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ENFANTEMENT, subst. masc.
A.− Vx ou littér. Action d'enfanter. En peine d'enfantement. Synon. usuel accouchement.Une femme d'un nom distingué se trouva au milieu du voyage pressée des douleurs de l'enfantement, et accoucha sur le chemin, dénuée de tout secours (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1609).Cette tragédie qui a tiré l'existence de cette femme de la banalité du ménage et des enfantements (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 188).
P. anal.
♦ Domaine animal.Ma chatte dans les douleurs de l'enfantement et ayant l'air de me demander une sage-femme (Goncourt, Journal,1894, p. 629).L'abeille-mère ou reine, destinée à un enfantement illimité (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 39).
♦ Domaine de la nature.Ces vagues soupirs que le sol, toujours en proie aux souffrances de l'enfantement, exhale ici par ses flancs entrouverts (Sand, Lélia,1833, p. 104).N'est-ce pas au plus creux du sillon, sous une terre qui paraît morte, que s'élabore le prodigieux enfantement du blé qui doit lever? (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 137).
B.− Au fig. Création, produit d'un travail matériel ou spirituel, généralement long ou pénible. Les plus grands produits de l'architecture sont moins des œuvres individuelles que des œuvres sociales; plutôt l'enfantement des peuples en travail que le jet des hommes de génie (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 132):
Il cherchait ses mots et les aventurait sans hâte, revenant sur chacun d'eux, non pas comme un infirme qui trébuche au hasard, plutôt comme un inspiré qui découvre son chemin vers le jour, vers l'issue. J'assistais à cet enfantement, moi, Laurent, dans le plus exact silence. Duhamel, Chronique des Pasquier,Les Maîtres, 1937, p. 252.
En partic. Conception, création d'une œuvre artistique. Le héros de la soirée [d'un festival de musique] était encore assis devant son pupitre, mais vaincu par les émotions de l'enfantement (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 203).Artistes absorbés dans l'enfantement d'une œuvre (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 175).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃fɑ ̃tmɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. « action d'enfanter » ici p. méton. « les enfants, la race » [percussit ... principium partus] (Psautier Cambridge, 77, p. 51 ds T.-L.); 2. av. 1630 fig. « élaboration d'une œuvre littéraire » (D'Aubigné, Poème de l'inconstance ds Œuvres, éd. E. Réaume et F. de Caussade, t. 3, p. 227). Dér. du rad. de enfanter*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 186.