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CONTENANCE2, subst. fém.
[À propos d'animés; correspond partiellement à contenir II]
A.− Attitude extérieure exprimant une manière d'être voulue, précise, propre à une personne qui se surveille devant autrui. Sa manière de marcher, sa contenance, avaient quelque chose de particulier; dans d'autres occasions, on aurait pu lui souhaiter plus de grandeur; mais il suffisait, dans ce moment, de rester en tout le même pour paraître sublime (Mmede Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr.,t. 1, 1817, p. 382).Sa contenance sévère et digne, quoique affable, imprimait le respect (Balzac, César Birotteau,1837, p. 163).Malgré tant de désavantages, malgré sa prestance de planche, elle tenait de son éducation et de sa race un air de grandeur, une contenance fière (Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1844, p. 113):
1. L'homme inspirait la sympathie : Ni trop humble, ni enflé de vanité, ni intimidé par la Majesté, ni arrogant, il gardait dans sa contenance du goût et de la mesure... A. Arnoux, Rêverie d'un policier amateur,1945, p. 80.
SYNT. Avoir, garder, perdre, prendre, tenir contenance; ne savoir quelle contenance tenir.
Faire bonne, mauvaise contenance. Témoigner ou non de la fermeté. Nous étions sans armes. Cependant nous fîmes bonne contenance (About, La Grèce contemporaine,1854, p. 389).P. ext. Garder ou non son sang froid. [Elle] cherchait à faire bonne contenance, mais elle était au fond fort intimidée (Drieu La Rochelle, Rêveuse bourgeoisie,1939, p. 311).
B.− Souvent péj. Attitude extérieure qui correspond à une manière d'être (trop) étudiée, artificielle, pour en imposer. Elle portait ce joug insupportable en se divertissant de son mieux, nous dit-elle, sans confier sa peine à qui que ce fût et en affectant bonne contenance (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 92).Quoiqu'il fût gai, presque jovial même, il se donnait un peu trop, par sa contenance, l'air d'un homme important (Balzac, Ursule Mirouet,1841, p. 37).Il mit avec une sage lenteur un de ses gants avant de remonter en voiture, pour se donner une contenance (Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 50).Le maintien est pour marquer les égards dus aux hommes, la contenance est pour leur en imposer (Ch. de Bussy, L'Art dramatique,1866, p. 263).Elles [les Muses de Le Sueur] regardent doucement (...) se donnant une contenance par l'attribut qu'elles tiennent : masque, lyre (...) comme par un éventail dont on jouerait négligemment (T. Gautier, Guide de l'amateur au Musée du Louvre,1872, p. 169).Elle s'était assise de biais, au coin d'une table reculée, et, pour se prêter contenance, feuilletait distraitement un album (Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 843):
2. Même quand ils [les personnages de Racine] ne se veulent pas de mal, ils s'en font. Par nature, par entraînement; par habitude, par exercice; par maintien, par cette contenance; par désœuvrement, le pire de tout; par attitude prise, gardée; par une attitude de cœur. Par goût acquis, gardé. Et ils finissent toujours par se vouloir du mal. Ne fût-ce que de s'en faire et de s'en être fait. Péguy, Victor-Marie, Comte Hugo,1910, p. 778.
Loc. Par (manière de) contenance. Il tenait par contenance un excellent fusil à deux coups (Sue, Atar Gull,1831, p. 5).Elle ne mangeait que par contenance (About, Le Roi des montagnes,1857, p. 280).L'œil à peu près fixe, ne sachant que dire; par contenance, les mains dans les poches et se dandinant devant nous (E. et J. de Goncourt, Journal,1862, p. 1076).Assis sur un coffre branlant les jambes, sans dire mot et filant sa moustache par manière de contenance (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 205).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tnɑ ̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Ca 1100 « manière de se tenir, de se comporter » (Roland, éd. J. Bédier, 3006); xiiies. perdre contenanche (Clef d'Amour, 1007 ds T.-L.). B. xiiies. [ms.] « étendue de quelque chose » (Comput [ms. B.N. 7929], fo19 ds Littré); 1690 « capacité, volume de quelque chose » (Fur.). Dér. du rad. du part. prés. de contenir*; suff. -ance*; le lat. continentia présente à basse époque le sens de « contenu, contenant » et au xies. celui de « contenance, maintien ».
STAT. − Contenance 1 et 2. Fréq. abs. littér. : 642. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 230, b) 865; xxes. : a) 770, b) 753.
BBG. − Lew. 1960, p. 57.