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CORRECTIF, IVE, adj. et subst. masc.
I.− Adjectif
A.− [Le déterminé exprime un procès, un facteur, etc. qui ne vise pas un châtiment] Qui apporte une correction à quelque chose, une amélioration à un fonctionnement défectueux.
1. Qui vise à redresser une déviation, un écart par rapport à une norme. Gymnastique corrective; facteur, terme correctif; action, marche, phrase corrective :
1. ... ayant quitté l'instrument [le violoncelle] sans hâte, on fera quelques inspirations et expirations profondes et quelques mouvements généraux d'assouplissement : principalement des mouvements correctifs de redressement du tronc, ... Lallement, La Dynamique des instruments à archet,1925, p. 189.
Rem. On rencontre ds la docum. le composé auto-correctif, ive, adj. Qui apporte automatiquement une correction. Fichiers auto-correctifs, fiches auto-correctives (cf. Hist. instit. et doctr. pédag., 1793-1947, p. 428, 431).
2. Qui vise à modifier, à améliorer ou à atténuer certaines caractéristiques de quelque chose :
2. De la correspondance d'un Marcel Proust finissent par ressortir des traits correctifs de la figure angélique que ses admirateurs ont, dès sa mort, patinée comme la copie d'un retable, plein d'ailes et d'auréoles dorées. Blanche, Mes modèles,1928, p. 191.
Spéc., PHARM. Substance corrective. ,,Substance ajoutée à un médicament pour (...) supprimer un de ses effets indésirables ou en améliorer le goût`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
B.− [Le déterminé exprime un procès, un facteur, etc., qui implique l'idée d'une peine infligée en vue d'un rachat] Qui a pour but de redresser un comportement. Châtiments correctifs (p. oppos. aux châtiments de vengeance) :
3. ... nous condamnerons le travail correctif, mais nous défendrons l'URSS. Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 375.
Rem. La distribution des adj. correcteur, trice et correctif, ive semble résulter de l'usage plutôt que d'une différence de sens.
II.− Subst. masc.
A.− Ce qui apporte en tout domaine (physique, moral, politique, social, scientifique) une correction, une rectification.
− Domaine physique.Aucun correctif ne modifiait l'aspect négligé de ce petit homme rude, qui l'avait tant choquée dans sa jeunesse (Chardonne, Chant Bienh.,1927, p. 28).
− Domaine mor. ou spirituel :
4. L'épaisseur déformante des préjugés prétentieux empêche un homme de voir clair. Rien ne se place entre l'œil de l'enfant et ce qu'il regarde. Mais à l'enfant comme au nègre il manque des correctifs. Cocteau, Poésie critique 2,Monologues, 1960, p. 25.
− Domaine pol.La responsabilité des ministres (...) était (...) un correctif à bien des fautes (Jaurès, Paix menacée,1914, p. 253).
Emploi abs. au subst. masc. Sens de la restriction :
5. Nul, mieux que saint François de Sales, (...) n'eut, avec une qualité suprême, l'assemblage, le tempérament, le correctif et l'extensif, enfin, pour parler avec Pascal, l'entre-deux. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 259.
B.− Ce qui atténue par compensation, la dureté, la sévérité, l'amertume de quelque chose :
6. ... il eût mieux valu lui substituer [au mot « rêverie »] en ce temps celui de détermination, avec un correctif toutefois qui l'adoucisse... Arnoux, Visite à Mathusalem,1961, p. 29.
Spéc., PHARM., ALIM. Substance ajoutée à un médicament, à une autre substance pour en modifier le mode d'action ou la saveur. Le sucre est le correctif du citron (Ac.1798-1932).
RHÉT. Adoucissement employé dans le discours pour faire passer quelque expression, quelque proposition trop forte ou trop hardie. P. ex. : s'il m'est permis d'user de ce mot :
7. Cette habitude insensible des comparaisons, des combinaisons conciliantes (...) leur a manqué [à de jeunes Normaliens], les nuances, les correctifs ne sont pas entrés dans leur première manière : ils sont tranchés et crus. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 8, 1863-69, p. 79.
C.− Ce qui constitue la contrepartie ou l'antidote de quelque chose :
8. ... le correctif de l'amertume, c'est l'ironie, dont il serait bien dommage de lui dénier les moyens de s'exercer. R. de Montesquiou, Mémoires,t. 2, 1921, p. 290.
Prononc. et Orth. : [kɔ (r)r εktif], fém. [-i:v]. Pour [ʀ] ou [rr], cf. correct. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1371 « qui a la vertu de corriger, de tempérer » (Oresme, Politiq., fo159èds Gdf. Compl.). B. Subst. 1559 méd. « ce qu'on ajoute à un médicament pour en adoucir ou modifier l'action » (G. de Chauliac, Gde chirurgie, éd. J. Falco, p. 351 ds Sigurs, p. 491); 1680 plus gén. (Rich. : Correctif. Tout ce qui corrige, qui adoucit, qui rend moins rude). Empr. au b. lat. correctivus « qui a le pouvoir de corriger ». Fréq. abs. littér. : 91.