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DÉVASTATION, subst. fém.
Action de dévaster*; son résultat.
A.− [Correspond à dévaster A; l'obj. de l'action est un lieu (ses richesses, sa population); l'agent est un animé ou une force humaine ou naturelle] Synon. dégât, destruction, ravage, ruine.C'est à l'ineptie et aux vices du gouvernement que nous devons (...) ces concussions, ces extorsions, ces dévastations qui ne cessent de nous dévorer (Marat, Pamphlets,Supplément de l'Offrande à la Patrie, 1789, p. 44).De la dévastation la terre reste comme écrasée avec ses fruits et comme consumée (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 178).L'attitude des populations civiles, si conscientes aujourd'hui des dévastations nucléaires possibles, serait un facteur important de la guerre future (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 185).
Emploi abs. Là-bas, le pays plonge dans le deuil, la dévastation, l'horreur (Gide, Journal,1914, p. 498).
SYNT. Énorme, immense dévastation; dévastation chronique, circonscrite, complète, entière, générale, inévitable, irréparable, systématique; dévastation animale, forestière, végétale; dévastation des campagnes, des environs, des provinces, des villes; dévastation des biens, du domaine, des possessions de qqn, des églises, des forêts, des récoltes; dévastation de l'archevêché, de l'évêché, du jardin, du plateau, du village; état, scène, spectacle, traces de dévastation; accomplir, multiplier des dévastations; commettre, continuer la dévastation; échapper, être livré, survivre à la dévastation; être préservé de, victime de la dévastation; subir une dévastation; causer, déterminer, entraîner des dévastations.
P. méton. Lieu dévasté. Ici repose la plus vieille tristesse du monde : un soleil implacable épandu sur une large dévastation (Barrès, Une Enquête aux pays du Levant,t. 2, 1923, p. 21):
... le grouillement d'une foule disparate, la fuite des sinistrés, l'agitation des pompiers et des sauveteurs, les squelettes chancelants des édifices, les amas de fer tordus (...). Au coin de la rue Saint-Sauveur, brusquement, parmi la foule, Samuel se heurta à sa femme et à sa fille, qui erraient au milieu de cette dévastation. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 14.
P. anal., littér. Ah! les infortunés [princes]! (...) ils préparent (...) la dévastation de l'avenir (Hugo, Actes et paroles, 4,1885, p. 393).La mystique surhumaine autorise toutes les dévastations temporelles (Beauvoir, Le Deuxième sexe,t. 1, 1949, p. 330).
B.− [Correspond à dévaster B; l'obj. de l'action est l'être humain] Au fig., vieilli ou littér. Synon. destruction, détérioration, ravage, ruine.
Au physique. [La cause est physique ou morale] Il vit sur ses traits la même dévastation; il vit la mort inscrite en lui, ainsi qu'en elle (Rolland, J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1404).Qu'au premier regard elle voie d'elle ce qu'elle n'a jamais vu ni prévu, qu'elle voie sur elle la défaite, la dévastation, la débauche (Giraudoux, Lucrèce,1944, p. 82).
Au moral. [L'agent est gén. une passion, un sentiment] C'est une sorte de dévastation de l'être sentant et pensant (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 131).Il n'y a que l'amour qui résiste à cette dévastation générale du doute (Green, Journal,1950-54, p. 30).
Rem. On trouve ds la docum. une attest. d'un autre dér. de dévaster : dévastement, subst. masc., littér. Action de dévaster; son résultat. La force, qu'autrefois le poète tenait En bride, blanc cheval ailé qui rayonnait, La force, maintenant, la force, c'est la bête Féroce bondissante et folle et toujours prête À tout carnage, à tout dévastement, à tout Égorgement, d'un bout du monde à l'autre bout! (Verlaine, Poèmes saturn., 1866, p. 59).
Prononc. et Orth. : [devastasjɔ ̃]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. xives. [éd. 1531] (Raoul de Presles, Cité de Dieu, I, 33 ds R. Hist. litt. Fr., t. 10, 1903, p. 322); 1502 (J. d'Auton ds DG), rare av. 1690 (Fur.). Empr. au b. lat.devastatio « ravage, dévastation ». Fréq. abs. littér. : 177.