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CRU1, subst. masc.
A.− Vx. Accroissement, croissance. L'accroissement en une seule tige est (...) un caractère qui distingue les arbres de haut crû (Baudrillart, Nouv. Manuel forest.,1808, p. 99).Voilà un beau poulain qui aura bientôt fait tout son crû (J. Humbert, Nouv. gloss. genev.,1852, p. 131).
B.− Domaine de la production agric.
1. [Gén. à propos de vignobles] Ensemble de terres considéré du point de vue de ce qui y croît, d'une culture particulière. Goûtez ces cèpes de nos bois et ce vin de nos crus et dites si ce pays n'est pas la seconde terre promise (A. France, Balthasar,1889, p. 82).
P. ext., rare. [À propos d'une production particulière] Nos bons beurres français, normands, bretons (...) n'ont pas tous le même goût, le même arome, pas plus que nos bons vins; il semble qu'il y ait là aussi une question de cru (A.-F. Pouriau, La Laiterie,1895, p. 382).
P. métaph. :
1. ...ils [certains juges] ont relu Gil Blas exprès pour s'assurer si le goût de terroir que l'écrivain y fait sentir est vraiment celui de l'Espagne ou s'il n'indique pas plutôt le cru naturel de la France... Mme V. Hugo, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie,1863, p. 173.
Expr. syntagm. Subst. + de bon, excellent cru. Produit qui croît sur un terroir réputé; p. ext. de bonne qualité. Pommiers d'un excellent cru; vin vieux et de bon cru. Vin du cru de + nom propre. Vin du crû de la haute Bourgogne (cf. Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 347).Souvent avec une valeur péj. Subst. + du cru. De la région. Dîner composé (...) du vin du cru (Lamart., Corresp.,1831, p. 195).P. métaph. [À propos d'une particularité régionale] La langue du cru, ce patois admirable de couleur et de sonorité (A. Daudet, Numa Roumestan,1881, p. 62).
Expr. fam. [En parlant de ce qui est propre à un individu] De mon, ton, son... cru. Il cite, reproduit le plus qu'il peut (...) écrivant de son cru le moins possible (Léautaud, Journal,t. 4, 1922-24, p. 56).
2. P. méton. Ce qui a crû, résultat d'une culture, d'une production particulière considérée du point de vue de sa spécificité géographique ou de sa qualité. Domaines réputés du pays (...) celui-là pour ses crus de fruits ou de vin (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 195).Tabac étranger, notamment le Kentucky (...) et d'autres « crus » des Indes néerlandaises et du Cameroun (L'Œuvre,22 juin 1941).
En partic. [À propos de la production viticole] Vin produit par un terroir particulier et considéré du point de vue de sa qualité bonne ou mauvaise. Crus renommés et classés; grand, haut cru; bouilleur* de cru. Les plus admirables crus des vins blancs devraient être distribués aux moines pour le service des messes (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 110).Posséder un cep qui fournisse un cru de table (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 34:
2. Les meilleurs vins restaient « brut », sans remplacement du sucre converti en alcool par la fermentation. Les crus parfaits seuls osaient cette nudité où le sirop n'intervenait pas pour masquer les vices. Hamp, Vin de Champagne,1909, p. 173.
P. métaph. Un homme tout à fait de chez nous et un de nos premiers crus, d'un bouquet, d'une saveur inimitables (L. Daudet, Temps Judas,1920, p. 63).
Rem. Certaines associations syntagmatiques restent ambiguës et la distinction B 1 et B 2 ne peut être précisée qu'en fonction d'un contexte élargi. a) (cf. B 1) Les vignes basses, qui caractérisaient les grands crus du nord-est viticole français (Levadoux, Vigne, 1961, p. 107). b) (cf. B 2) La protection des vignobles de cru et l'amélioration qualitative de la production de tous les autres vignobles (Levadoux, Vigne, 1961, p. 87).
Prononc. et Orth. : [kʀy]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme creu; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. cru qui devrait normalement porter un accent circonflexe signifiant la disparition de l'anc. e. Cet accent est noté ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834 et Besch. 1845. La docum. donne également des ex. de la graph. avec accent (supra). Cet accent serait d'autant plus convenable que comme le soulignent Littré et Dupré 1972, p. 572 : ,,cru n'est pas autre chose que le participe passé du verbe croître qui s'écrit crû``. Homon. et/ou homogr. cru, crû, crue, crus, formes de croire et de croître. Étymol. et Hist. 1. 1307 creu « terroir (en parlant de la vigne, du vin) » (ds Le Moyen-Âge, 1897, p. 10, art. 3 ds Fr. mod., t. 25, p. 232); 2. 1573 fig. de leur creu (Dupuys, Dict. fr.-lat., s.v. baron). Part. passé masc. subst. de croître*. Fréq. abs. littér. : 311. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 488, b) 396; xxes. : a) 409, b) 450. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 196.