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CONFÉRENCE, subst. fém.
A.− Vx. ,,Comparaison que l'on fait de deux choses, pour voir en quoi elles s'accordent et en quoi elles diffèrent`` (Ac. 1835, 1878). La conférence des ordonnances, des costumes; conférence des temps; conférence des textes; conférence des passages (Ac. 1835, 1878).
Rem. N'est plus attesté ds Ac. 1932, mais figure encore au xxes. ds Rob., Quillet 1965, Lar. Lang. fr.
B.− Entretien, conversation avec confrontation d'opinions.
1. Littér. Entretien, conversation, discussion entre deux ou plusieurs personnes sur un sujet d'importance (ou considéré comme tel). Être dans son cabinet en conversation ou conférence avec quelqu'un (Sainte-Beuve, Pensées et maximes,1869, p. 138).Avoir à ce sujet une longue conférence avec le directeur (Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir,1893, 3etabl., 1, p. 98).Ils avaient avec le cuisinier d'un petit restaurant réputé d'interminables conférences sur la composition du menu et la confection des plats (Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 682):
1. Cet entretien [avec Mathilde] fut coupé par un interrogatoire, suivi d'une conférence avec l'avocat chargé de la défense. Ces moments étaient les seuls absolument désagréables d'une vie pleine d'incurie et de rêveries tendres. Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 474.
Spéc. (surtout au xixes.) Entretien d'ordre religieux avec un prêtre (cf. E. de Guérin, Lettres, 1841, p. 403) :
2. Il [Mgr. Dupanloup] me comprit parfaitement, et il s'ensuivit entre nous une longue conférence d'une heure et demie, où, pour la première fois de ma vie, j'exposais à un homme le fond de mes idées et de mes doutes sur le catholicisme. Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 399.
2. Assemblée de personnes qui discutent d'une ou plusieurs questions d'importance. Conférences académiques, philosophiques; la conférence fut assignée à tel jour; tenir une conférence, réunir une conférence (Ac. 1835-1932).
a) Assemblée de diplomates ou de ministres (assistés ou non par des techniciens) réunie de façon épisodique, traitant de questions d'intérêt commun à plusieurs États. Conférence diplomatique, interalliée, au sommet. La conférence fut rompue, renouée (Ac. 1835-1932). Le mois de juin s'écoula tout entier en conférences publiques avec les Anglais, en pourparlers secrets avec les serviteurs du Dauphin (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 4, 1821-24, p. 233):
3. Metternich, un des plus grands finauds de l'Allemagne, tenait tête à nos plénipotentiaires. Le congrès se prolongea toute cette année; à chaque instant le bruit courait que les conférences étaient rompues. Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 472.
P. ext. Conférences interdépartementales, conférence administrative régionale. Réunions à l'échelon départemental ou régional ayant pour objet une planification économique (cf. Barr. 1967).
Rem. Conférence/congrès. Congrès s'employait pour des réunions plus solennelles avec participation des souverains. Actuell. conférence tend à l'emporter. Conférence des chefs de gouvernements.
b) Assemblée de personnes qui discutent des questions relatives à leurs études ou fonctions. Conférences d'étudiants; former une conférence, faire partie d'une conférence
Maître de conférences [À l'École normale supérieure] Professeur animant les discussions des étudiants.
Spécialement
Conférence ecclésiastique. Assemblée des curés tenue régulièrement auprès de leur doyen. Conférence épiscopale. Assemblée des évêques d'un pays donné.
Conférence de Saint-Vincent-de-Paul. Équipe de laïcs, hommes et femmes, de tous âges et de toutes conditions travaillant dans l'esprit de Saint Vincent de Paul et d'Ozanam à l'échelon d'un quartier, d'une paroisse, d'une commune à lutter contre toutes les formes de la souffrance et à aider les plus pauvres à vaincre leur misère par des actions concrètes auprès des pouvoirs publics, par des dépannages et des secours en espèces. Confrère, membre, président de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul (cf. aussi About, Le Nez d'un notaire, 1862, p. 9) :
4. Les Conférences, cellules de base de la Société [de Saint-Vincent-de-Paul] sont le support de la vie vincentienne (...) La conférence est le lieu privilégié où l'on apprend à se connaître, se respecter, s'aimer, échanger et partager, afin d'aller vers ceux qui souffrent le cœur empli d'amour pour servir avec autant de générosité que de discernement. Cahiers Ozanam, no43/44/45, Société de Saint-Vincent-de-Paul, Paris, Janv.-juin 1975, p. 35.
Rem. 1. Le nom de conférence a été choisi par Ozanam sur le modèle de la conférence d'histoire, qui, dès 1832 réunissait à Paris « quelques étudiants chrétiens pour traiter de questions d'histoire, de droit, de littérature, de philosophie » (Cahiers Ozanam, no43/44/45, Société de Saint-Vincent-de-Paul, Paris, Janv.-juin 1975, p. 110). 2. Attesté ds Ac. 1932.
Conférence pédagogique. Réunion périodique des instituteurs autour de l'inspecteur primaire.
Conférence des avocats, conférence du stage. Réunion périodique des avocats stagiaires d'un barreau autour du bâtonnier pour s'exercer à la plaidoirie. Secrétaire de la conférence des avocats :
5. ... ses jeunes confrères de la conférence n'en parlaient qu'avec les plus grands éloges; on regrettait de tous côtés qu'il eût quitté le barreau ou immanquablement il se serait créé une belle position. Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 106.
