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* Dans l'article "EFFILOCHER,, verbe trans."
EFFILOCHER, verbe trans.
A.− Défaire un tissu fil à fil, notamment pour en faire de la bourre ou de la charpie. Le cadet, par imitation et renchérissement, effilochait son mouchoir (Colette, Sido,1929, p. 162).
P. métaph. :
... la mer, sertie entre les montants de fer de ma croisée comme dans les plombs d'un vitrail, effilochait sur toute la profonde bordure rocheuse de la baie des triangles empennés d'une immobile écume linéamentée... Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 803.
Spéc., PAPET. Effilocher des chiffons. Les détisser pour en faire du papier.
Rem. Attesté ds Littré, DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Rob., Quillet 1965.
B.− Emploi pronom. à sens passif
[En parlant d'une étoffe] Se défaire fil à fil, surtout sous l'action de l'usure. Son jupon paraissait, blanc, ourlé d'une petite dentelle qui s'effilochait (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 154).
P. métaph. Se défaire en s'étirant; s'allonger grossièrement en forme de fil. Une lente débâcle de nuages, (...) qui s'effilochaient en lambeaux de brumes (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 96).
[En parlant de sentiments] S'atténuer, disparaître peu à peu. Mes joies étaient rares et s'effilochaient vite (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 225).
[P. anal. d'aspect] Le chaume infecté de vermine s'effilochait (Céline, Voyage,1932, p. 216).
Rem. On rencontre ds la docum. la var. effiloquer. Le grand homme, pour se délasser du poids des affaires, s'amuse à effiloquer de la soie (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 104).
Prononc. et Orth. : [efilɔ ʃe], (j')effiloche [efilɔ ʃ]. Sous l'influence des lettres redoublées, transcrit avec [ε] ouvert à l'initiale, ds Littré et à titre de var. ds Warn. 1968. Le verbe est admis ds Ac. 1798 et 1835, s.v. effiloquer (prononc. [efilɔke]). Ds Ac. 1932, s.v. effilocher. Ac. 1878 accepte les 2 graph. comme la majorité des dict. gén. (cf. Land. 1834, Besch. 1845, Littré, DG, Rob., Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. 1. 1657 part. passé subst. masc. « laine obtenue par effilochage » (Tallemant des Réaux, s. réf. ds Lar. Lang. fr.); 2. 1761 inf. « défaire un tissu » (Description des arts et métiers, Ac. roy. des Sc. ds Lar. Lang. fr.); av. 1845-46 part. passé subst. fém. « matière obtenue par effilochage, destinée à être convertie en pâte à papier » (Gaultier de Claubry, s. réf. ds Besch.). Dér. de filoche*; préf. é-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 31.
DÉR. 1.
Effilochement, subst. masc.Action d'effilocher; état de ce qui est effiloché. L'effilochement de la tapisserie où se prélasse ton dos (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 209).P. métaph. Sa brusque assurance, (...) qui se tournait en déroute pour disparaître dans un effilochement mélodieux (Sartre, Mots,1964, p. 34).Rem. La plupart des dict. gén. attestent la var. effiloquement. [efilɔ ʃmɑ ̃]. N'est transcrit ds aucun dict. La var. effiloquement est transcrite ds Littré (avec [ε] ouvert à l'initiale, cf. effilocher) et ds Lar. Lang. fr. 1reattest. 1901 effilochement « action d'effilocher, état de ce qui est effiloché » (Nouv. Lar. ill.); du rad. de effilocher, suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 4.
2.
Effilocheur, euse , adj.papet. a) Personne chargée d'effilocher des déchets de laine ou des chiffons destinés à faire le papier. Effilocheur de laine (Mét. 1955). b) Cylindre effilocheur, pile effilocheuse ou emploi subst. (un) effilocheur, (une) effilocheuse. Machines permettant de pratiquer l'effilochage. Une pile effilocheuse est formée d'une grande caisse ou cuve (Wurtz, Dict. chim.,t. 1, 2evol., 1870, p. 754).Il y a les cylindres affineurs, affleurants et effilocheurs, selon le travail qu'ils doivent effectuer (Maire, Manuel biblioth.,1896, p. 319).Rem. La plupart des dict. gén. attestent également la var. effiloqueur, euse. [efilɔ ʃ œ:ʀ], fém. [-ø:z]. Pour [ε] ouvert à l'initiale cf. effilocher. 1resattest. a) 1761 cylindre effilocheur (Description des arts et métiers, Ac. roy. des Sc. ds Lar. Lang. fr.), 1826 subst. masc. « outil servant à effilocher » (Mozin-Biber. t. 1), av. 1870 subst. fém. « machine à effilocher le coton » (Parisel s. réf. ds Lar. 19e). b) 1829 « ouvrier qui effiloche » (Boiste); du rad. de effilocher, suff. -eur2*.
3.
Effilochure , subst. fém.a) Produit de l'effilochage. b) Partie effilochée d'un tissu. P. métaph. L'air, il le fixe dans le sillage des alouettes en effilochures d'ombre (Valéry, Variété I,1924, p. 251). [efilɔ ʃy:ʀ]. Pour [ε] ouvert à l'initiale, à titre de var. ds Warn. 1968 (cf. effilocher). Le mot n'étant transcrit ni ds Littré, ni ds Barbeau-Rodhe 1930. 1resattest. 1776 effilogeure « partie effilochée d'un tissu » (Encyclop. Suppl. t. 1, p. 231 b, s.v. aiguillée). 1870 effilochure « bourre provenant de l'effilochage d'un tissu » (Lar. 19e); de effilocher, suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Sain. Sources. t. 2 1972 [1925], p. 314.