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DÉFINIR, verbe trans.
A.−
1. Rare. Fixer les limites. Synon. circonscrire, délimiter :
1. Qu'on la restreigne ou qu'on l'étende dans une certaine mesure, qu'on la définisse d'une manière ou d'une autre, selon le génie ou les nécessités des temps, il n'en est pas moins certain que la terre que l'homme cultive lui-même lui est aussi personnelle que son vêtement. Sand, Histoire de ma vie,t. 2, 1855, p. 343.
2. L'état des postes étalé devant leurs yeux, ils comparèrent les distances par Genève et Lausanne. Un arc de cercle définissait le lieu géométrique des pays possibles. Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 427.
2. Caractériser un individu donné, animé ou inanimé. Éprouver je ne sais quoi de pénible que je ne pouvois définir (Genlis, Chev. Cygne,t. 2, 1795, p. 202).Flaubert, je le définirais d'un mot : un homme de génie... de province (Goncourt, Journal,1862, p. 1197).Il faut craindre toujours de définir quelqu'un (Valéry, Variété IV,1938, p. 98):
3. Car, si je méritois qu'on me définît, on pourroit me définir un homme qui, quand il dit quelque chose de bien, fait toujours le contraire de ce qu'il dit. Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 192.
Emploi pronom. réfl. Rien de plus malaisé que de se définir et de se résumer en personne (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 2).Me définir, c'est-à-dire me limiter (Barrès, Barbares,1888, p. 241).
3. P. ext.
Établir avec précision. Définir la méthode; être défini par décret. Synon. déterminer, fixer.Elle s'en alla sans qu'Isabelle ait pu définir un objet à cette visite (Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 191).Il faudra bien qu'un de ces jours « L'Espoir » définisse son programme (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 22):
4. L'ordre de mission que je lui donnai [à Moulin] réglait cette composition, définissait le rôle du Conseil et précisait la nature des rapports qui le liaient au Comité national. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 91.
Emploi pronom. à sens passif. Ainsi la politique capétienne se précisait et se définissait (Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 61).
THÉOL. CATH. Fixer un point de dogme. Dieu peut être connu avec certitude par le moyen des créatures, comme l'a défini le Concile du Vatican (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 928).
P. ext. Proposer comme vérité de foi. Nous déclarons et définissons qu'Élisabeth (...) est sainte (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 300).
B.− LOG., usuel. Formuler de manière brève et précise le contenu d'un concept, le sens d'un mot. Définir l'homme, la liberté, la science; définir un mot. (Quasi-) synon. donner la définition de, décrire, analyser, expliquer.L'usufruit, tel que le définit l'article 578 du code (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. 164):
5. Définir une chose, c'est littéralement la délimiter du fait du cadre aux éléments permanents ou fugaces où elle est encastrée. Toute chose donc est définie et définissante; elle est définie sur tous ses points, elle définit par un seul. Elle connaît par ce qu'elle exclut, de fait ou de nature. Elle est cernée du rayonnement de ses indices. Définir, c'est isoler, c'est exclure : c'est dire pourquoi une chose n'est pas toutes les autres. Claudel, Art poétique,1907, p. 157.
Emploi abs. Avant de discuter, l'on devrait toujours définir (Gide, Journal,1918, p. 671):
6. Qu'est-ce que définir? C'est décrire, c'est dessiner avec des mots ce que l'esprit seul aperçoit; c'est donner des extrémités à ce qui n'en a pas pour l'œil; c'est peindre ce qu'on ne saurait voir; c'est circonscrire, en un espace qui n'a pas de réalité, un objet qui n'a pas de corps. Et qu'est-ce que bien définir? C'est représenter nettement l'idée que tous les esprits se font, en eux-mêmes et malgré eux, de l'objet dont on veut parler, quand ils y pensent au hasard. Joubert, Pensées,t. 1, 1824, p. 324.
7. Une chose d'ailleurs qui rentre dans mon métier, c'est de définir. Or définir avec les éléments que possèdent les esprits novices, est un exercice fructueux, analogue à la nécessité de peindre avec les quatre couleurs classiques, exercice de sobriété et de souplesse pour le définisseur consciencieux. Amiel, Journal intime,1866, p. 75.
Emploi pronom. à sens passif. La notion d'événement (...) ne se définit qu'en fonction d'ensembles (Marcel, Journal,1914, p. 81):
8. Qu'est-ce, en effet, que la poésie? Comme tout ce qui est divin en nous, cela ne peut se définir par un mot ni par mille. Lamartine, Des Destinées de la poésie,1834, p. 387.
[Avec un datif éthique] Il [Tillemont] se définit Dieu comme il fixerait une date (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 262).
SYNT. Définir clairement, exactement, précisément, simplement; définir d'/en un mot, avec précision; difficile, facile, impossible, malaisé à définir; arriver à, chercher à, commencer par, essayer de, parvenir à, permettre de définir; il s'agit de définir; se définir en fonction de, par la forme, par rapport à.
Rem. On rencontre ds la docum. définissant, ante en emploi adj. Cf. supra ex. 5. Dans le domaine ling., on le rencontre en emploi subst. masc. Terme qui fait partie d'une définition. Synon. définisseur. Signalé par Rob. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr. Nous avons (...) été amené à admettre dans nos définitions un certain nombre de mots que nous avons appelés des « définissants ». Ces mots (...) permettent de ranger le mot dans une certaine catégorie à l'intérieur de laquelle il suffit de préciser sa particularité (Goug. 1961, p. 7).
Prononc. et Orth. : [defini:ʀ], (je) définis [defini]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. definir « faire connaître ce qu'est une chose, la préciser » (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, p. 258, 19); av. 1662 part. passé subst. défini (Pasc., Art de persuader ds DG); 2. ca 1481 diffinir « déterminer exactement, fixer » (Coquillart, Droits nouveaux, éd. Ch. d'Héricault, t. 1, p. 56); 1561 definir théol. (Calv., Instit., 25 ds Littré). Empr. au lat. class. definire « déterminer; fixer; définir (un terme) »; la forme diffinir est issue de la var. diffinire de definire; cf. l'a. fr. definir (dér. de finir* prép. de- exprimant le renforcement [lat. de-]) « mener à bonne fin; achever, mourir » (ca 1100 Roland, éd. J. Bédier, 2889). Fréq. abs. littér. : 2 402. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 125, b) 1 634; xxes. : a) 2 621, b) 6 801.