Conférence des chefs de service. Réunion d'un chef d'entreprise et de ses principaux collaborateurs (cf. Lar. comm. 1930).
C.− P. ext.
1. Discours, exposé didactique qui s'adresse à un public cultivé et traite en principe d'un sujet de la spécialité de l'orateur. Conférence publique; faire, donner une conférence, une série de conférences; assister à une conférence :
6. La conférence est un genre qui oscille entre deux écueils : la comédie ennuyeuse et le pédantisme mondain. Cette forme de monologue à haute voix, en présence de centaines de personnes inconnues et muettes, ce vêtement tout fait, qui doit aller à tous et qui ne va à personne, est, pour un cœur d'artiste un peu sauvage et fier, quelque chose d'intolérablement faux. R. Rolland, Jean-Christophe,Dans la maison, 1909, p. 992.
En partic.
a) ENSEIGN. Leçon donnée dans une grande école, une université. Conférence magistrale :
7. Première conférence ou discussion philosophique avec mes étudiants. Elle a duré deux heures et m'a semblé un bon début. Le sujet choisi était la peine de mort. Je crois n'avoir pas trop mal guidé cette confusion et dirigé cette mêlée. Amiel, Journal intime,1866, p. 250.
Maître de conférences [Enseignement supérieur] Enseignant d'un grade précédant celui de professeur et requérant le doctorat d'État et l'inscription sur une liste d'aptitude dressée par des spécialistes de la discipline (cf. Michelet, Journal, 1828, p. 710).
b) CULT. Discours ouvert au grand public dans lequel une personnalité traite de sujets variés d'ordre artistique, littéraire, scientifique, etc. Conférence sur la littérature française, la peinture italienne; conférence avec film ou projections; salle des conférences. Synon. plus fam. causerie.Conférence de Maurois sur Dickens (Du Bos, Journal,1927, p. 196).Elle [Thérèse] comptait suivre des cours, des conférences, des concerts, « reprendre son éducation par la base » (Mauriac, Thérèse Desqueyroux,1927, p. 276):
8. Je crois que je pourrais parler « d'abondance » devant un public dont je sentirais suffisamment la sympathie. Cette nuit j'imaginais une sorte de cours sur Dostoïevsky; conférences coupées de lectures, que j'aurais faites moi-même... Gide, Journal,1921, p. 709.
c) RELIG. Discours prononcé en chaire par un prédicateur sur des questions de dogme ou de morale. Les conférences de Notre-Dame; les conférences de Frayssinous, de Lacordaire. Entendre les conférences des prédicateurs en renom (Zola, Madeleine Férat,1868, p. 264):
9. Lacordaire, maître de la conférence, plutôt que du sermon, a rendu, semble-t-il, à ce terme tout son sens ancien autant qu'il peut être rendu par un monologue et au nom d'une autorité. Il a conféré l'Église au siècle. A. Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours,1936, p. 260.
2. [Avec interférence du sens B] Conférence de presse. Exposé public fait à des journalistes par une ou plusieurs personnalités traitant de leurs activités, opinions ou projets et répondant aux questions posées. Une conférence de presse télévisée; accorder, donner une conférence de presse :
10. Par une conférence de presse, tenue le 9 février, j'exposai au public ce qui s'était passé réellement à l'Anfa et qui ne ressemblait guère à ce que répandaient les sources anglo-saxonnes. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 86.
Rem. 1. Ce dernier sens figurant ds Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr., Dub., Rob. Suppl. 1970. 2. On relève ds la docum. conférencer, verbe intrans. Synon. fam. de conférer. Si vous voyez l'illustre Georges Pouchet, dites-lui que j'ai besoin de conférencer (ou conférer) avec lui (Flaubert, Correspondance, 1879, p. 240).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃feʀ ɑ ̃:s]. Enq. : /kõfeʀãs/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. [1346 (Bibl. E. des Chartes, 1872, p. 356 ds Gdf. Compl. : il semble qu'il y ait eu une erreur commise par Gdf. le mot conférence ne figure pas dans ce passage. L'erreur a été reprise par Lar. Lang. fr.)]; 1. 1464, 13 août « discussion que tiennent plusieurs personnes sur un sujet » (Ord., XVI, 238, ibid. : communication et conferences); 2. 1635 « réunion de diplomates sur un sujet intéressant plusieurs états conference pour une paix » (Monet); 3. a) 1680 « exposé fait en public sur une question de théologie » (Rich. : On a imprimé les conferances de l'Abé Bourdelot); 1842 p. ext. « exposé fait en public sur un sujet quelconque » (Reybaud, Jérôme Paturot, p. 13); b) 1752 « leçon donnée dans certaines écoles, certaines facultés » (Trév.); 1845 maître de conférences (Besch.); c) 1952, 19 janv. conférence de presse (L'Humanité, p. 3, col. 1). B. 1504 [date de composition] « comparaison » (Lemaire de Belges, La Couronne Margaritique [éditée en 1549] ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 4, p. 134). Empr. au lat. médiév. conferentia « confrontation; réunion » (Gloses attribuées à Isidore [vie-viies.] ds Blaise et Du Cange) part. prés. plur. neutre substantivé du lat. conferre « rapprocher » en partic. « mettre en commun des propos »; « comparer ». Fréq. abs. littér. : 1 704. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 450, b) 1 452; xxes. : a) 2 565, b) 3 688. Bbg. Goug. Mots t. 2 1966, p. 62. − Rat (M.). Il n'y a pas de synon. Déf. Lang. fr. 1967, no40, pp. 6-7.