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CÂLIN, INE, adj.
I.− Emploi adj. [Gén. appliqué à une pers.]
A.− Vieilli
1. Niais, naïf. Elle gobe ça!... que les femmes sont câlines! (E. Labiche, La Station Champbaudet,1862, III, 1, p. 304).
2. Indolent, délicat :
1. Et pour marquer à Thérence que je n'étais pas si câlin qu'elle le pensait peut-être, je m'exerçais à coucher sur la dure, à vivre sobrement... G. Sand, Les Maîtres sonneurs,1853, p. 336.
Rare. [Appliqué à un inanimé abstr.] Comment renoncer aux usances câlines, au confort, au bien-être indolent de la vie? (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 352).
B.− Usuel. Qui a la douceur d'un enfant, qui aime cajoler ou être cajolé; tendre, caressant.
1. [En parlant d'une pers., gén. d'un enfant, d'un être aimé, ou d'un attribut, d'une qualité de la pers.] Câlin comme un petit chat; voix câline, langueur câline. Ses yeux câlins et tendres (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 183):
2. Mais son image brusquement l'envahit, et il l'aperçut en sa pensée quand elle s'éveillait au matin, dans leur lit tiède, se pressait câline contre lui, jetant ses bras à son cou, avec ses cheveux répandus, un peu mêlés sur le front, avec ses yeux fermés encore et ses lèvres ouvertes pour le premier baiser; et le souvenir subit de cette caresse matinale l'emplit d'un regret frénétique et d'un désir forcené. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Femme de Paul, 1881, p. 1229.
SYNT. Œil, geste, regard, sourire câlin; mots câlins; amour câlin; un petit bavardage câlin.
Emploi subst. Celui, celle qui aime à cajoler ou à se laisser cajoler. Voyez-vous ce câlin avec ses longues jambes, qui se fait bercer comme un poupon (A. Daudet, Jack,t. 1, 1876, p. 27).
[Parfois avec une nuance péj.] Celui, celle qui se conduit en séducteur :
3. Son frère, resté silencieux, s'était approché et l'embrassait. Elle le menaça du doigt. − Oh! toi, tu es un câlin. Je te connais... Demain, quand tu nous auras quittés, tu ne t'inquiéteras guère de savoir ce qui se passe ici... Zola, L'Argent,1891, p. 143.
2. P. anal., littér. [En parlant de sensations, de moments] Qui flatte la sensibilité. Un soir d'été serein, aux étoiles câlines (Dierx, Les Lèvres closes, 1867, p. 193); solo câlin de violoncelle (G.-V. Willy, Entre deux airs, par l'ouvreuse du Cirque d'été, 1895, p. 202); valse minaudière et câline (Green, Journal,1937, p. 112).
II.− Emplois figés
Faire câlin. Se blottir contre une personne aimée pour se faire cajoler ou consoler. Viens faire câlin avec Mémé, la consoler (Montherlant, Fils de personne,1943, p. 298).
Fam. Câlin! Interjection généralement répétée que l'on adresse à un jeune enfant pour le bercer ou l'endormir :
4. − Câlinez-moi, dit Marie. MmeAgathe feignit de tenir un bébé dans ses bras et de le bercer, en murmurant, selon un vieux rite des Camblanes, sur un ton de mélopée : « Câ-lin, câ-lin... » Mauriac, Galigaï,1952, p. 32.
Prononc. et Orth. : [kɑlε ̃], fém. [-in]. Ds Ac. 1740-1932. Ds Ac. 1740 sans accent circonflexe, cf. aussi Fér. 1768 : ,,1reet 2ebrèves`` (à comparer avec Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,1relongue``) et Land. 1834. Au sujet de cet accent circonflexe cf. Buben 1935, § 30 : ,,L'origine de câlin, câliner n'est pas établie avec sûreté, mais il est à peu près certain que l'accent circonflexe n'est pas étymologique.`` Pour la prononc. de l'initiale avec [ɑ] post. dans câlin et ses dér., cf. Fouché Prononc. 1959, p. 84. Étymol. et Hist. 1. Av. 1593 « gueux, mendiant » (G. Bouchet, Les Serées, éd. Roybet, 1875, t. 4, p. 269 : Mais pour esmouvoir le peuple à plus grande pitié, disoit-il, devinez que ces gueux et calins font? Ils contrefont les malades de sainct Jean, ayans la bouche pleine d'escume; p. 272 : parlant des calins, et de ceux qui mendient sans besoing) − Cotgr., 1611; 2. 1740 (Ac. : Calin. Niais et indolent); 3. 1833 « cajoleur » (Balzac, Le Médecin de campagne, p. 110 : accent câlin). Malgré un léger hiatus chronol., déverbal de câliner*. Fréq. abs. littér. : 309. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 144, b) 674; xxes. : a) 784, b) 357. Bbg. Guiraud (P.). Pier, argot. Cah. Lexicol. 1968, t. 12, no1, p. 90. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 110-111.