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DÉCORATION, subst. fém.
A.− [Avec une idée d'embellissement, d'ornementation, de parure]
1. Action, art de décorer. La décoration d'un appartement, d'un jardin, de la table. Quel art de la décoration dans cet album, quel art de la mise en page, quelle incessante variété dans les motifs de l'ornement (Huysmans, Art mod.,1883, p. 223).Retour marqué vers la décoration. Les grandes surfaces s'animent tout à coup de peintures, les monuments se couvrent de fresques (L. Gillet, Essais sur l'art français,1938, p. 214):
1. Un habile architecte (...) ne se contente pas de placer une colonne dans un bâtiment pour le soutenir : il tire des effets de décoration de ses proportions, de sa lumière et de ses ombres, de son élévation dans l'air, et de ses reflets mêmes dans les eaux; il la groupe quelquefois avec des bosquets ou avec d'autres colonnes; ... Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 195.
2. Ensemble de ce qui sert à décorer, orner, parer, embellir...
a) Ensemble des ornements d'architecture, peinture, sculpture, etc., employés pour embellir un édifice, un appartement, etc. (Quasi-)synon. décor(v. ce mot A 1).Changer la décoration d'un appartement. La décoration est-elle partie intégrante de l'édifice, ou n'est-elle qu'un vêtement plus ou moins riche dont on le couvre lorsque ses formes sont fixées? (Viollet-le-Duc, Archit.,1872, p. 177).Palais ornés (...) de décorations profuses (É. Faure, Hist. art,1921, p. 133).
P. anal. Le grand jour apposait au mur sa décoration éclatante et passagère (Proust, Filles en fleurs,1918, p. 834).
b) En partic. Ensemble des dessins, peintures qui ornent certains objets ou certains meubles. (Quasi-)synon. décor(v. ce mot A 2) :
2. La décoration extérieure des meubles anciens se réduit aux couleurs naturelles et aux accidents bizarres des veines du bois, et aux dessins linéaires formés par des incrustations plus ou moins riches; genre d'ornement borné et, par conséquent, monotone de répétition. Nosban, Nouv. manuel complet du menuisier,t. 2, 1857, p. 165.
P. anal. [À propos de pers.] (Quasi-)synon. décor(v. ce mot A 2 p. anal.).Les décorations faciales (...) ont (...) une apparence asymétrique, tout en possédant le caractère essentiellement décoratif (Lévi-Strauss, Anthropol. struct.,1958, p. 283).
c) SPECTACLES, vieilli. (Quasi-)synon. décor(v. ce mot A 3).Les rideaux se séparèrent lentement, et laissèrent voir une décoration représentant une place publique (Gautier, Fracasse,1863, p. 110):
3. J'ai observé le public et je l'ai regardé en face pendant la représentation entière par le trou d'une décoration. Je ne me détachais de la toile que pour donner des instructions (...). J'examinais le public rangé sur son cirque, comme il m'examinait sur mon théâtre. Vigny, Le Journal d'un poète,1835, p. 1023.
P. compar. La gigantesque silhouette de Saint-Jean-des-Vignes, hardiment posée sur le ciel, comme une décoration de théâtre (Hugo, Rhin,1842, p. 40).
P. métaph., au fig. Le Pont-des-Arts (...) n'est pour moi qu'un théâtre : j'examine un moment la décoration, mais je fais sur-tout attention à la pièce et aux acteurs (Jouy, Hermite,t. 5, 1814, p. 130).Notre existence à scènes, à changements de décorations, est sans cesse menacée du coup de sifflet qui nous transporte d'un palais dans un désert, du cabinet des rois dans le grenier du poète (Chateaubriand, Congrès de Vérone,t. 1, 1838, p. 234):
4. La terre n'est rien qu'une décoration de théâtre et un panorama. J'en ferai le tour avec toi, mon amie, si tu le veux, mais nous irons où tu voudras, au nord, et au midi. Le paysage ne sera jamais que le fond d'un tableau qui sera ton portrait, ta figure; tu es l'âme du monde... Vigny, Le Journal d'un poète,1853, p. 1311.
3. P. ext. Ce qui entoure quelque chose ou quelqu'un, milieu dans lequel on vit. (Quasi-)synon. décor(v. ce mot B).Ce fut un bonheur subit, complet, parfait, amené en un instant par un changement de décoration. Un voyage amusant de sept heures fait disparaître à jamais Séraphie, mon père (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 153).Ces sites (...) cet éden (...) toute cette décoration de notre bonheur et de nos amours! (Lamart., Raphaël,1849, p. 218).
B.− Insigne, marque extérieure d'une distinction honorifique, d'une récompense. Porter, recevoir une décoration. Absol. La croix de chevalier de la Légion d'honneur. C'est le chef de cabinet qui reçoit. Propositions pour les décorations (J. Baradat, Organ. préfect.,1907, p. 133).Une sorte de petite décoration, un bout de ruban, ou plutôt une rosette jaune qu'il portait à la boutonnière (Gide, Faux-monn.,1925, p. 998):
5. Les ordres militaires peuvent avoir leur utilité. La décoration civile, source intarie de cabotinage, est devenue, dans notre démocratie, pour les gouvernants une monnaie d'achat, et pour les gouvernés une excitation permanente à l'abaissement des caractères. Que Zola soit décoré ou non, cela n'ajoute rien à son œuvre. Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 281.
P. métaph. Distingué (...) un mot qu'on met à toutes sauces : la distinction, c'est la décoration des gens médiocres (J. Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 158):
6. On ne voyait en elle [la noblesse] qu'une décoration brillante, mais sans but précis; agréable à ses possesseurs, légèrement humiliante pour ceux qui ne la possédaient pas, mais sans moyens réels et sans force. Constant, Principes de pol.,1815, p. 36.
Prononc. et Orth. : [dekɔ ʀasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1393 « honneur, gloire » (Ordonnance ds Gdf. Compl.) − xves., Georges Chastellain ds Heilemann Chastellain, p. 108; b) 1740 « insigne d'un ordre honorifique » (Ac.); 2. a) 1463 « action de décorer » (Nouvelles archives de l'art fr., 1887, p. 106 ds IGLF); b) 1549 « ensemble de ce qui décore » (Est.); c) 1674 « décor de théâtre » (Molière, Le Malade imaginaire, Prologue ds Théâtre complet, éd. R. Jouanny, t. 2, p. 759), qualifié de ,,vieilli`` dep. Rob. 1955. Au sens 1, dér. de décorer « honorer »; sens 2 empr. au b. lat. decoratio « ornement ». Fréq. abs. littér. : 781. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 121, b) 1 262; xxes. : a) 1 434, b) 825. Bbg. Duch. Beauté 1960, p. 91.