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CONTREPARTIE, subst. fém.
I.− Lang. jur. Partie adverse :
1. Nous ne croyons pas que le roi fût vendu à la contrepartie; il avait son avis à lui, sa prévention ancienne, arrêtée, datant des jours même de sa jeunesse, et il n'avait qu'à se souvenir de sa politique habituelle pour revenir à des idées répressives. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 520.
2. Et, en face de lui [Mazeaud], ses contre-parties, Jacoby mugissant, Delarocque apoplectique, malgré leur effort d'indifférence, laissaient percer plus d'inquiétude; car ils le voyaient désormais en grand danger, et les payerait-il, s'il sautait? Zola, L'Argent,1891, p. 352.
Rem. Le sens commercial signalé par la tradition lexicographique semble dérivé de cette valeur. ,,En terme de Bourse, opération de celui qui se porte vendeur ou acheteur contre son propre client, au lieu d'exécuter ses ordres comme intermédiaire`` (Lar. Lang. fr., avec une citation de Proust).
II.− Usuel
A.−
1. Ce qui, dans un arrangement, un accord, est donné en échange d'autre chose :
3. − Tu sais qu'il y a beaucoup de monts-de-piété en Espagne? Cet après-midi le gouvernement a donné l'ordre de les ouvrir et de rendre tous les gages, sans contrepartie. Malraux, L'Espoir,1937, p. 474.
2. P. ext. Effet second, conséquence négative d'un premier fait :
4. Il est vrai que cette spontanéité a souvent pour contrepartie une certaine exubérance de la conscience et du corps qui trouble l'action intentionnelle plus qu'elle ne la sert. Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 274.
B.− Ce qui fait équilibre à une première chose, ce qui contrebalance.
1. [Dans le domaine de la création littéraire ou musicale] Partie, personnage antithétique :
5. Le rôle de Cléante était une indispensable contrepartie de celui de Tartuffe, un contre-poids. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 222.
6. Si j'éprouve dans Bach, non seulement la musique, mais la musique comme un microcosme, un fragment du monde, une sphère intérieure et aussi bien extérieure à l'homme, c'est parce que la construction de Bach assume tant de contradictions et de contre-parties, des tensions internes si flagrantes en même temps qu'une telle sérénité dans la lutte... P. Schaeffer, À la recherche d'une mus. concr.,1952, p. 165.
2. Réplique, riposte :
7. L'année suivante, la visite d'une escadre française à Cronstadt préparait l'alliance franco-russe, contrepartie de la Triplice. Bainville, Hist. de Fr.,t. 2, 1924, p. 244.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀ əpaʀti]. Écrit avec un trait d'union ds Ac. 1762-1878; cf. aussi ds Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré et DG. Écrit en 1 seul mot ds Ac. 1718, 1740 et 1932; cf. aussi ds Rob., Pt Rob., Pt Lar. 1968, Rob. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr. Cf. contre-. Étymol. et Hist. A. 1. 1262 « double d'un document » (Texte ds Finot, Relations commerciales entre la France et la Flandre au moyen âge, 348 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 492); 1723 plus spéc. (Savary des Bruslons, Dict. universel de commerce : Contre-partie. Se dit en terme de Banque, du Registre que tient le Controlleur, sur lequel il couche, et enregistre les parties, dont le teneur de livres charge le sien); 2. 1813 au fig. « copie, équivalent » (Jouy, Hermite, t. 3, p. 330). B. 1. 1470 « parti adverse » (Wavrin, Anch. Cron. d'Englet., II, 206 ds Gdf. Compl.); 1790 plus spéc. pol. « opinion opposée » (Moniteur, 13 avril ds Th. Ranft, Der Einfluß der französischen Revolution, Darmstadt, 1908, p. 48); 2. 1690 mus. (Fur.); 3. début xviiies. « pendant, autre côté, envers » (Saint-Simon, Mémoires, éd. A. de Boislisle, XVII, 125, ds IGLF : Comme tous les hommes, il avoit sa contre-partie). Composé de contre-* et de partie*. Fréq. abs. littér. : 195.