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CONFONDRE, verbe trans.
I.− [L'accent est mis sur l'idée de non-distinction]
A.− Mêler si étroitement (soit plusieurs choses ou personnes, soit une chose ou une personne à un ensemble) qu'il n'est plus possible de les distinguer.
1. Emploi trans., rare
a) [Avec un suj. inanimé] La Seine et la Marne confondent leurs eaux (Littré).L'obscurité confond tous les objets (Quillet1965).
Au fig. :
1. Les vins [...] alternaient avec de lourdes pâtisseries, fondant et confondant les âmes dans une tendresse générale. Toulet, Le Mariage de Don Quichotte,1902, p. 158.
b) [Avec un suj. animé] Unir, réunir, identifier jusqu'à rendre indiscernable :
2. ... elle disait qu'elle avait deux enfants, elle les confondait dans le même caprice de tendresse. Zola, Nana,1880, p. 1245.
2. Courant.
a) Emploi pronom.
[Avec un suj. inanimé] Qqc. se confond avec qqc., une chose et une autre se confondent, se confondent dans..., au sein de..., avec... :
3. ... je te donne tout mon être, je voudrais que nos deux existences pussent se mêler et se confondre comme l'eau avec l'eau, le feu avec le feu. Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 114.
Rem. Avec réminiscence de « fondre » :
4. Cependant tu iras, à lutter contre cette injustice, de destruction d'architecture en destruction d'architecture jusqu'à la mare étale où les glaciers se seront confondus. Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 962.
[Avec un suj. animé] :
5. La vie sociale dérive d'une double source, la similitude des consciences et la division du travail social. L'individu est socialisé dans le premier cas, parce que n'ayant pas d'individualité propre, il se confond, ainsi que ses semblables, au sein d'un même type collectif; dans le second, parce que, tout en ayant une physionomie et une activité personnelles qui le distinguent des autres, il dépend d'eux dans la mesure même où il s'en distingue, et par conséquent de la société qui résulte de leur union. Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. 205.
b) Emploi résultatif. (Être confondu). Confondu avec (cour.), dans, en, à, parmi (rare).
[Avec un suj. inanimé] :
6. Les grenouilles ont un sternum et point de côtes; les serpens des côtes et point de sternum; les tortues, des côtes soudées à la carapace, et un sternum confondu dans le plastron. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 1, 1805, p. 210.
Subst. plur. + confondu(e)s :
7. La tour Saint-Jacques, l'hôtel de ville, Saint-Gervais, Saint-Louis, Saint-Paul se levaient en face, parmi les toits confondus. Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 1, 1869, p. 84.
8. Devant le lit où mourait Pujolhac, les présences confondues de Gina et de Lucie ne m'apportaient qu'une faible compensation... Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 341.
[Avec un suj. animé] Cette fresque admirable du Vatican, où Dante est confondu parmi les docteurs (Ozanam, Essai sur la philos. de Dante,1838, p. 281).Le cri d'une créature confondue en Dieu à force d'amour, à la lettre, déifiée : ... (Mauriac, Le Bâillon dénoué,1945, p. 498):
9. ... c'est avec elle qu'on voudrait se sentir monter vers les étoiles, vers la lumière, vers l'éternelle extase, d'un vol plus rapide et plus tranquille que celui des aigles et des ramiers sauvages, et, confondu à son âme, se dissiper comme l'encens qui s'en va, qui s'en va lentement, toujours en montant, pour mourir dans un espace pur et sans limites. Flaubert, La 1reÉducation sentimentale,1845, p. 75.
10. Ici Jean Valjean apparut. Il était confondu dans le groupe des insurgés. Il en sortit, et dit à Enjolras : ... Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 476.
B.− [Le suj. désigne une pers., ou p. méton., son esprit, sa mémoire, ...] Prendre (une personne, une chose) pour une autre. Confondre qqc. avec qqc., confondre qqc. et qqc., confondre deux choses. Cf. faire une confusion.
1. [L'obj. désigne un inanimé] Confondre les plans, les genres, les dates, les effets et les causes, les styles. Confondre le vin avec l'ivresse (Musset, La Confession d'un enfant du siècle,1836, p. 53);Confondre tristesse et ennui (Renard, Journal,1896, p. 332);Confondre la véritable sensibilité et la sensiblerie (Proust, La Prisonnière,1922, p. 107).
