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CHICANER, verbe.
I.− Emploi intrans.
A.− Vieilli. User de chicane dans un procès. Ce procureur, cet avoué ne fait que chicaner (Ac. 1835-1878).
P. ext. et plus usuel. Contester en usant de mauvaises raisons :
1. Il s'est même emporté contre toi de telle façon que je l'ai prié de se taire. Enfin, après avoir chicané et bataillé pendant une heure, pour en finir j'ai fait un rabais. Flaubert, Correspondance,1869, p. 86.
B.− Fam. Tromper au jeu, tricher (cf. Bruant 1901, p. 428).
C.− Vieilli. Offrir un passage étroit à travers une série d'obstacles :
2. Cette brèche sublime [Gibraltar] clapote devant mes yeux (...) l'eau se précipite dans cette cassure, dans ce détroit qui chicane en forme de S... Morand, L'Eau sous les ponts,1954, p. 219.
II.− Emploi trans.
A.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Chicaner qqn sur qqc. Créer des difficultés à quelqu'un à propos d'une chose qu'on estime de peu d'importance :
3. Et tout ça pour que ce grand dadais vienne me chicaner sur des vétilles, et de quel ton! Aymé, Le Vaurien,1931, p. 77.
Emploi pronom. réciproque. Se chicaner (sur).Se quereller, se tourmenter sur des choses insignifiantes :
4. De tout temps, nous nous étions chicanées parce que j'étais brutale et qu'elle pleurait facilement... S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 101.
Fam. et souvent p. euphém. Cela me chicane. Cela me donne du tourment, de l'inquiétude. Vous avez vu que je lui portais intérêt, et ça vous chicane (Balzac, La Rabouilleuse,1842, p. 413).
B.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Chicaner qqc. à qqn. Contester avec mauvaise foi à quelqu'un la possession de quelque chose (concr. ou abstr.). Chicaner à qqn le courage :
5. Par un hasard assez naturel, le général rencontra (...) un sous-officier de l'ex-Garde impériale à qui l'on chicanait sa pension de retraite. Balzac, Les Paysans,1844-50, p. 152.
C.− MAR. Chicaner le vent. ,,Serrer le vent le plus près possible`` (Jal1), comme en lui disputant, parce qu'il est défavorable, une pleine action sur les voiles.
Prononc. et Orth. : [ʃikane], (je) chicane [ʃikan]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1461 trans. « poursuivre en justice » (Villon, Grand Testament, éd. L. Thuasne, 1234); encore ds Malherbe, éd. L. Lalanne, II, 178; 2. 1606 « soulever des difficultés pour embrouiller une affaire judiciaire » (Nicot); 3. 1657 [date Lar. Lang. fr.] « contester sans fondement, par des subtilités captieuses » (Pasc., Réfut. de la rép. à la 12elettre [9 sept. 1656] ds Littré). Prob. issu d'un croisement du rad. à valeur expressive tšikk- exprimant la petitesse, v. chicot (FEW t. 13, 2, p. 365 sqq.) ou bien, malgré des difficultés chronol., d'un dér. de schick « petite boule » (C. Schmitt, v. bbg.; cf. FEW t. 17, p. 35a) avec ricaner*, le sens originel de chicaner semblant être « chercher querelle pour des vétilles ». Fréq. abs. littér. : 137. Bbg. Gohin 1903, p. 303. − Gougenheim (G.). Chercher et fouiller. In : [Mél. Harmer (L. C.)]. London, 1970, pp. 21-22. − Schmitt (C.). Fr. mod. chicaner. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1975, t. 13, pp. 99-105.