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COMMUNISME, subst. masc.
A.− HIST. (en réf. avec une conception non matérialiste de l'hist.).
1. [Désigne un état de fait réel ou visé] Mise en commun (des biens). Synon. vieilli communauté :
1. Pendant les trois premiers siècles, chaque église a été un essai de communisme, une véritable association, dont les membres possédaient tout en commun, hors les femmes. Zola, Rome,1896, p. 15.
2. L'Adèle devait être quelque voisine sans doute avec elle en un constant échange de services, toutes portes ouvertes, dans le communisme de la pauvreté. Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 339.
Spéc. [P. oppos. à individualisme] Système de vie en communauté caractérisé par une telle mise en commun. L'individualisme naît ainsi de la dissolution du communisme primitif (J. Vuillemin, L'Être et le travail,1949, p. 139).
2. [Désigne une doctrine]
a) Doctrine sociale qui prône la mise en commun des biens, la suppression de la propriété individuelle :
3. Quant au communisme, auquel je reviendrai, un mot suffit. Le dernier pays du monde où la propriété sera abolie, c'est justement la France. Si, comme disait quelqu'un de cette école, « la propriété n'est autre chose que le vol », il y a ici vingt-cinq millions de voleurs, qui ne se dessaisiront pas demain. Ce n'en sont pas moins d'excellentes machines politiques pour effrayer ceux qui possèdent... Michelet, Le Peuple,1846, p. 154.
b) Doctrine qui prône l'égalité absolue. Synon. communisme égalitaire :
4. ... je me jetai par réaction dans le communisme le plus aveugle et le plus absolu. On pense bien que je ne donnais pas ce nom à mon utopie, je crois que le mot n'avait pas encore été créé; mais je décrétai en moi-même que l'égalité des fortunes et des conditions était la loi de Dieu, et que tout ce que la fortune donnait à l'un, elle le volait à l'autre. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 32.
3. P. métaph., souvent péj. et p. plaisant. Mise en commun, partage (de toutes choses dans un domaine particulier); système égalitaire :
5. Il n'y a pas, chez les insectes, de reine, de roi ni d'ouvrières. Il y a une machine à pondre, dont rien ne nous fait supposer qu'elle exerce le moindre pouvoir. (...) Et le communisme de ces bestioles n'a aucun rapport avec celui des idéologues de notre brave humanité. J.-R. Bloch, Destin du Siècle,1931, p. 279.
B.− Organisation économique et sociale basée sur le système de la propriété collective des moyens de production; doctrine qui préconise une telle organisation de la société. Synon. socialisme (comme étape vers le communisme intégral), collectivisme (ce dernier terme souvent péj. dans la polémique) :
6. C'est la société bourgeoise elle-même qui a mis tous les ans quatre milliards, c'est-à-dire la représentation d'un capital de cent milliards, en dehors de la propriété individuelle, définie par le droit de disposer. C'est elle qui a créé, à mi-chemin de la propriété individuelle et du communisme, une propriété collective d'État, une substance collective de propriété, que la démocratie sociale pourra peu à peu assimiler en propriété communiste. Jaurès, Ét. socialistes,1901, p. 179.
Péj. Le Progrès nous mène au régime absolu des administrations, qui est tout simplement le communisme (L. Veuillot, Les Odeurs de Paris,1866, p. 561).
Spéc. Organisation sociale conçue par Marx comme le stade ultime de l'évolution sociale activée par la lutte du prolétariat et devant aboutir à une société sans classes, sans propriété privée, sans exploitation de l'homme par l'homme, les biens étant distribués à chacun selon ses besoins. Synon. communisme intégral (cf. J. Lacroix, Marxisme, existentialisme, personnalisme, 1949, p. 35), communisme révolutionnaire.
Rem. Le Dict. écon. et soc. publ. par le Centre d'études et de recherches marxistes, Paris, Éd. sociales, 1975, p. 134, donne du marxisme, envisagé à son stade d'aboutissement, la déf. suiv. : ,,Régime social, sans classes, caractérisé par la propriété sociale de tous les moyens de production et d'échange, par la disparition complète de la forme valeur, par l'abondance de la richesse collective, permettant la satisfaction de tous les besoins individuels.``
C.− [En partic. dans le lang. d'aut. non-communistes] Système politique, économique et social, tel qu'il est prôné et/ou réalisé en Union soviétique depuis la révolution de 1917 et dans un certain nombre d'autres pays à la suite de celle-ci. Le communisme marxiste-léniniste; le communisme soviétique, chinois. Synon. ou quasi-synon. bolchevisme (cf. Green, Journal, 1931, p. 50), socialisme (cf. Perroux, L'Écon. du XXes., 1964, p. 589) :
7. ... considéré dans son esprit et dans ses principes, le communisme, tel qu'il existe, − avant tout le communisme des républiques soviétiques, − est un système complet de doctrine et de vie... Maritain, Humanisme intégral,1936, p. 44.
8. ... en maints endroits la ruine, la misère, le désordre. pouvaient avoir pour conséquence l'avènement du communisme et procurer aux Soviets autant de victoires sans batailles. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 210.
Prononc. et Orth. : [kɔmynism̥]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1840 « socialisme préconisant la suppression de la propriété privée » (Sainte-Beuve, Corr. gén., 3, 332 ds Quem.). Dér. de commun*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 381. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 34, b) 166; xxes. : a) 452, b) 1 229. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 34. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 41. − Quem. Fichier. − Reybaud (L.). Ét. sur les réformateurs contemp. Paris, 1842/43.