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COQUELUCHE, subst. fém.
A.− Maladie infectieuse et contagieuse caractérisée par des quintes de toux spasmodique, atteignant surtout les enfants. Microbe, bacille de la coqueluche (bacille de Bordet-Gengou); vaccinothérapie de la coqueluche; avoir, attraper la coqueluche; faire une (sa) coqueluche (fam.); enfant atteint de la coqueluche; reprises de la coqueluche (en « chant de coq ») :
1. ... un dos grêle subitement cassé par une quinte de toux brisante, toux de coqueluche où les reprises sifflent... Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 152.
P. métaph. Les crises sonores de coqueluche des orgues pneumatiques (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 251).
B.− Au fig. Objet d'un engouement contagieux dans un groupe social donné. Synon. favori, idole; cf. une personne dont on est coiffé.
1. [En parlant de pers.]
a) [Employé comme attrib., toujours précédé de l'art. déf.] Être la coqueluche d'un quartier, d'un salon, d'une ville. Il [Wilde] était la coqueluche des milieux londoniens (L. Daudet, Ét. et mil. litt.,1927, p. 191):
2. ... mais la vérité, c'est qu'avec sa gueule d'ahuri et sa mine de papier mâché, il est la coqueluche des femmes et naturellement il y a des jaloux. Aymé, Uranus,1948, p. 40.
b) [En constr. d'appos.] Ossian (...), la coqueluche du Faubourg Saint-Germain (Villiers de L'I., Contes cruels,Convive dern. fêtes, 1883, p. 140).
c) [Employé comme compl. d'obj.] Rare. C'est mon amant de cœur (...) on a ses coqueluches (Corbière, Amours jaunes,1873, p. 200).
2. [En parlant de choses] Rare
a) Chose qui suscite de la passion, de l'engouement dans un groupe. Le bridge a été la grande coqueluche des camps (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 157).
b) [Par contamination de A et B] Crise (d'affection), période d'engouement. Cependant, au milieu de cette coqueluche de tendresse pour Lantier, Gervaise, les premières semaines, vécut dans un grand trouble (Zola, Assommoir,1877, p. 599).
Rem. On rencontre ds la docum. le verbe coquelucher. a) Emploi intrans. [Le suj. désigne un coq] Émettre des sons comparables à ceux d'un coquelucheux*. Des coqs coqueluchaient cependant, se répandant comme des postes de garde (La Varende, Tourmente, 1948, p. 53). b) Emploi pronom. [Le suj. désigne une pers.] Se prendre de passion pour quelqu'un. Un joli cœur dont il se coqueluche (La Varende, Le Roi d'Écosse, 1941, p. 28).
Prononc. et Orth. : [kɔklyʃ]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. 1414 « sorte de capuchon » (Lit. remiss., Reg. 168, Chartoph. reg. ch. 27 ds Du Cange, s.v. coqucia); 2. av. 1453 « maladie épidémique caractérisée par un rhume et des maux de tête puis une toux tenace » (Monstrelet, Chron., ch. 118 ds Littré); 1680 « maladie appelée aussi quinte » (Rich.), selon Brunot t. 6, p. 542 cette appellation correspondrait à la maladie contagieuse infantile connue sous le nom de coqueluche; mais cette interprétation de quinte n'est pas sûre; 1792 « maladie contagieuse à toux convulsive très fréquente chez les enfants » (Encyclop. Méthod. Méd.); 3. 1625 la quoqueluche de « celui (ou celle) dont le monde s'éprend » (Camus, Iphigène, I, 68 ds Brunot t. 3, p. 226) cf. aussi prendre la coqueluche pour « tomber amoureux de » (Id., ibid., I, 275). Orig. obsc. (FEW t. 21, p. 418b). Compte tenu des premiers témoignages (Nicole Gilles, Chron. de France ds Gdf. Compl.; Mézeray ds Trév.) et en l'absence d'indications plus sûres, on peut supposer que le nom de la maladie est directement emprunté au nom du capuchon parce que celle-là s'en prenait notamment à la tête et que de nombreux malades la couvraient d'un capuchon ou la sentaient lourde et chaude comme s'ils avaient réellement porté un capuchon. Dans cette hypothèse, la comparaison de la toux avec le cri du coq (Spitzer ds Miscellanea Schuchardt, 1922, p. 144, 147) ainsi que l'all. Keuchhusten ou le néerl. kinkhoest (Brüch ds Z. fr. Spr. Lit., t. 50, pp. 320-321), ne peuvent être invoqués que comme étymol. secondes (FEW t. 21, p. 418b; Badia' Margarit ds Mél. Wartburg (W. von) 1958, p. 55). Coqueluche au sens de « capuchon » est lui-même obscur (FEW loc. cit., p. 529b). Une altération de l'a. et m. fr. coquille désignant une coiffe (attesté indirectement au xiiies. par le dér. coquillier ds Gdf., au xives. ds La Curne et au xvies. ds Hug.) d'apr. le mot capuche* (EWFS2) ne peut être retenue compte tenu de l'orig. et de la chronol. de ce dernier mot; coqueluche, altération de coquille ou formation à partir de coque* est cependant possible mais le processus en demeure inexpliqué. Fréq. abs. littér. : 66. Bbg. Badia Margarit (A. M.). Les Dénominations catalanes de la coqueluche. Mél. Wartburg (W. von) 1958, pp. 43-58. − Goosse (A.). R. belge Philol. Hist. 1964, t. 42, p. 215. − Gottsch. Redens. 1930, p. 200. − Lew. 1960, p. 313. − Orr (J.). Z. rom. Philol. 1963, t. 79, p. 2. − Rog. 1965, p. 33. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 109, 199, 210, 239, 360; t. 2 1972 [1925], p. 96, 210, 325; t. 3 1972 [1930], p. 400.