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CONCILIER, verbe trans.
A.− Littér. [Le suj. et l'obj. désignent des pers.] Rapprocher des personnes en désaccord d'opinions ou d'intérêts pour les mettre d'accord. Concilier des personnes, des adversaires :
1. Alors commença un nouvel ordre, une nouvelle tentative d'organisation politique, la tentative d'organisation mixte, qui avait pour objet de concilier, de faire vivre et agir ensemble, malgré leur hostilité profonde, tous les éléments de la société, la noblesse féodale, les communes, le clergé, les souverains. Guizot, Hist. gén. de la civilisation en Europe,1828, leçon 10, p. 29.
Spéc., DR. Le juge de paix s'est vainement efforcé de concilier les parties (Ac.1835-1932).
Rem. L'emploi pronom. réfl. est peu usité. Ces deux personnes ne peuvent se concilier (Rob.).
B.− [L'obj. désigne une pluralité d'inanimés abstr.] P. anal. Rapprocher des choses opposées, contraires pour les mettre en accord, les faire coexister harmonieusement, les rendre compatibles. Concilier des textes qui ne s'accordent pas ensemble, des passages qui paraissent se contredire; concilier ses plaisirs avec son travail. Concilier la liberté d'expression au cinéma avec le respect de la dignité de la personne humaine (V. Giscard d'Estaing, Déclaration au Conseil des ministres,8 oct. 1975) :
2. ... il a été donné à Shakespeare, et c'est ce qui fait la souveraineté de son génie, de concilier, d'unir, d'amalgamer sans cesse dans son œuvre ces deux qualités, la vérité et la grandeur, qualités presque opposées, ou tout au moins tellement distinctes, que le défaut de chacune d'elles constitue le contraire de l'autre. Hugo, Marie Tudor,1833, p. 2.
3. Et c'est sa complexité même qui nous rend compte de la vérité du catholicisme : il se tient au centre de la réalité en ce qu'il s'accorde avec ce qui semble discord, et concilie ce qui paraît purement inconciliable. Massis, Jugements,1924, p. 202.
Emploi abs. :
4. « Je ne concilierai point non plus. Car concilier c'est se satisfaire de l'ignominie d'un mélange tiède où se sont conciliées des boissons glacées et brûlantes... » Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 871.
SYNT. Concilier des contraires, les exigences, les intérêts, deux principes, deux tendances, l'utile et/avec l'agréable; difficulté, impossibilité de concilier; chercher à, essayer de, s'efforcer de, tenter de concilier; chercher, fournir, trouver le moyen de concilier; chercher les moyens de tout concilier.
Emploi pronom. réfléchi (à sens passif). Comment une telle distraction pouvait-elle se concilier avec cette attention, ce regard? (Malraux, La Condition humaine,1933, p. 347).
C.− [Le suj. désigne une pers.; l'obj. désigne une pers. ou plus fréquemment le sentiment favorable d'une pers.] Se concilier qqn ou qqc.Gagner, obtenir pour soi la faveur de quelqu'un. Se concilier l'amitié, la bienveillance, les bonnes grâces, la faveur, l'indulgence, la sympathie de qqn :
5. Au moyen de la paix, il [Bonaparte] se concilie la bourgeoisie; au moyen de la religion, il se concilie l'ancienne noblesse et croit aussi se concilier le respect et la confiance des masses. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 2, 1855, p. 2.
P. ext. [Le suj. est un inanimé abstr. désignant une qualité, un trait de caractère de la pers.] Sa façon recueillie d'écouter, sa complaisance inaltérable lui avaient concilié toutes les sympathies (Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 81).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃silje], (je) concilie [kɔ ̃sili]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174-76 « réconcilier » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 6032) − xvies. pronom., Hug.; 2. 1549 « mettre d'accord des personnes d'intérêts divergents » (Est.); 3. 1647 « accorder des choses qui paraissent incompatibles » (Rotrou, St Gen. i, 1 ds Littré); 4. 1508-17 consilier « obtenir, se rendre favorable » (Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux., I, 27 ds Gdf. Compl.); 1680 pronom. (Rich.). Empr. au lat. class. conciliare « unir »; « unir par les sentiments, rendre bienveillant » et « ménager par les sentiments, procurer ». Fréq. abs. littér. : 807. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 484, b) 928; xxes. : a) 1 081, b) 1 016. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 352.