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CONSTANCE, subst. fém.
A.− Fermeté de caractère, force morale permettant de supporter les épreuves. Constance de + inf.Le sourire du professeur était ma condamnation assurée; je ne sais pas où je pus trouver la constance de poursuivre jusqu'au bout du morceau (Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 422):
1. Il avait rendu l'âme à la question, ne voulant pas convenir, par modestie, de ses hauts faits, et refusant avec une constance héroïque de livrer les noms de ses camarades à la justice trop curieuse. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 75.
En partic.
1. Persévérance dans la conduite d'une entreprise, ou dans une attitude déterminée. Ferdinand répète la moindre de ses phrases, dix ou treize fois, avec une constance admirable (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 173):
2. Il s'y trouvait d'avance, mais avait grand soin de tourner sa chaise de façon à ne pas apercevoir Mathilde. Étonnée de cette constance à se cacher d'elle, un jour elle quitta le canapé bleu et vint travailler auprès d'une petite table voisine... Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 403.
Rem. Noter la constr. rare constance à + inf. (cf. supra ex. 2).
2. Fidélité en amour, en amitié. L'envoi d'une fleur symbolisant sa constance éternelle (R. Rolland, Jean-Christophe,Le Matin, 1904, p. 166).Anton. inconstance :
3. ... les notions les plus étranges viennent bouleverser son cœur. La fidélité dans le secret, la constance dans l'amitié, l'amour de ses enfants, le respect pour la religion, ... Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 1, 1797, p. 100.
3. P. iron. et fam. Obstination naïve. Il faut que vous ayez bien de la constance pour supporter tant de caprices (Ac.1835-1932).La brave femme avait eu une belle constance de se tuer pour faire aller le ménage (Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 647).
B.− Caractère d'un fait, d'une action, qui dure ou se reproduit. Synon. persistance, stabilité :
4. ... tout le jour, il allait d'une place à une autre, distrait, étonnant sa femme et ses domestiques par la constance de son silence. Gobineau, Les Pléiades,1874, p. 216.
Spécialement
1. Fermeté des idées, des sentiments. Le Jésuite, (...), raille son frère sur la constance de ses sentiments politiques (Delécluze, Journal,1826, p. 343).
2. BIOL., PHYS. Répétition invariable d'une ou de plusieurs données scientifiques observées :
5. ... on objecte encore que tout ce qu'on voit annonce, relativement à l'état des corps vivans, une constance inaltérable dans la conservation de leur forme; ... Lamarck, Philos. zool.,t. 1, 1809, p. 68.
3. PSYCHOLOGIE
Constance perceptive. ,,Maintien, dans la perception des réalités extérieures, de leurs caractéristiques propres, malgré les modifications que les conditions du moment entraînent`` (Piéron ds Ancelin 1971).
La constance du moi (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 576).
Rem. On rencontre chez Baudelaire le subst. masc. constance, issu d'un nom propre de lieu (Constantia) et désignant le produit d'un vignoble d'Afrique du Sud, près de la ville du Cap de Bonne-Espérance. Je préfère au constance, à l'opium, aux nuits, L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane (Les Fleurs du Mal, Sed non Satiata, Paris, Gallimard, 1961, [1861], p. 27).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃stɑ ̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1220 « persévérance dans l'exécution d'un dessein » (G. de Coincy, II Mir. 29, 480); ca 1265 « fermeté d'âme » (Brunet Latin, Trésor, éd. Carmody II, 40, § 1). Empr. au lat. class. constantia « permanence, continuité; fermeté de caractère ». Fréq. abs. littér. : 738. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 589, b) 603; xxes. : a) 424, b) 1 203.