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DÉVOUER, verbe trans.
[Gén. suivi d'un obj. second. prép. à]
A.− Emploi trans.
1. Donner la vie d'une personne ou d'un animal en sacrifice à une divinité :
1. ... le fidèle prend les devants, il paie de sa personne ou de son bien, pour obtenir à ce prix l'accomplissement de son souhait. Ainsi d'Agamemnon, dévouant aux dieux sa fille, c'est-à-dire quelque chose du meilleur de lui-même, afin que se lève enfin le vent favorable au départ de la flotte grecque. Philos., Relig., 1957, p. 3416.
Rem. Dévouer, dans ce sens, entre dans les formules imprécatoires. Caroline tombe évanouie, se relève et court chez Ferdinand, en dévouant Adolphe aux dieux infernaux (Balzac, Ptes mis., 1846, p. 199).
P. ext. Sacrifier, envoyer à la mort :
2. ... autour de lui [Napoléon] on admirait le sang-froid du grand homme, tandis qu'il y avait encore des blessés de ses derniers combats expirant dans des douleurs atroces, et que, par ce retard de quelques jours, il dévouait à la mort les cent mille hommes qui lui restaient. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 443.
2. Consacrer son existence à. Elle avait maintenant donné sa vie au théâtre, à l'art du théâtre, comme son frère Laurent avait donné sa vie à la science et comme leur sœur Cécile avait, depuis l'origine des temps, dévoué la sienne à la musique (Duhamel, Suzanne,1941, p. 78).
B.− Emploi pronom. réfl.
1. Vx. Se consacrer par un vœu à la divinité. « Dieu, dit Platon, est la véritable mesure des choses, et nous devons faire tous nos efforts pour lui ressembler. » L'homme qui s'est dévoué à ses autels, y est plus obligé qu'un autre (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 67).
2. P. ext.
a) Se sacrifier pour quelqu'un ou pour quelque chose. Le religieux me racontoit souvent les souffrances de ce Dieu, qui s'est dévoué pour le salut du monde (Chateaubr., Natchez,1826, p. 184).
Absol. S'offrir à l'accomplissement d'une tâche, d'une mission difficiles. Sans doute, elle se dévouerait, elle garderait quand même l'enfant et attendrait des temps meilleurs (Zola, Nana,1880, p. 1309):
3. ... cet héroïsme, qu'elle s'accordait, si exposé qu'il fût aux défaillances, était à ses yeux la meilleure raison qu'elle eût de s'estimer. Très jeune, elle manifesta un besoin de se dévouer qui n'alla pas sans choquer M. Henriot. Arland, L'Ordre,1929, p. 76.
b) Se consacrer entièrement à. Il y a des jours où j'aimerais tant pouvoir me dévouer, à quelque chose, à quelqu'un! (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 220):
4. Cependant, malgré les lacunes, celles-ci [administrations] se dévouent comme eux [ministres] à leurs fonctions, non sans ce foisonnement de plans que provoque la perspective d'un pays à restaurer, mais avec une intelligence et une ardeur auxquelles je rends justice. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 175.
Prononc. et Orth. : [devwe], (je me) dévoue [devu]. Ds Ac. 1694 avec des trémas devoüer pour maintenir la diérèse; ds Ac. 1718-1932 sans les trémas. Étymol. et Hist. 1559 se dévouer « se consacrer à quelque chose » (Amyot, Diod., XVI, 15 ds Gdf. Compl.) et dévoué [au service des dieux] « consacré » (Id., Camille, 21 ds Hug.); 1624-25 tout ce qui n'était pas dévoué à ses volontés [de Richelieu] (La Rochefoucauld, Mémoires, éd. D. L. Gilbert et J. Gourdault, II, 3); 1649 se dévouer « se sacrifier » (Id., Apologie de M. le Prince de Marcillac, éd. D. L. Gilbert et J. Gourdault, II, 439). Dér. de vouer*; préf. dé-* à valeur intensive (lat. de-) d'apr. le lat. devorere; ca 1200 devoer « désavouer, contrarier » (Renart, éd. Martin, XI, 506) dér. de vouer*; préf. dé-* (lat. dis-). Fréq. abs. littér. : 552. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 005, b) 880; xxes. : a) 791, b) 539.