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COURBETTE, subst. fém.
A.− HIPPISME (man.). Air relevé au cours duquel le cheval, sur l'injonction du cavalier, se cabre puis bondit sur les postérieurs (d'apr. St-Riquier-Delp. 1975). Demi-courbette; faire la courbette; faire faire des courbettes à un cheval :
1. Le cheval moreau (...) comme il sentait l'éperon et le combat, se rassembla, piaffa, risqua une courbette anguleuse, cracha des naseaux. Arnoux, Rhône, mon fleuve,1944, p. 152.
B.− Usuel, p. anal. [En parlant du geste d'un animé hum.] Salut, fréquemment réitéré, exprimant la soumission, la déférence − réelle ou feinte − et consistant en une révérence ou une inclination profonde. De petites courbettes; avec force courbettes; faire une courbette :
2. L'affaire ainsi conclue, le vieillard se retira avec force salutations qu'Hérode lui rendait, et qu'après la courbette du comédien il réitérait en s'inclinant plus bas. Ils avaient l'air de deux parenthèses prises de la danse de Saint-Guy, et se trémoussant l'une vis-à-vis l'autre. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 358.
P. ext., au fig., ordinairement au plur. Marque servile et obséquieuse de déférence. Faire des courbettes à qqn, devant qqn. Académie?... Oui, peut-être, accepter d'y entrer, si sans sollicitations, courbettes, visites, etc. (Gide, Journal,1946, p. 287).
P. métaph. Simon Giguet, qui venait d'achever ses courbettes en paroles à tous les gens influents d'Arcis (Balzac, Député d'Arcis,1847, p. 372).
Prononc. et Orth. : [kuʀbεt]; ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1558-59 équitation (P. de Ronsard, Hymne de Charles Cardinal de Lorraine, éd. Laumonier, IX, p. 46, 307); 2. av. 1585 [en parlant d'une pers.] s'en aler a courbetes (P. de Ronsard, éd. Laumonier, XVIII, p. 366); 1704 courbettes « action de s'incliner devant quelqu'un, avec obséquiosité » (J.-F. Regnard, Les folies amoureuses, II, 3 ds Littré). Dér. de courber*; suff. -ette*. L'ital. corvetta (xvies. ds DEI) est prob. empr. au fr.; cf. dès 1351 corbete « sorte d'ornement, guirlande » (Compt. de Robert de Sevres ds Du Cange t. 2, s.v. corba3), dér. de courbe* subst. Fréq. abs. littér. : 60.
DÉR.
Courbetter, verbe intrans.,hippisme (man.). [En parlant d'un cheval] Faire une courbette*. Rem. On rencontre ds la docum. un emploi du part. prés. courbettant, trans. correspondant au sens B de courbette et signifiant « faire qu'une partie du corps manifeste une déférence exagérée ».Henri, courbettant sa figure de blaireau (...) supplie son beau-père de le précéder (Butor, Pass. Milan,1954, p. 48). Dernière transcr. ds DG : kour-bè-té. 1reattest. apr. 1500 « faire faire des courbettes (à un cheval) » (J. Mallet, Histoire des choses faites en ce royaume, Mon. inéd., p. 383 ds Gdf.); de courbette, dés. -er, peut-être d'apr. l'ital. corvettare (xives. ds Batt.).
BBG. − Hope 1971, p. 184.