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COURTOISIE, subst. fém.
A.− [P. réf. à l'idéal, à l'éthique, à l'esprit chevaleresque, à partir du xiiesiècle] Attitude physique et morale conforme à l'idéologie courtoise. Cet idéal de chevalerie et de courtoisie qui a toujours été un des secrets désirs de l'Occident (Bloch, Destin S.,1931, p. 131):
1. Sa parfaite dignité de vie, son sentiment de l'honneur, sa modération, sa clémence et son humanité, ses qualités de juriste, non moins remarquables que ses vertus chevaleresques, cette haute sagesse, cette loyauté avisée, cette fleur de courtoisie, cette éloquence ferme et fine (...) font de lui le type même du « prudhomme », c'est-à-dire du parfait chevalier selon la définition de saint Louis, et le représentant le plus accompli de la civilisation française en Orient au treizième siècle. Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 342.
En partic. [À l'égard de la dame] La chevaleresque courtoisie du grand seigneur inclinant son respect devant la femme (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 640):
2. Ce que nous appelons aujourd'hui le flirt recueille aussi bien les traditions de la courtoisie médiévale que celles du marivaudage. Il commence avec la naissance du désir ou de l'inclination chez l'un des deux partenaires au moins et il s'arrête au moment où l'abandon des corps met fin à l'incertitude du jeu, ... Jeux et sp.,1968, p. 814.
B.− Attitude de politesse raffinée conforme à la tradition et à la bonne éducation, aux usages mondains. (Quasi-)synon. civilité.Tout ce que je puis avoir d'urbanité, de courtoisie et de révérence (Bloy, Journal,1893, p. 99).Incapables d'aucune gaucherie, ni effrontées, ni trop modestes, les yeux remplis d'une âme merveilleuse; j'admirais en elles la douceur, la courtoisie d'une vieille civilisation (Barrès, Greco,1911, p. 90):
3. ... sache que l'hospitalité et la courtoisie et l'amitié sont rencontres de l'homme dans l'homme. Qu'irais-je faire dans le temple d'un dieu qui discuterait sur la taille ou l'embonpoint de ses fidèles, ou dans la maison d'un ami qui n'accepterait point mes béquilles... Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 654.
En partic. [À l'égard des femmes] L'intimité de la vie et tous les plaisirs et tous les sentiments qui dérivent de la position des femmes dans la société moderne : la courtoisie, la galanterie, et certaines idées et certaines délicatesses (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 141).
SYNT. Courtoisie exquise, noble, parfaite, raffinée; extrême, grande, haute, parfaite courtoisie; assaut, modèle, relation, visite de courtoisie; parler avec, saluer avec courtoisie; manquer de courtoisie.
Expr. et loc. Par courtoisie; il est, paraît de bonne courtoisie (de faire telle chose).
Péj. Attitude de politesse froide et conventionnelle. Une condescendance de pure courtoisie (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 467).Courtoisie affectée (Rolland, J.-Chr.,Antoinette, 1908, p. 887):
4. ... Edmée ne l'invita désormais [Chéri] que par courtoisie protocolaire, ainsi qu'on offre quand même la bécassine, à table, aux invités végétariens. Colette, La Fin de Chéri,1926, p. 63.
Prononc. et Orth. : [kuʀtwazi]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1155 curteisie (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9031). Dér. de courtois*; suff. -ie*. Fréq. abs. littér. : 375. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 373, b) 428; xxes. : a) 558, b) 710. Bbg. Gohin 1903, p. 312. − Gorcy (G.). Courtois et courtoisie d'après qq. textes du m. fr. B. jeunes Rom. 1961, t. 4, pp. 15-25. − Payern (J. C.). Les Orig. de la courtoisie ds la litt. fr. médiévale. 2. Le rom. Paris, 1967.