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DÉVALER, verbe.
I.− Emploi intrans.
A.− [Le suj. désigne une pers.; le verbe marque un déplacement du haut vers le bas]
1. Vx et littér. Dévaler dans un lieu, dévaler du haut de qqc. Aller, tomber. Le père et la fille descendirent la rue tortueuse jusqu'à la place. − Où dévalez-vous donc si matin? dit le notaire (Balzac, Grandet,1834, p. 89).Transféré au château de Nantes, il s'en évade : quatre gentilshommes l'attendaient au bas de la tour dont il se laissa dévaler (Chateaubr., Rancé,1844, p. 123).
2. Cour. Descendre (une pente, des escaliers), généralement très rapidement. De Plougastel au bord de la mer on dévale au milieu des bois par une pente rapide (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 333).Dévaler du fond des montagnes (Anouilh, Antig.,1946, p. 176):
1. Tout à coup, il se retourna, me renversa, se précipita, dévala, dégringola, roula, se rua à travers couloirs, chambres, escaliers, cours... G. Leroux, Le Parfum de la dame en noir,1908, p. 91.
3. Spéc. [Le suj. désigne un nombre considérable de pers.] Aller, descendre en masse. Il sortait, de bon matin, à l'heure où le flot du peuple dévalait des rues populeuses vers le travail lointain (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 817).
B.− [Le suj. désigne une chose]
1. [Le verbe marque un déplacement du haut vers le bas] Descendre, tomber. Les nuages dévalaient toujours du sud en grande hâte (Giono, Hussard,1951, p. 364).Les notes dévalaient, ruisselaient en désordre, comme un liquide qui se répand (Montherl., Songe,1922, p. 90):
2. Les gouttes de sueur lui roulaient sur le front jusqu'aux tempes, elles dévalaient sur ses joues [du malade] des narines aux oreilles. Sartre, Le Sursis,1946, p. 186.
− Domaine de l'exploitation forestière.Faire descendre des billes de bois dans une forêt en pente. Une scierie, où on débitait les sapins qu'on dévalait l'hiver (C.-F. Ramuz, Vie de Samuel Bellet,1941, in Œuvres complètes VI, p. 202).
Spéc. [Le suj. désigne un moyen de transport] Aller très rapidement. Le train dévalait (...) le paysage était plat, sans intérêt (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 12).
Rem. Noter l'emploi, rare, du part. passé dans l'ex. suiv. Les phares d'automobiles, dévalées de l'Élysée et du quai d'Orsay, nous jetaient des pinceaux de lumière (Thibaudet, Princes Lorr., 1924, p. 14).
2. [Le verbe ne marque pas un déplacement, mais la confirmation de qqc.]
a) [Le suj. désigne une partie de terrain, un chemin, etc.] Aller en pente, s'abaisser. Le terrain dévale, en cet endroit, par une pente abrupte (Flaub., Éduc. sentim.,t. 2, 1869, p. 231).
P. ext. S'étendre. Derrière (...) la plaine de Ségovie dévalait sans doute à l'infini comme la mer derrière une falaise (Malraux, Espoir,1937, p. 729).
b) [Le suj. désigne un élément du corps humain] Pendre, s'affaisser. Michon avait une face socratique au bas de laquelle dévalait une barbe rousse (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 22):
3. M. Henriot avait étonnamment vieilli depuis quelques mois (...) La chair dévalait de chaque côté du nez et pendait en bajoues. Arland, L'Ordre,1929, p. 356.
II.− Emploi trans. [Le suj. désigne un animé]
A.− Vieilli. [L'obj. désigne une chose concr., quelconque] (Faire) descendre quelque chose, le porter en bas. On dévalait le poids précisément sur l'ouverture qu'on voulait masquer (Michelet, Insecte,1857, p. 252).
B.− [Le compl. d'obj. désigne une chose, généralement une partie de terrain, sur lequel s'effectue un déplacement du haut vers le bas]
1. Vieilli. Descendre (rapidement), se laisser glisser le long de, traverser. En dévalant le tronc, je m'écorchai les mains, je m'éraillai les jambes et la poitrine (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 81).« Dévalle le pré, et tu le verras [Sylvinet] au rivet de l'eau. (Sand, P. Fad.,1849, p. 121):
4. J'arrivai doucement à Ostende par les canaux : j'y trouvai quelques Bretons, mes compagnons d'armes. Nous nolisâmes une barque pontée et nous dévalâmes la Manche. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 427.
2. Cour. [Dans des formules quelque peu figées] Dévaler les marches d'un escalier, dévaler une pente. Descendre très rapidement. Quand Lambert était entré dans le studio, elle avait dévalé quatre à quatre le petit escalier (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 32).
P. métaph. Un aimable soleil dévalait les pentes des collines (Genevoix, Routes avent.,1958, p. 182).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Dévalé, ée, part. passé adj. [En parlant d'une partie ou d'un élément du corps humain] Affaissé. Le visage hâve et dévalé (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 454). Les fesses molles, fluentes, dévalées de MmeBesnard (Goncourt, Journal, 1893, p. 346). Ses yeux étaient vagues, sa bouche entr'ouverte, ses traits dévalés (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 545). b) Dévalade, subst. fém., fam. Action de dévaler. Cette dévalade dans l'escalier [des élèves] se hâtant pour être présents à l'appel (Claris, Éc. polytechn., 1895, p. 45). c) Dévalée, subst. fém., vx. Pente douce; descente. La dévalée des prés (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 242). Une course avec dévalées, toujours dans leur langage [des médecins] à tombeau ouvert (Arnoux, Double chance, 1958, p. 90). d) Dévaleur, subst. masc. Celui qui dévale. Courtes vacances du Rhône, du nerveux, du passionné, du dévaleur, du remueur d'alluvions et de roches (Id., Rhône, 1944, p. 90). e) Dévaloir, subst. masc. α) Couloir pratiqué en montagne par lequel on descend le bois. Là-haut dans le couloir une sorte de masse boueuse, une espèce de rivière faite de sable, de terre et d'eau, qui continuait à descendre; mais, bien contenue dans ses berges et par elles canalisée, venait pour finir se répandre sans bruit sur le cône de déjection qui était au bas du dévaloir (Ramuz, Derborence, 1934, p. 120). β) Région. (Suisse). Vide-ordures d'un immeuble. Chaque corps de bâtiment disposait d'un dévaloir de grand format (M.-G. Pretre, La Culotte des anges, Guévaux (Suisse), 1964, p. 41).
Prononc. et Orth. : [devale], (je) dévale [deval]. Ds Ac. 1684-1932. Un ex. avec 2 l ds Sand, loc. cit. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 devaler « aller vers le bas, descendre rapidement » (Couronnement Louis, 60 ds T.-L.); 2. 1205-50 trans. « faire descendre » (Renart, éd. Martin, XIII, 1090). Dér. de val*; préf. dé-* (lat. de); dés. -er; cf. avaler1. Fréq. abs. littér. : 260 (dévalé : 25). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 29, b) 206; xxes. : a) 515, b) 659. Bbg. Gohin 1903, p. 306.