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CONTENTION, subst. fém.
A.− Emploi gén.
1. Vieilli [En parlant d'un effort physique] Forte tension (nerveuse, musculaire); effort (pour se retenir, etc.). Cet effort des coudes et cette contention du corps ordinaires aux gens du peuple (E. et J. de Goncourt, Sœur Philomène,1861, p. 145).Un effort, une contention, une contraction du gosier (Goncourtds Lar. Lang. fr.1972) :
1. ... et ma tête est incapable de supporter la moindre contention; aussi je me laisse aller aux caprices de mon imagination languissante. Maine de Biran, Journal,1819, p. 223.
2. − Je me demande comment ça vous vient, l'inspiration? − En général, en me retenant d'uriner. − Il y a un rapport? − Un rapport certain. De contention. Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 30.
P. ext. et p. méton.
a) Débat, querelle, situation contentieuse (cf. contentieux). Esprit de contention (J. de Maistre, Des Constitutions pol. et des autres institutions hum.,1810, p. 46; Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 1, 1821, p. 299, 305).
Rem. Cette accept. est fréquemment attestée chez Chateaubriand (Les Natchez, 1826; Mémoires d'Outre-Tombe, 1848).
b) ,,Chaleur, véhémence dans la dispute. Ils disputèrent de part et d'autre avec beaucoup de contention. Ce sens vieillit`` (Ac. 1835, 1878).
2. Usuel, didact. Tension, effort, application en vue de comprendre, de faire quelque chose. Contention d'esprit, de l'attention; contention intellectuelle. La plus haute contention du génie philosophique (Comte, Cours de philos. positive,t. 4, 1839-42, p. 529).Contention à chercher (Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 65).La contention de la découverte (A. Arnoux, Carnet de route du Juif Errant,1931, p. 139).
PSYCHOL. Contention de (la) pensée. Capacité de la pensée à contrôler ses automatismes. Les obsessions, hallucinations, etc. sont dues à un défaut de contention de la pensée (March.1970).
B.− Spéc., MÉD.
1. CHIR. Maintien en place des fragments d'un os fracturé ou d'une articulation luxée par des moyens internes (vis, broche, etc.) ou externes (attelle, gouttière, plâtre, etc.). Appareils de contention. ,,Ensemble des mesures prises pour assurer la permanence des résultats d'un traitement d'orthopédie dento-faciale`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Contention amovible, semi-permanente, fixe; prothèse de contention.
2. PSYCH. Immobilisation d'un individu considéré comme dangereux (camisole de force, liens, attaches, brassière, ceinture). La contention est de plus en plus remplacée par les neuroleptiques et les tranquillisants.
3. Immobilisation d'un animal (pour le soigner, le ferrer, etc.).
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. contentionné, ée. Produit par une contention, une tension (d'esprit, musculaire). À la suite d'écritures nombreuses, rapides et contentionnées, [il] a eu ce que les médecins appellent la crampe d'écrivain (E. et J. de Goncourt, Journal, 1863, p. 1304).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tɑ ̃sjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 contention [var. contençon] « lutte » (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 4798); 1208 « dispute, débat, querelle » (d'apr. Prarond, Hist. d'Abbeville, 72 ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 490); 2. [xives. « forte tension des facultés de l'esprit » (Oresme d'apr. FEW t. 2, p. 1103b)]; 1585 contention d'esprit (Dampmart., Merv. du monde, fo41 vods Gdf. Compl.); 3. 1771 méd. « tension, application » (Trév.). Empr. au lat. class. contentio « tension, effort, lutte, conflit, rivalité »; en a. fr. la forme pop. contençun (ca 1100 par contençun « en rivalisant d'ardeur » Roland, éd. J. Bédier, 855). Fréq. abs. littér. : 101. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 32.