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DÉSOPILER, verbe trans.
A.− MÉD. vx. [Le compl. d'obj. désigne un organe, un conduit de l'organisme] Déboucher.
En partic. [Le compl. d'obj. désigne la rate] Il a la rate gonflée, il faut la désopiler (Ac.1798-1878).
P. ext. Le soleil pénètre mon sang et désopile ma cervelle (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 102).
P. métaph. [Le compl. d'obj. désigne ce que l'on fait disparaître] Faire disparaître. Le plus efficace moyen (...) de désopiler la misanthropie et d'amortir l'imagination (Musset, Fantasio,1834, p. 192).
Rem. 1. La docum. et certains dict. attestent l'adj. désopilatif, ive, méd., vx (attesté dep. 1540). Qui désopile. Remède désopilatif (Ac. 1798-1878). Il arrive toutefois, chez quelques intestins mal faits [en présence de la mimique de M. Weingartner], que la rate ait le contre-coup de ces commotions répétées et en détourne à son profit les vertus désopilatives (Marnold, Mus. autrefois et auj., 1902-10, p. 59). 2. Ac. 1798-1878, Littré, DG, Guérin 1892, Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Quillet 1965 attestent le subst. fém. désopilation. Action de désopiler (attesté dep. 1606). Un remède excellent pour la désopilation de la rate.
B.− Usuel. [Par emploi fig. de désopiler la rate, cf. supra, la rate étant l'organe considéré comme régulant la tristesse, la mélancolie, la gaieté] Désopiler la rate et p. ell. désopiler (qqn). Faire rire, égayer. Ce mouvement, (...) eut néanmoins pour effet de désopiler outre mesure la rate de mon hôte (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 21):
... pourvu qu'il [Paris] rie, il amnistie; la laideur l'égaye, la difformité le désopile, le vice le distrait; soyez drôle, et vous pourrez être un drôle; ... Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 703.
Emploi pronom. réfl. dir. ou indir. Devenir très gai, rire beaucoup. Ils se désopilent et pouffent (Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 117).Quand nous sommes gais, pensa Tincé, nous nous désopilons cette même rate qu'eux [les Anglais], si mal à propos, nomment spleen (Morand, P. de Saligny,1947, p. 152).
Rem. 1. La docum. atteste un emploi adj. du part. passé au sens de « désopilant* ». Comme on lui [le Recteur] demandait la cause de cette hilarité extraordinaire : − La cause? répondit-il (...) la figure désopilée de mon excellent confrère Héraclius (Maupass., D. H. Gloss, 1893, p. 120). 2. La docum. atteste le subst. masc. désopilement. Fait de désopiler (cf. supra B). [Elle] roulait des yeux dont les mouvements eussent infailliblement produit un bruyant désopilement de ma rate (Vidocq, Mém., t. 3, 1828-29, p. 331).
Prononc. et Orth. : [dezɔpile]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1495 [éd.] deopiler « désopiler, détruire les obstructions » (Bernard de Gordon, Pratiq., VI, 1 ds Gdf.); 1542 désopiler (Canappe, Deux livres des simples, P. Méd. 66, 428 ds Quem. Fichier); 1546 desoppiler [la ratelle] « id. » (F. Rabelais, Le Tiers Livre, éd. M. A. Screech, ch. II, p. 34); 1658 méd. la saignée est le grand désopilant (Les Œuvres de Maistre François Thevenin recueillies par Maistre Guillaume Parthon, 283, Paris ds Quem. Fichier); ca 1690 désopiler la rate « faire rire » (FEW t. 7, p. 375 a); 1842 desopilant « qui fait rire » (Mozin-Biber). Dér. de l'a. fr. opiler « obstruer, boucher » [1414 opiler « dont le sentiment a été obnubilé (par un soporifique) » (L. de Premier Fait, Decam., Richel. 129, fo137 vods Gdf.)], lui-même empr. au lat. class. oppilare « boucher, obstruer »; préf. dé(s)-*. Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 158. − Martin (E.). Si la phrase se désopiler à pleine rate constitue une bonne expr. Courrier (Le) de Vaugelas. 1873, t. 4, p. 131. − Quem. 2es. t. 2 1971. − Rog. 1965, p. 110.