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DÉVOTION, subst. fém.
A.− RELIGION
1. Dévouement et zèle déployé, sous une forme liturgique ou par des pratiques régulières privées en l'honneur de Dieu ou des saints. Leur [aux Sulpiciens] dévotion principale est le culte de la Sainte-Trinité (Billy, Introïbo,1939, p. 39):
1. La dévotion au Sacré-Cœur, disait-il [le P. Grou], « nouvelle quant à sa dénomination (est) aussi ancienne que l'Église quant à son principal objet; (du reste) mieux connue et mieux pratiquée des premiers fidèles qu'elle ne l'a jamais été depuis... » Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France,t. 3, 1921, p. 658.
2. P. méton. Pratiques religieuses inspirées par la dévotion. Faire ses dévotions, être en dévotion. Synon. ferveur, piété; anton. impiété, indifférence.Après avoir fait toutes leurs dévotions au tombeau du prophète, ils repartirent (Ac.1932).La dévotion à la Vierge a pénétré profondément dans les âmes (Faral, Vie temps St Louis,1942, p. 223).Certes, il n'avait manqué à aucune de ses dévotions quotidiennes (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1513).
Loc. Fête, jeûne de dévotion (Ac. 1798-1878). Observé par dévotion et non sous le signe d'une observance imposée par l'Église. L'offrande est à dévotion (Ac. 1798-1878). Affaire de dévotion non obligatoire. Livre de dévotion. Recueil de prières et de pratiques susceptibles d'inspirer la dévotion. Les petits livres de dévotion furent jetés dans le tiroir et le veston neuf lancé sur le lit d'une main impatiente. Pourquoi fallait-il que tout allât si mal, un matin comme celui-là! À l'église, le sermon du pasteur sur les communions indignes l'avait horrifié (Green, Moïra,1950, p. 125).Objets de dévotion (croix, chapelet, médailles). Objets, généralement bénits, susceptibles d'aider ou de stimuler la dévotion. Tableau de dévotion. Illustrant un thème religieux inspirant la dévotion. Chevalier de dévotion. Membre d'un ordre de chevalerie militaire et religieuse. Mon père fut reçu chevalier de dévotion par bref du 14 août 1840 (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1877, p. 226).Tomber dans la dévotion; confit en dévotion.
Loc. arg. Faire ses dévotions à toutes les chapelles. Boire à tous les cabarets (cf. Lar. 19e).
3. Péjoratif
a) Dévotion intempestive ou superficielle. Se jeter dans la dévotion (Ac.) :
2. ... vous les voyez trotter régulièrement à la messe, aux offices, aux vêpres même : cette fausse dévotion commence par de jolis livres de prière reliés avec luxe; elles s'efforcent à remplir les devoirs imposés par la religion, ... Balzac, Physiologie du mariage,1926, p. 104.
b) Affectation ostensible et hypocrite de la dévotion. Fausse dévotion (p. oppos. à vraie dévotion) (Ac.). Synon. bigoterie, pharisaïsme, tartuferie.
Rem. On rencontre ds la docum. le dimin. à sens péj. dévotionnette, subst. fém. La passion des dévotionnettes, la prière sans liturgie (...), le manque de nourriture substantielle, (...), c'est des pères de la Compagnie de Jésus que nous les tenons (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 201).
B.− P. ext. [En parlant d'une pers. ou d'une valeur qui suscite admiration et respect] Dévouement zélé et scrupuleux :
3. J'hésite à reconnaître ici Rimbaud, Baudelaire ou Mallarmé. (Ou plutôt, si j'y reconnais certaine part de leur œuvre, j'y vois mal le souci qu'ils avouent, leur dévotion au langage, leur respect religieux du mot.) Paulhan, Les Fleurs de Tarbes,1941, p. 67.
Être à la dévotion de. Être à la disposition, au service de. Il était à l'entière dévotion du maire (Zola, Terre,1887, p. 163).
Péj. Dévouement allant jusqu'à la servilité. Aussi voyait-on chez lui ce défilé de cinématographes que les journaux à sa dévotion proclamaient « une réunion très select » (Vogüé, Morts,1899, p. 54).
Prononc. et Orth. : [devɔsjɔ ̃] ou [devosjɔ ̃]. [ɔ] ouvert ds DG et Lar. Lang. fr. mais [o] fermé ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. et Warn. 1968; cf. aussi ds Fouché Prononc. 1959, p. 76 : ,,On prononce [o] dans la terminaison : -otion : dévotion, émotion, lotion, motion, notion, potion.`` Étymol. et Hist. 1130-40 devotion « zèle religieux » (Wace, La Conception Notre Dame, éd. W.-R. Ashford, 163); xives. [en notre beauté et] en notre devotion (Ordonn. des rois de France, t. I, p. 329). Empr. au b. lat. eccl.devotio « dévotion » [« dévouement, attachement » en lat. class.] dér. du rad. du supin devotum de devorere, v. dévot. Fréq. abs. littér. : 1 236. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 614, b) 1 857; xxes. : a) 1 258, b) 2 127. Bbg. Tinsley (K.). Sister Lucy, the french expressions for spirituality and devotion Washington, 1953. − Tracc. 1907, p. 135.