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DÉSENCHANTER, verbe trans.
A.− Rare. Détruire un enchantement, rompre un charme magique, un pouvoir surnaturel :
Le château d'Artus est intoxiqué, drogué. Les uns mettent cela sur le compte du Graal, tabou mystérieux, relique du Christ qui enchante ou désenchante la Bretagne; les autres s'y complaisent ou se révoltent. Cocteau, Les Chevaliers de la Table Ronde,1937, préf., p. 73.
PARAD. (Quasi-)anton. charmer, émerveiller, enchanter, ensorceler, ravir.
B.− Faire cesser une illusion, faire perdre à un objet son caractère illusoire ou le charme, l'attrait, le mystère qui peuvent lui être prêtés (notamment par la voie de l'imagination, du souvenir, de l'amour). (Quasi-)synon. décevoir, dépoétiser, désappointer.La vérité désenchante toujours. L'art est là pour la falsifier (Renard, Journal,1909, p. 1250).
1. [L'obj. désigne une chose, une entité] Plusieurs personnes ont pensé que la science entre les mains de l'homme dessèche le cœur, désenchante la nature (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 34).Nous avons tous dans le passé un jour qui nous désenchante l'avenir (Bertrand, Gaspard,1841, p. 45).
Emploi pronom. Perdre son charme, son attrait, son mystère. La vie présente, la beauté de ce monde, le chant de la terre et cet immense amour qui le transfigure chaque jour en un hymne céleste, tout cela devra se désenchanter (Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 90).
2. [L'obj. désigne une pers.] Si j'ai un conseil à vous offrir, c'est (...) de la traiter comme une simple esclave. Ahasvérus. − Tu peux la tuer, mais tu ne peux pas désenchanter cet être tout céleste (Quinet, Ahasvérus,1833, 3ejournée, p. 256).
C.− Faire perdre à quelqu'un ses illusions, son enthousiasme, son engouement. La médiocrité de ces strophes composées pour les pèlerins (...) ne pouvait pas, non plus que l'accent lorrain de la chanteuse, désenchanter ce petit monde (Barrès, Colline insp.,1913, p. 145).
PARAD. (Quasi-)synon. dégoûter, désabuser, désillusionner; (quasi-) anton. enthousiasmer, illusionner.
Emploi pronom. Perdre son enthousiasme, son engouement pour quelqu'un, quelque chose. (Quasi-) synon. se lasser.Il vient tôt ou tard un moment où le monde vous quitte, où le public qui vous avait porté se désenchante de vous, se retire de vous (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 9, 1863-69, p. 359).
Rem. On rencontre ds la docum. désenchantant, ante, part. prés. et adj. Qui désenchante, qui fait cesser une illusion, qui prive d'enthousiasme. (Quasi-)synon. décevant. Rien n'est en effet, plus désenchantant, plus pénible, que de regarder, après des années, ses phrases (Huysmans, À rebours, 1884, préf. p. I).
Prononc. et Orth. : [dezɑ ̃ ʃ ɑ ̃te], (je) désenchante [dezɑ ̃ ʃ ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. Ca 1261 « rompre l'effet d'un charme » (Rutebeuf, Le Miracle de Théophile, éd. E. Faral, 459); av. 1648, p. ext., part. passé adj. « libéré d'une passion, qui maintenait comme sous un charme » [âme] desenchantée (Voiture, Œuvres, poésies Élégie éd. 1654 II p. 10); 1800 22 déc. « être désabusé » (Chateaubr. Corresp. gén., t. 1, p. 41); 1804 part. passé adj. « qui a perdu ses illusions » (M.-J. Chénier, La Promenade ds Rob.). Dér. de enchanter*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 48 (désenchantant : 2). Bbg. Quem. Fichier (s.v. désenchantant).