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DÉCOCTION, subst. fém.
A.− Opération consistant à faire bouillir un liquide.
1. PHARM. et CHIM.
a) Au sing., rare. Procédé consistant à faire bouillir dans un liquide une substance médicamenteuse, généralement végétale (éventuellement précisée par un compl. prép. de), afin d'en extraire le principe actif. Durée, usage de la décoction. On emploie très fréquemment la décoction pour les bois, les écorces, les racines, les fruits et les semences (Encyclop. méthod. Méd.t. 51792).
Loc. fig. vieillie. Mauvaise décoction. Entreprise qui a traîné en longueur, qui a mal tourné. [Arrivés à l'étape :] Dis donc? je ne vois pas le fourrier? − Mauvaise décoction, nous sommes détachés (Vidal, Delmart, Caserne,1833, p. 361).
b) P. méton., au sing. et au plur.
Application spécifique du procédé. Il est des cas où l'on conseille des décoctions prolongées (Encyclop. méthod. Méd.t. 51792).
Préparation obtenue par cette opération. Décoction de graines; décoction sudorifique.
1. Pendant que les douze tribus mangent des fruits de l'arbre de vie [dans l'Apocalypse], les gentils doivent se contenter d'une décoction médicinale de ses feuilles. Renan, Histoire des origines du Christianisme,Antéchrist, 1873, p. 475.
Fam. Tisane. Après une toilette sommaire nous avalions une décoction d'orge avec un morceau de pain (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 60).
SYNT. Décoction de plantes, de racines; décoction de chiendent, de quinquina; décoction apéritive, blanche, émolliente.
2. MALTERIE. Étape de la préparation de la bière. Un malt peut (...) se montrer défectueux pour une brasserie qui utilise la décoction à trois trempes (Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 203).
B.− [P. anal. de l'emploi méton.] Gén. péj.
1. [En parlant de liquides] Mélange liquide généralement peu attirant. Un demi-verre de vin qui me parut glacé comme une « décoction rouge » (Stendhal, H. Brulard,t. 2, 1836, p. 480).Le cabaretier Barjas, de la porte Capène, vendait pour du vin une décoction de racines et d'écorces (A. France, Île ping.,1908, p. 46):
2. Là, était l'évier sur lequel se lavaient avant et après le tirage les formes, ou, pour employer le langage vulgaire, les planches de caractères; il s'en échappait une décoction d'encre mêlée aux eaux ménagères de la maison, ... Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 11.
P. ext., fam. [En parlant de la pluie] Il va en tomber une jolie décoction! Jamais je n'aurai le temps d'arriver à Plassans avant la pluie (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1191).
P. métaph., arg. milit. [En parlant de ce qui tombe sur qqn.] Décoction de coups de bâton, d'obus, d'escarbilles. Mon vieux, tu parles d'un bombardement qu'ils ont balancé. Quelque chose de soigné comme décoction! (Barbusse, Feu,1916, p. 12).À pleines grolles dans les tibias... Une vraie pâtée! la décoction! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 274).
2. Domaine de l'expression artistique ou du discours parlé.
a) Imitation sans génie de procédés d'expressions éprouvés. Le grand défaut de toutes ces figures de Scheffer, c'est que (...) elles ont l'air d'une décoction du Tintoret et de Paul Véronèse (Stendhal, Corresp.,t. 3, 1800-42, p. 235).Encore trente lignes sensationnelles, dont une vingtaine d'alinéas, une décoction de points suspensifs et une coupure à effet pour finir (Courteline, Paix chez soi,1903, I, p. 19):
3. ... cet homme [Salles] qui a vécu en pleine tourmente, au milieu des Jacobins, qui a entendu tous les jours Danton, Robespierre, les fait parler dans le style élégamment délayé de la tragédie classique du troisième ordre : c'est une troisième décoction de Campistron. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 8, 1863-69, p. 228.
b) Assemblage peu sérieux. [Fauvel au narrateur]... et que ci et que là, une belle décoction de bobards (Genevoix, Assassin,1948, p. 159).
Prononc. et Orth. : [dekɔksjɔ ̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1256 (Ald. de Sienne, Rég. du corps, 51, 9 ds T.-L.). Empr. au b. lat. decoctio de même sens. Fréq. abs. littér. : 32.