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DÉTÉRIORER, verbe trans.
A.−
1. Mettre volontairement ou non une chose en mauvais état, en la rendant le plus souvent inutilisable. Détériorer une machine, un objet; détériorer un édifice, des meubles; marchandises détériorées par le transport. Je vis qu'il allait s'emporter et détériorer mon carrelage avec le fer de sa canne (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 250):
1. ... et, c'était aussi, toute voisine, l'idée de saccage, sous forme d'un jouet aimé que je détériorais : au demeurant nul désir réel, nulle recherche de contact. Gide, Si le grain meurt,1924, p. 387.
Emploi pronom. à sens passif. Marchandises qui se détériorent. Les machines délicates se détériorent plus facilement que les grossières (Flaub., Corresp.,1879, p. 229).
2. P. anal. [En parlant d'êtres hum.] :
2. C'est pourquoi une honnête femme vous détériore un homme de cinquante ans autrement vite qu'une vieille fée qui a appris à ne pas dégrader ses propriétés. Colette, Julie de Carneilhan,1941, p. 56.
Emploi pronom. à valeur subjective. Des gens qui ont été beaux, recherchés, aimés et qui se détériorent tous les jours (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Rencontre, 1882, p. 937).
B.− Au fig.
1. Dans le domaine phys. ou mental.Détériorer l'intelligence. Des cobayes en gestation, dont on détériorait le foie ou le rein (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 82).
Emploi pronom. à sens passif. La santé se détériore. Le visage se lézarde, se détériore, se noircit comme une fresque, s'effeuille comme une fleur fanée (Amiel, Journal,1866, p. 69).
2. Dans le domaine mor.Détériorer les mœurs d'un individu, d'une nation. Comme les passions se retrouvent partout, comme elles détériorent les plus belles institutions et les plus vertueux caractères (Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 495).
Emploi pronom. à valeur subjective. On voit les nations se perfectionner ou se détériorer suivant la nature de leur gouvernement (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 278).
3. Dans le domaine écon. et pol. :
3. Je souhaite qu'aucune initiative de fait, prise sur le terrain par un autre côté, ne vienne détériorer gravement une situation qui, à mon avis, devrait maintenant se détendre. De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 519.
Emploi pronom. à sens passif. Valeurs qui se détériorent. Et quand c'est la monnaie qui se détériore, on cherche à l'échanger, à s'en défaire par toutes sortes de moyens (Say, Écon. pol.,1832, p. 151).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. présent et adj. détériorant. Qui détériore, abîme, dégrade. Les machines à battre exercent souvent (...) une influence détériorante sur les grains et sur les enveloppes de l'orge (Boullanger, Malt., brass., 1934, p. 50). Au fig. Dégradant. Je continuerai par conséquent ce faux travail détériorant chez Scabelli à cause des enfants (M. Butor, Modif., 1957, p. 227).
Prononc. et Orth. : [deteʀjɔ ʀe], (je) détériore [deteʀjɔ:ʀ]. Enq. : /deteʀjoʀ/ (il) détériore. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1411 (Cout. d'Anjou et du Maine, 1, 546, Beautemps-Beaupré ds Delb. Rec.); 1767 fig. détériorer une âme (J.-J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, 5epart., II, p. 536). Empr. au b. lat.deteriorare « détériorer, gâter ». Fréq. abs. littér. : 78. Bbg. Eyraud (D.). Vive la lang. Vie Lang. 1969, p. 198. − Phal (A.). Note sur le verbe attaquer dans ses emplois scientifiques. Fr. mod. 1973, t. 41., p. 179.