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COMPENSATION, subst. fém.
A.− Action, fait de compenser, de réaliser ou de rétablir l'équilibre entre deux choses complémentaires ou antagonistes :
1. Cette loi dynamique [la loi de gravitation des destinées] commande la compensation des écarts positifs ou négatifs dans la suite d'une existence par des écarts inverses de valeur correspondante. Philos., Relig., 1957, p. 3415.
Système des compensations. Système du philosophe français Azaïs (1766-1845) selon lequel le bien et le mal s'équilibrent dans toute destinée humaine et dans l'univers entier. Ce système des compensations naturelles dans les destinées humaines, si répandu aujourd'hui et si trivial (Leroux, De L'Humanité,t. 1, 1840, p. 27).
1. DROIT
a) Compensation de créances, de dettes. Annulation réciproque de créances de même nature, jusqu'à concurrence de la plus faible, lorsque deux personnes sont respectivement débitrices et créancières l'une de l'autre. La compensation s'opère de plein droit par la seule force de la loi, même à l'insu des débiteurs (Code civil,1804, p. 232).
b) Compensation des dépens. Répartition des dépens entre les plaideurs, chacun ayant à charge les frais qu'il a engagés (compensation totale) ou l'un ayant à charge une partie de frais de l'adversaire en plus des siens propres (compensation partielle) (d'apr. Cap. 1936).
c) DR. SOC. Caisse de compensation. ,,Organisme d'assurance, sous forme de Mutuelle, entre les employeurs, destiné à supprimer tout risque d'inégalité dans les charges de famille de leurs employés`` (Ac. 1932). Une caisse de compensation pour les allocations familiales (La Civilisation écrite,1939, p. 1412).
2. ÉCON. Mode de règlement simplifié et périodique des mouvements de capitaux entre plusieurs partenaires (banques ou États), consistant à compenser la seule différence globale entre les créances et les dettes de chacun d'eux, sans avoir à régler chaque opération séparément (d'apr. Combe 1971) :
2. Les banques établissent périodiquement (en général une fois par jour) le total de ce qui leur est dû par d'autres banques et de ce qu'elle doivent à d'autres banques; on rapproche tous ces comptes les uns des autres et on établit ce que l'on appelle la compensation. J.-A. Lesourd, C. Gérard, Hist. écon., XIXeet XXes.,t. 1, 1968, p. 65.
a) Chambre de compensation. Organisme regroupant certaines banques, où se règle périodiquement la compensation des dettes ou créances de chacune d'elles à l'égard de toutes les autres. P. métaph. Le cerveau d'un individu c'est le marché, le lieu d'échange, la chambre de compensation (...) entre plusieurs mécanismes, plusieurs plans d'action (Thibaudet, Réflexions sur la critique,1936, p. 168).
b) Cours de compensation. Cours déterminé à des dates fixes pour la liquidation périodique des opérations à terme sur les valeurs cotées à la bourse. Il attendait la réponse du parquet des agents de change, pour la fixation d'un cours de compensation (Zola, L'Argent,1891, p. 365).
3. MATH. Loi ou principe de compensation. Synon. de loi des grands nombres.[Les Anciens] ne paraissent pas avoir soupçonné l'existence d'un principe de compensation qui finit toujours par manifester l'influence des causes régulières et permanentes, en atténuant de plus en plus celle des causes irrégulières et fortuites (Cournot, Théorie des chances et des probabilités,ch. IX, § 103 ds Lal.1968).
4. MÉDECINE
a) PHYSIOL. Réaction de l'organisme qui compense les effets pathologiques d'une maladie et tend ainsi à rétablir un équilibre physiologique. Un cardiaque exposé aux ruptures de compensation (Macaigne dsNouv. Traité Méd.,fasc. 1, 1926, p. 318).
b) PSYCHANAL. Réaction inconsciente consistant à compenser une infériorité réelle ou imaginaire par la recherche de satisfactions dans un comportement secondaire. La compensation peut s'exercer (...) sur un plan imaginaire : elle est alors le fait de névrosés ou de délirants qui vivent en pensée des exploits fabuleux ou se prennent pour des personnages extraordinaires (Sill.1965) :
3. La sublimation n'est qu'une compensation verticale, une fuite vers la hauteur, exactement comme la compensation est une fuite latérale. Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 12.
