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DÉCOMMANDER, verbe trans.
I.− Usuel
A.− [Correspond à commander III et commande III; le compl. d'obj. désigne une marchandise, un service ou un travail que l'on a commandé] Annuler la commande* de... Synon. vieilli contremander*.Il écrivit à des fournisseurs pour décommander plusieurs emplettes relatives à son mariage (Flaub.Éduc. sentim.,t. 2, 1869, p. 273).Mais (...) j'ai retenu notre table, dit-elle. − C'est facile de la décommander (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 291):
1. champein. − À table! (...) Ah diable! c'est que j'ai commandé mon souper! ... potfleury. − Ça ne fait rien (...) Je l'ai décommandé. E. Labiche, L'Avare en gants jaunes,1858, I, 4, p. 219.
B.− P. ext. [Le compl. d'obj. désigne une invitation ou l'objet d'une invitation] Décommander un dîner, une réception, un rendez-vous, une invitation, etc. Annuler, ou reporter à une date ultérieure, un dîner, une réception, etc. Une grippe féroce m'a retenu au lit (...), je n'ai pu décommander cependant le rendez-vous (...) de ceux de la N.R.F. (Gide, Journal,1910, p. 325).Un coup de téléphone du colonel Pénelon m'avertit que la cérémonie était décommandée (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 268).
P. méton. Décommander (un invité, une personne avec qui l'on a rendez-vous). Prévenir cet invité, cette personne de l'annulation ou du report de l'invitation, du rendez-vous. Décommander qqn au dernier moment. Et Blanche! Il faut la décommander pour ce soir. Comment prendra-t-elle la chose? Fort mal, sans aucun doute (Augier, Thommeray,1874, p. 377).Aussi avait-elle décommandé, pour venir à cette fête, une danseuse (...) qui devait l'initier aux mystères de la chorégraphie russe (Proust, Sodome,1922, p. 687).
Emploi pronom. réfl. Prévenir que l'on ne pourra pas se rendre à l'invitation acceptée ou au rendez-vous convenu. Téléphoner pour se décommander. Elle avait accepté un pique-nique à dix lieues d'ici (...) et elle ne pouvait plus se décommander (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 886).Lartois devait venir. Il s'est décommandé. Il avait une urgence (Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 151).
Se décommander de...Elles s'étaient décommandées du dîner où allait le duc (Proust, Guermantes 2,1921, p. 575).
II.− Vx et rare. [Correspond à commander I B 3 in fine, à commande I A et à commandement I A; le compl. d'obj. désigne un ordre que l'on a donné] Décommander (un ordre). L'annuler. Synon. vieilli contremander*.Un jeune homme insouciant faisant la loi d'un ménage (...) y commandant, y décommandant les résolutions les plus graves (Balzac, Prince Bohême,1840, p. 397):
2. jeanne (au frère Vincent Claridel). − Mon père, tant que Dieu ne m'aura pas décommandé ce qu'il m'a commandé (...) je m'efforcerai à faire la bataille. Péguy, La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc,1913, p. 454.
Rem. 1. À noter, un emploi isolé de décommander (qqc. à qqn), p. oppos. à recommander et pour signifier « déconseiller ». On nous décommande les bains de mer pour cette année (Sand, Corresp., t. 6, 1812-76, p. 351). 2. ,,Décommander (...) s'entend constamment, en particulier quand il s'agit de choses. Il est peu élégant pour les personnes, pour lesquelles existe le verbe déprier (à peu près inusité). On ne commande pas des invités, donc on ne les décommande pas. Cependant, cet emploi, avalisé par l'Académie, ne peut être absolument condamné. Contremander peut paraître pédant et cependant ne peut-on regarder comme un modèle de langue l'exemple suivant : Je vais contremander le souper et déprier nos gens? (Boissy, Français à Londres, sc. 6 cité par Littré)`` (Dupré 1972).
Prononc. et Orth. : [dekɔmɑ ̃de]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1330 « annuler » (Guillaume de Digulleville, Pèlerinage de la vie humaine, 5521 ds T.-L.), rare av. le xixes.; 2. 1832 « annuler une commande » (Raymond). Dér. de commander*; préf. dé-*; dès le milieu du xiiies. descommandé « désavoué, discrédité » (Philippe Mousket, Chronique rimée, 14356 ds T.-L.) dér. de l'a. fr. comander au sens de « recommander ». Fréq. abs. littér. : 63.