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EMPÂTEMENT, subst. masc.
A.− Action d'empâter, de couvrir, d'enrober de pâte ou d'une substance analogue; résultat de cette action. L'empâtement des mains (Ac.1798).Gén. au plur. Amas plus ou moins important de pâte ou d'une matière similaire. Les ruisseaux gelés gardaient des empâtements de glace (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 129):
1. De consistance variable, tantôt mince et diluée, tantôt concentrée en empâtements d'épaisseur presque touchable, elle [l'odeur] étalait dans l'arrière-gorge, au centre des nausées, une onctuosité narquoise, une sorte de crème infâme et permanente, de substance inconnue, d'une fadeur à s'évanouir. Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 157.
P. ext. Amas quelconque recouvrant une chose. Sous ces empâtements de coraux (...) je reconnus certains débris que les dragues n'avaient pu arracher (Verne, Vingt mille lieues,t. 1, 1870, p. 195).
1. IMPRIM. Obstruction de l'œil d'une lettre par un défaut de papier ou d'encrage (cf. Comte-Pern. 1963).
Rem. Certains dict. confondent dans leurs déf. empâtement et empattement*.
2. PEINT. Mélanges des couleurs sur la toile (cf. empâter I B 3).
B.− [Avec une idée d'abondance ou d'excès]
1. PEINT. Application sur la toile d'épaisses couches de couleur successives pour mettre en évidence une partie du tableau (cf. empâter II A 1).J'aime assez ce genre de paysage (...) où les arbres sont de gros empâtements verts, les routes, de gros empâtements blancs (Alain-Fournier, Corresp.[Avec Rivière], 1905, p. 168):
2. ... elle [la peinture abstraite] constitue une réaction salutaire contre la peinture illustrative et, au point de vue technique, contre la cuisine du pinceau, contre ces insupportables tapottements de la brosse, ces empâtements, ces glissements, serpentements de la matière colorée, ces râclements de couteau, ces formes grignotées rebelles à tout style et à toute majesté, ces viscosités, ces suppurations du tube de couleur, ... Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 68.
P. anal., GRAV. Cf. empâter II A 1.
Rem. Bien attesté par les dict. spécialisés et par Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et Lar. encyclop.
[P. transpos. dans le domaine des lettres ou de la mus.] Péj. Surcharge dans l'écriture ou dans l'exécution. L'empâtement d'un style épais (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 43).L'empâtement de l'orchestre, la variété superflue des timbres (Arnoux, Visite Mathus.,1961, p. 44).
2. Usuel
a) L'empâtement de la bouche, de la langue. État ou sensation de surcharge de la langue occasionnée par la salive ou une matière pâteuse. Il [mon oncle] (...) ne rentra qu'à la nuit close, en affectant le dandinement léger de l'homme qui a un peu bu, et aussi l'empâtement de la langue (Courteline, Vie mén.,Escalier, 1890, I, p. 65).
P. méton. Embarras, manque de netteté dans la voix. [Il joue la scène] sans flageoler, sans tituber, et seulement avec l'empâtement de la parole (Goncourt, Journal,1883, p. 289).
b) [Appliqué à une pers. ou à une partie du corps] Gonflement excessif et quasi pathologique de certaines parties du corps ou du corps entier. L'empâtement des joues, du menton. La masse abdominale est volumineuse, l'empâtement considérable (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1240); cf. aussi ballonnement ex. 1) :
3. Gautier, face lourde, tous les traits tombés, un empâtement des lignes, un sommeil de la physionomie, une intelligence échouée dans un tonneau de matière, une lassitude d'hippopotame, des intermittences de compréhension : ... Goncourt, Journal,1857, p. 308.
P. méton. Personne empâtée. De larges empâtements comblent les vides des fauteuils (Jammes, Mém., t. 1, 1921, p. 242).
P. métaph. Une conscience qui deviendrait visqueuse se transformerait donc par empâtement de ses idées (Sartre, Être et Néant,1943, p. 702).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃pɑtmɑ ̃]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. 1600 « action d'engraisser des volailles » (O. de Serres, Th. d'Agriculture, V, 3, ds Gdf. Compl.); 2. 1752 peint. (Trév.); 3. 1798 « état de ce qui est pâteux » (Ac.); 4. 1808 méd. « gonflement » (Cabanis, Rapp. phys. et moral, t. 2, p. 56 : je fus consulté pour une femme chez laquelle cet empâtement et cet endurcissement général...). Dér. du rad. de empâter*; suff. -(e)ment1*. Bbg. Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 137. − Reinheimer-Rîpeanu (S.). Divers types de parasynthétiques. Revue roumaine de linguistique. 1973, t. 18, pp. 437-491.