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DÉTALER, verbe.
A.− Emploi trans., vx. Enlever et ranger la marchandise qu'on avait étalée. On détale ces marchandises tous les soirs (Ac.1835, 1878).
Absol. La foire est finie, les marchands ont détalé (Ac.1798-1932).Le commissaire les a fait détaler (Ac.1798-1878) :
1. ... les paysans finissent de vendre ce qu'ils ont apporté; les revendeuses, qu'on appelle les dames de la halle, viennent reprendre leurs baraques louées; il faut que les autres détalent vite, qu'ils cèdent à bas prix ce qui leur reste... Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 339.
Rem. Ex. unique ds la docum. La plupart des dict. (excepté Rob., Dub., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.) mentionnent le subst. masc. détalage « action de détaler les marchandises ».
B.− Emploi intrans., cour. et fam. S'éloigner rapidement, souvent sous une menace. ,,Quand il m'aperçut, il détala bien vite. Je le ferai bien détaler. Comme il [ce lièvre] a détalé!`` (Ac.1798-1932).Mais il [le petit paysan] avait ôté ses sabots pour courir plus vite, et il détala à travers la bruyère, pieds nus et plus rapide qu'un chevreuil (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 591):
2. hécube. − Nous connaissons le vocabulaire. L'homme en temps de guerre s'appelle le héros. Il peut ne pas en être plus brave, et fuir à toutes jambes. Mais c'est du moins un héros qui détale. Giraudoux, La Guerre de Troie n'aura pas lieu,1935, I, 6, p. 59.
SYNT. La charrette, les chevaux, le lièvre, le train détale(nt); détaler à toute bride, à toutes jambes, au plus vite, au triple galop, comme si on avait le diable à ses trousses.
Rem. On relève un emploi subst. de détaler chez Chateaubriand : On distinguait le détaler des courants, le sifflement des récifs, la voix de la lame lointaine (Mém., t. 1, 1848, p. 357). D'après Rheims 1969 il s'agirait en mar. de la substantivation du verbe détaler : ,,on dit qu'un navire détale bien quand il est fin voilier`` (Littré); le procédé est comparable à celui qui est en usage dans le vocab. sportif, cf. le jeter, le lancer, le grimper, etc.
Prononc. et Orth. : [detale], (je) détale [detal]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. destaler; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. [xves. [d'apr. Littré] destaller « étaler [des marchandises] » (Godefroy, Observ. sur Charles VIII, p. 529 ds La Curne); xvies. ds Hug.]; 1. ca 1553 « remballer la marchandise étalée » (R. Hist. litt. Fr., 10, 321 ds FEW t. 17, p. 207 b); av. 1575 [d'apr. l'éditeur] (soi) destaller « défaire son étalage » (Anc. Poés. fr., éd. A. de Montaiglon, VII, 78); 2. [2equart xiiies. [ms. ca 1285] destaler « écarter » (Vrai ciment d'amour, 195 ds T.-L.), attest. douteuse]; 1583 « s'enfuir » (L'Enfer de la mère Cardine ds Anc. Poés. fr., III, 334). 1 dér. de étaler* par substitution du préf. dé(s)- au préf. é- (cf. FEW t. 17, p. 207b); 2 prob. issu, par substitution de préf. de l'a. fr. estaler au sens de « assigner une place à quelqu'un; s'arrêter, prendre position », v. étaler (FEW t. 17, p. 209b, note 2) une dérivation de 1 au sens de « remballer la marchandise étalée » semble moins probable. Fréq. abs. littér. : 118. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'argot. Paris, 1931, p. 275. − Pamart (P.). Mots de Chateaubriand. Vie Lang. 1969, p. 452.