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CONVAINCRE, verbe trans.
A.− PROCÉDURE JUR. (ou situations analogues). Convaincre qqn de + inf. passé ou subst. le plus souvent indéterminé.Administrer à quelqu'un la preuve irréfutable de son crime, de son délit. Convaincre qqn d'avoir volé; convaincre qqn de trahison, de vol, d'adultère :
1. Il ne s'agit pas ici de plaider pour les coupables, mais de rappeler seulement que ces hommes, ces femmes sont des accusés, des prévenus, qu'aucun tribunal ne les a encore convaincus du délit ou du crime dont on les charge. Mauriac, Le Bâillon dénoué,1945, p. 398.
B.− P. ext. Amener quelqu'un, par des preuves ou par un raisonnement irréfutable, à admettre quelque chose comme vrai ou comme nécessaire. Dans convaincre, disait Péguy, il y a vaincre, et dans la conduite de persuasion le goût de terrasser peut devenir plus puissant que la joie de communiquer (Mounier, Traité caract.,1946, p. 663).
1. Convaincre qqn.Convaincre les sceptiques. On peut convaincre les autres par ses propres raisons; mais on ne les persuade que par les leurs (Joubert, Pensées, t. 1, 1824, p. 242):
2. Près de moi, je la sens enfantine encore, et toute l'habileté de mon discours, je ne la dois qu'à mon désir constant de l'instruire, de la convaincre, de la séduire. Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 986.
a) Convaincre qqn de + inf. prés. ou subst. déterminé.Vous essayez de me convaincre de rester à Paris en inventant des mensonges (Cocteau, Par. terr.,1938, III, 5, p. 287):
3. L'avocat défenseur, extrêmement jeune et des plus sympathiques, plaidait pour la première fois. Il était parvenu à me convaincre de l'innocence de son client, de sorte que la condamnation à cinq ans de prison sans sursis m'a proprement bouleversé. Gide, Journal,1930, p. 1017.
b) Convaincre qqn que.Plus je considère le P. de Condren, plus je suis convaincu que je n'étais pas capable d'écrire sa vie (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 3, 1921, p. 289).Aucun raisonnement ne saurait me convaincre que l'addition d'unités sordides puisse donner un total exquis (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1196).
2. Emploi pronom. à sens passif
a) Se convaincre.Ce n'est pas le tout de se dire « je suis malheureux ». Il faut encore se le prouver, se convaincre sans appel (Céline, Voyage,1932, p. 312).
b) Se convaincre de :
4. Pour se convaincre de son erreur, il repassa lentement sa main sur l'oreiller. C'était bien une barbe, cette fois, et un homme! un homme couché avec sa femme! Flaubert, Trois contes,La Légende de St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 119.
c) Se convaincre que :
5. Un instant la raison austère parla en lui plus fort que l'amour, et il se convainquit par de beaux raisonnements appuyés de preuves que sa maîtresse ne l'aimait pas. Murger, Scènes de la vie de Bohème,1851, p. 159.
3. Absol. Emporter l'adhésion intellectuelle d'un ou plusieurs interlocuteurs réels ou hypothétiques :
6. Ni l'engueulade, ni le commandement n'étaient son fort. Bon intellectuel, il ne voulait pas seulement expliquer, mais encore convaincre; il avait le dégoût physique du pugilat... Malraux, L'Espoir,1937, p. 682.
Rem. Convaincre/persuader. Convaincre qqn, lui apporter des preuves en soi irréfutables; persuader qqn, l'amener à adhérer à un énoncé par une décision personnelle.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃vε ̃:kʀ ̥], (je) convaincs [kɔ ̃vε ̃]. Cf. vaincre. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1174 « amener quelqu'un à reconnaître qu'il est coupable de quelque chose » (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, La vie de Saint Thomas Becket, éd. E. Walberg, Paris, 1936, 3833); b) 1541 « dénoncer (une faute, un crime, un défaut) » (Calvin, Institution de la religion chrétienne, 93 ds Littré); 2. 1657 « amener quelqu'un à reconnaître quelque chose comme vrai » (Pascal, Opuscules, De l'art de persuader ds Œuvres complètes, éd. L. Lafuma, p. 356); 1633 part. prés. adj. « qui est propre à convaincre » (Corneille, La Suivante, Ref. I, 325 ds IGLF); 1677 part. passé adj. (Racine, Phèdre, I, 5); 1823 part. passé adj. « qui marque la conviction (de quelque chose) » (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 875). Empr. au lat. class. convincere « prouver la culpabilité de; dénoncer (une faute, une erreur), démontrer, prouver que ». Fréq. abs. littér. : 1 610. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 058, b) 1 405; xxes. : a) 2 141, b) 3 050.