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CONTREBANDE, subst. fém.
A.− Commerce frauduleux pratiqué en infraction aux lois d'un pays. En partic. Introduction dans un pays de produits prohibés, sans acquitter les droits d'entrée. Faire (de) la contrebande, se livrer à la contrebande; introduire, passer en contrebande; contrebande d'armes, de devises, de sel, de tabac; alcool, café, cigarettes de contrebande. Une romanesque contrebande de devises s'exerçait en barque d'une rive à l'autre du Rhin (Nizan, Conspir.,1938, p. 70):
1. Mouchette l'a reconnu tout de suite à l'odeur de son tabac de contrebande, un tabac belge parfumé à la violette et dont il apporte parfois au père une provision sous la forme d'une large brique couleur de feu, si dure qu'il faut la partager à coups de hachoir. Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette,1937, p. 1272.
DR. INTERNAT. [Dans un conflit armé] Contrebande de guerre. Livraison par un neutre à un des belligérants de marchandises susceptibles d'avoir une utilisation militaire. Le 8 juin 1793, Pitt adjoignit les grains à la contrebande de guerre (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 323).
P. méton. Marchandise qui donne lieu à ce trafic. Dépêchez-vous de porter votre contrebande au bois, dépêchez-vous (Erckmann-Chatrian, Hist. paysan.,t. 1, 1870, p. 190).
B.− P. ext. Activité secrète et illicite.
1. En/par contrebande, loc. adv. D'une façon secrète, illégale. Encore m'étais-je glissé par contrebande dans une famille anglaise, pour atteindre Paris plus tôt (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 280).En arrivant ainsi en contrebande devant la maison paternelle, elle pousse un cri (Goncourt, Journal,1862, p. 1016).
2. De contrebande, loc. adj.
a) Vx. Personne de contrebande. Personne qui s'est introduite dans une société sans y être connue et qui, pour cela, inspire de la méfiance. Homme de contrebande, être de contrebande.
P. méton. Visage de contrebande (cf. Quillet 1965, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.).
b) Usuel. Qui est caché, prohibé, illégal. Ces idées étaient encore plus de contrebande pour le capitaine (Stendhal, Brulard,t. 2, 1836, p. 483).Un cousin de contrebande, de mine par trop compromettante (Zola, Ventre Paris,1873, p. 679):
2. Les oisifs voyaient exactement tous les soirs ce joli ménage de contrebande aux Italiens ou à l'Opéra. Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 226.
Péj. Illicite, frelaté. Cette sainte Thérèse de contrebande ou de contre-marque (Bloy, Journal,1904, p. 209).Les Manet de contrebande, fabriqués à la grosse, comme les articles de Paris (Zola, Mes haines,1866, p. 309).Je déclare mon faible pour une Marie [Dubas] un peu insane, le hennin de travers et crachant du vieux français de contrebande (Colette, Jumelle,1938, p. 206).
Rem. On rencontre ds la docum. le verbe intrans. contrebander. Faire de la contrebande. Une vieille femme s'approche et offre des allumettes n'ayant aucune origine commune avec la régie. Maman en achète bien vite pour contrebander un peu (Estaunié, Bonne-dame, 1891, p. 234).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀ əbɑ ̃:d]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. contre-bande; ds Ac. 1740-1932 en un seul mot. Cf. contre-. Étymol. et Hist. Ca 1520 [d'apr. Cioranescu 16e] (Thénaud, Voyage d'outremer, 7, éd. Schefer ds Hug. : robe de contrebande). Empr. à l'ital. contrabbando (loc. di contrabando « sans payer de tribut » dep. début xvies., Arioste ds Batt.; « action illicite » dep. av. 1561, Bandello, ibid.), composé de contra (contre*) et bando (ban*). Fréq. abs. littér. : 169. Bbg. Hope 1971, p. 183. − Wind 1928, p. 141, 199.