5. TECHNOL. Fait de contenir en les compensant les variations de certains appareils ou mécanismes. Pendule de compensation; la compensation des compas (de navigation). La plupart des compas magnétiques (...) sont munis de dispositifs de compensation des actions des fers durs et des fers doux (A.-B. Duval, L. Hébrard, Traité pratique de navigation aérienne,1928, p. 47).Les pendules à compensation thermique se nomment régulateurs (E. von Bassermann-Jordan, Montres, horloges et pendules,1964, p. 171).
B.− P. méton. Ce qui compense (un inconvénient, un désavantage, etc.), contrepartie, dédommagement. Compensation financière, pécuniaire; compensation morale; demander, obtenir une compensation. Cela fait compensation; il y a compensation, il n'y a pas lieu à compensation (Ac. 1835-1932). La bonne chère est une compensation naturelle des ennuis du cabinet (Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 348).À faire un croquis de la Belgique, il y a, par compensation, cet avantage, qu'on fait, en même temps, une caricature des sottises françaises (Baudelaire, Pauvre Belgique,Préliminaires, 1867, p. 709).J'ai tant joui dans cette vie, que je n'ai vraiment pas le droit de réclamer une compensation d'outre-tombe (Renan, Souvenirs d'enfance, et de jeunesse,1883, p. 375):
4. Le peuple doit s'amuser; c'est là sa grande compensation. Un peuple gai est le meilleur des peuples. Ce qu'un peuple donne à la gaieté, il le prend presque toujours sur la méchanceté. Renan, Drames philos.,L'Eau de jouvence, 1881, III, 2, p. 479.
5. ... ce qui n'est pas quelque peu harmonieux ne peut vivre; de sorte que, partout, des compensations, des suppléances, etc., rétablissent un équilibre en menace d'être rompu. Gide, Journal,1930, p. 996.
En compensation (de qqc.)Synon. de en revanche, en échange (de qqc.)En compensation de n'avoir qu'un sourcil, l'adjudant Flick avait deux nez (Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, 1repartie, 2, p. 17):
6. Les belles heures de la vie vous ont été données en compensation de vos malheurs, et l'avenir vous rendra autant de félicités que le présent vous aura dérobé de jours. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 54.
Rem. Littré, Lar. 19eSuppl. 1878-Lar. 20e, Guérin 1892 et Quillet 1965 enregistrent compensationniste, subst. masc. Partisan des compensations en matière de droits de douane. « Dans ces débats [sur les traités de commerce], les uns s'appellent protectionnistes, les autres libres-échangistes; on a même parlé de compensationnistes » (Compte rendu analytique de la séance du 22 janvier 1870 au Corps législatif, Discours de M. Thiers ds Littré).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃pɑ ̃sasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) [Début xiiies. a. dauph. compensacio dr. « extinction réciproque de deux dettes » (Trad. du Code de Justinien, fol. 34 ds Rayn. t. 4, p. 498b)]; 1510 m. fr. compensation « id. » (Coutumes de Paris, chap. V, art. LXXIV ds Nouv. Coutumier Général, t. 1, p. 14); b) 1690 compensation de dépens (Fur.); c) 1863 terme de bourse (Littré); d) 1932 caisse de compensation (Ac.); 2. 1290 compensation « dédommagement » (Drouart La Vache, Li livres d'amours, v. 5179, éd. R. Bossuat, p. 240); 3. a) 1678 philos. « système selon lequel les maux et les biens se compensent » (La Rochefoucauld, Maximes, 52, éd. A. Régnier, t. 1, p. 52); b) av. 1693 mor. (en parlant des qualités et des défauts) (Bussy-Rabutin ds Trév. 1704); 4. 1803 technol. horlog. (Boiste). Empr. au lat. class. compensatio « compensation, balance (comm.); équilibre ». Fréq. abs. littér. : 704. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 220, b) 754; xxes. : a) 671, b) 1 144. Bbg. Guéret (J.). La Constr. aéron. Banque Mots. 1972, no4, p. 183. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 27.