fléchit légèrement en arrière (R. Vuillemin, Éduc. phys.,1941, p. 140).
c) [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Passer, tenir (quelqu'un) entre ses cuisses. Sa chute fut si prompte, sur la pente glissante du foin, qu'elle le culbuta, en lui enfourchant les côtes de ses deux cuisses (Zola, Terre,1887, p. 144).
C.− Au fig. Enfourcher un dada, une idée, une opinion. Adopter avec passion, se complaire à exposer. Il [le général de Bozonnet] enfourcha le sujet favori de ses amères doléances, depuis qu'on l'avait mis à la retraite, en homme d'un autre régime que le présent bouleversait (Zola, Paris,1897, p. 29):
2. Au lieu de s'assoupir comme tout le monde, les chimères le poursuivant, il enfourchait d'autres lubies, des nouveaux dadas! ... vroutt! ... l'idée de dormir s'enfuyait! ... Céline, Mort à crédit,1936, p. 403.
Rem. 1. On rencontre une attest. de enfourcher au sens de « disposer en forme de fourche ». Suire enfourcha son fouet à son cou (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 42). 2. On rencontre qq. attest. du part. passé enfourché, ée, employé comme adj. [Le gui] (...) se distingue des autres plantes (...) par sa forme enfourchée (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 371).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃fuʀ ʃe], (j')enfourche [ɑ ̃fuʀ ʃ]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. 1170 « garnir de pointes disposées en épi » (Marie de France, Lais, Yonec, éd. Rychner, 290); 2. ca 1210, sens obscur « saisir entre deux éléments? » (H. de Dammartin, F de Candic, 7302 ds T.-L. : li destriers vait son frain enforchant); av. 1630 « monter sur une bête de somme » (Aubigné, Le Printems, III, 18 ds Hug.). Dér. de fourche*, préf. en-*, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 133. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 446. − Lire le dict. Actual. terminol. 1972, t. 5, p. 2. − Teppe (J.). Enfourcher une chimère. Vie Lang. 1962, p. 642. − Tournemille (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1955, p. 242-243.