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DEVINETTE, subst. fém.
A.− Question formulée à quelqu'un dans le cadre d'un jeu d'esprit, pour qu'il devine la solution qu'elle requiert. Synon. énigme, charade, logogriphe, rébus.Ce monstre [le Sphinx] pose une devinette et tue ceux qui ne la devinent pas (Cocteau, Machine infern.,1934, p. 26):
1. Il [Jésus-Christ] n'a pas perdu son temps à nous conter des fariboles et à nous donner des charades à deviner. Des charades très spirituelles. Très ingénieuses. Des devinettes de sorcier. Avec des mots à double entente et des malices et de misérables finesses de finasseries. Péguy, Le Porche du mystère de la 2evertu,1911, p. 236.
En partic., cour. Question, le plus souvent plaisante ou malicieuse, posée par jeu à quelqu'un qui doit en deviner la réponse. Proposer, poser une devinette; jeu de devinette; devinette trop facile :
2. Qui est-ce qui est comme M. le curé, blanc la nuit et noir le jour? C'est l'âne de la Poule-Courte. Il avait un don pour les devinettes. Toutes les vieilles, il les savait... Pourrat, Gaspard des Montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 109.
P. méton. Le jeu de devinette lui-même. Jouer aux devinettes.
B.− P. anal. [Au lieu d'être purement mentale, la recherche est d'ordre visuel et s'effectue à partir d'un dessin qui contient la réponse à une question du type cherchez le chasseur ou cherchez l'animal] Dessin à double sens, silhouette d'homme, d'animal, etc., surajoutée au dessin apparent par utilisation de son graphisme, le jeu consistant, pour l'enfant, à découvrir la silhouette cachée. Trouver un lapin dans le feuillage d'une devinette (cf. Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 70).Le vautour de « Sainte Anne » ressortit davantage du vieux jeu de devinette : « Cherchez le chasseur! » que d'une observation qui se contrôle (Huyghe, Dialogue avec visible,1955, p. 330):
3. Vous connaissez ces devinettes enfantines où une silhouette se dissimule dans les branches d'un arbre, les fissures d'un rocher, qu'on cherche à y découvrir. Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 63.
C.− Au fig. Énoncé posant une question :
4. − Ne faites plus d'imprudences, Gilbert; si ce n'est pas pour vous, que ce soit pour ceux qui vous aiment. − Ceux qui m'aiment... C'est une devinette? − Oh! méchant! Est-ce que Justin ne vous aime pas, lui qui vient tous les jours? Arland, L'Ordre,1929, p. 530.
P. ext.
1. Propos qui ne sont pas immédiatement compréhensibles, paraissent énigmatiques et demandent réflexion. Les autres sont mes regards comme je suis ma pensée. Ce n'est pas une devinette. C'est le secret de ma force (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 55):
5. Vidame et ses fidèles parlaient volontiers, à ce propos, de « perpétuel devenir », « d'anatomie déclarée », « d'équilibre itinérant », de « métamorphose créatrice » et autres délicates devinettes que le nom de Bergson, adroitement sollicité, illuminait, de minute en minute, comme un éclair. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 26.
2. [En parlant d'une chose concr. qui, sollicitant l'intelligence, pose un problème de compréhension] Cette aimable invention adoptée par les peintres femelles et mâles, la nature morte devinette, la nature morte rébus (Huysmans, Art. mod.,1883, p. 164).
Prononc. et Orth. : [d(ə)vinεt]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1864 (La Vie parisienne, 2eannée, p. 385 ds R. Philol. fr., t. 45, p. 17); [av. 1870 (G. Lemoine, s. réf. ds Lar. 19e)]. Dér. de deviner*; suff. -ette*. Mot répandu dans les dial. norm., pic. et de l'est de la France (En 1834, dévinete ds Hécart : énigme, Tout ce qui est à deviner sans être énigme, mais qui sert à l'amusement. À Besançon, devinotte). Fréq. abs. littér. : 44. Bbg. Weil (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. de Philol. fr. 1932, t. 45, p. 17.