2. [L'obj. désigne un animé] Ces deux jumeaux se ressemblent tellement qu'il m'arrive souvent de les confondre (Ac.1932).
3. En emploi abs. Ne confondons pas, s'il vous plaît (Sue, Atar Gull,1831, p. 7).
II.− [L'obj. désigne une pers. ou, p. méton., son esprit, son âme, les sens, ...]
A.− Troubler au point de faire perdre à quelqu'un ses moyens, de le décontenancer, de le mettre dans l'impossibilité de répondre. Confondre qqn d'un seul mot :
11. − Comment, Monsieur Raphaël, dit-elle, vous ne voulez pas aller au mont-de-piété, et vous m'y envoyez. Je rougis, confondu par la logique d'un enfant. Elle me prit alors la main, comme si elle eût voulu compenser par une caresse la vérité de son exclamation. Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 152.
Vx. Se confondre.Il y a de quoi s'y confondre. ,,S'embrouiller, se troubler, se déconcerter`` (Ac. 1878, supprimé ds Ac. 1932).
B.− Remplir d'étonnement par une chose inattendue. Être confondu d'admiration, de surprise, d'émerveillement, d'étonnement, etc. ; rester, demeurer confondu; cela confond :
12. J'avoue que je suis resté confondu de cette lumière imprévue jetée sur les profondeurs du cœur humain. Stendhal, De l'Amour,1822, p. 68.
13. Mademoiselle de Liniers n'était pas une de ces beautés dont la simple apparition confond les sens... Sainte-Beuve, Volupté,t. 1, 1834, p. 29.
C.− Troubler de honte :
14. Elle restait dans ce costume sous lequel je venais de la surprendre aussi confondue que si elle eût été surprise dans sa nudité par un regard d'homme. Lamartine, Les Confidences,Graziella, 1849, p. 269.
Spéc. Remplir de confusion par des honneurs, des attentions. Vous me voyez confondu(e); vos louanges me confondent (Ac. 1798-1932).
D. − Se confondre en.Se confondre en excuses, en protestations, en remerciements, en politesses, en civilité. Les multiplier.
Rem. Confondu/confus. a) ,,Au propre, on dit confus du tout qui résulte de la réunion des parties; mais confondu qualifie les parties mêmes qui entrent dans le tout`` (Guérin 1892). b) ,,Confondu part. de confondre, fait toujours penser à une action dont il marque le résultat; confus exprime simplement l'état : un amas confus; un pays où règne l'anarchie, où tout est confondu. Au figuré, la même différence subsiste; confus veut dire honteux, confondre signifie rendu ou devenu confus`` (Lar. 19e).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃fɔ ̃:dʀ ̥], (je) confonds [kɔ ̃fɔ ̃]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. 1. « détruire » a) ca 1100 cunfundre « anéantir un adversaire » (Roland, éd. J. Bédier, 17), seulement au Moy. Âge; b) ca 1160 au fig. (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 919); ca 1184 « bouleverser » (Beneit, Vie de Thomas Becket, éd. B. Schlyter, 631); 2. a) ca 1170 « humilier, couvrir de honte » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 94); b) ca 1265 « réduire quelqu'un à quia » (J. de Meung, Rose, éd. E. Langlois, 5620). B. 1. 1538 « fondre ensemble, réunir, mêler » (Est.); 2. 1580-92 « prendre quelque chose pour une autre chose » (Montaigne, Essais, livre 1, chap. 28). Empr. au lat. class. confundere « mêler, mélanger », « bouleverser, brouiller », « troubler l'esprit »; spéc. en lat. chrét. « réduire à quia », « humilier, couvrir de honte ». Le développement sém. du mot est lié dans l'histoire à celui de confusion*. Fréq. abs. littér. Confondre : 3 610. Confondu : 1 234. Fréq. rel. littér. Confondre : xixes. : a) 6 054, b) 3 921; xxes. : a) 3 632, b) 5 900. Confondu : xixes. : a) 2 571, b) 1 238; xxes. : a) 1 399, b) 1 548.