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ENFERRER, verbe trans.
A.− Percer ou transpercer quelqu'un (plus rarement un animal) avec le fer d'une arme blanche. Ces novices qui, dans le duel, vous enferrent d'emblée avec l'épée (Sainte-Beuve, Portr. littér.,t. 2, 1844-64, p. 432).L'heure où l'on enferre La gorge ouverte d'un passant (Richepin, Bombarde,1899, p. 172).
Emploi pronom.
1. réfl.
a) Emploi abs. Il se précipita sur Ménuel et s'enferra de lui-même (Stendhal, L. Leuwen,t. 1, 1835, p. 152).
b) S'enferrer sur :
Mais enfin le chevalier, qui a mis pied à terre, s'est placé sur un sentier par où la bête arrivait : il s'arcboute contre un chêne, et l'animal, aveuglé de fatigue et de fureur, vient s'enferrer sur son épieu, qui le traverse du garrot aux entrailles et dont la hampe, sous la violence du choc, vole en éclats. Faral, La Vie quotidienne au temps de St Louis,1942, p. 37.
2. réciproque. Ils se sont enferrés l'un l'autre (Ac.1835-1932).
B.− Au fig., usuel, en emploi pronom. réfl. S'enferrer dans.S'aventurer imprudemment dans une situation d'où l'on ne peut plus se dégager. Synon. s'enfoncer, s'embarrasser, s'embrouiller.Ils s'enferrent dans leurs mensonges, ils se dupent eux-mêmes avec aplomb (Flaub., Corresp.,1853, p. 354).S'enferrer dans un mensonge dont il ne voulait plus (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 57).
P. métaph. Ces deux hypocrites se trahissaient et chacune s'enferra dans le stylet de l'autre (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 78).
Rem. On rencontre le dér. enferreur, subst. masc. Celui qui enferre. L'animal laisse jaillir son sang d'un jet gras comme le bras, il perd ses forces aussitôt et tombe aux pieds de l'enferreur (Vialar, La Grande meute, Paris, Denoël, 1943, p. 225).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃fε ʀe] ou, p. harmonis. vocalique, [ɑ ̃feʀe]; (j')enferre [ɑ ̃fε:ʀ]. Fér. Crit. t. 2 1787 et Gattel 1841 soulignent qu'il faut prononcer ,,r forte``. Fér. 1768 transcrit [rr] double. Enq. : /ãfeʀ/ (il s')enferre. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « transpercer quelqu'un » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 3767 : sont englaivé et anferré); en partic. fig. 1637 pronom. « tomber soi-même dans ses propres pièges » (Corneille, Galerie du Palais, IV, 2); 2. 1812 technol. « placer des coins de fer » (Boiste); 3. 1901 pêche (Nouv. Lar. ill.). Dér. de fer*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 60. Bbg. Rog. 1965, p. 95.