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CHEVELU, UE, adj. et subst.
A.− Adjectif
1. [En parlant d'une pers.] Qui porte des cheveux longs et abondants. Un prophète chevelu; chevelu comme Absalon. Long-chevelu (J. Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1908, p. 344):
1. Aux abords de quatre lycées, sur la frontière de la banlieue, le hall de la gare Saint-Lazare offre aux jeunes gens un abri contre le travail, la pluie, la discipline. Innombrables, la pipe à la bouche, un cahier sous le bras, pâles, chevelus, ils vont et viennent d'un pas tranquille par petits groupes... Chardonne, Romanesques,1937, p. 138.
Spécialement
a) ANAT. Cuir chevelu. Partie de la peau qui recouvre le crâne et où sont implantés les cheveux. Se frotter le cuir chevelu (Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 54).
b) ANTIQ. ROMAINE. La Gaule chevelue. Partie des Gaules dont les habitants portaient les cheveux longs. Le gaulois chevelu du nord (Hugo, Le Rhin,1842, p. 114).
c) HIST. DU MOY. ÂGE. Les rois chevelus. Rois mérovingiens. Clodion le chevelu (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 634).
Littér. et p. iron. Les poètes chevelus, l'école chevelue. Les romantiques. Art chevelu, prosateur chevelu (Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 85).
2. P. anal.
a) BOT. Racine chevelue, graine chevelue. Qui se termine par de nombreuses radicelles. Le frai se conserve mieux et prospère parmi les paquets d'herbe et les racines chevelues des saules (Moselly, Terres lorraines,1907, p. 201).
b) P. métaph., poétiquement. [En parlant d'arbres aux multiples rameaux, de végétaux munis de filaments] Forêt chevelue, monts chevelus, palmiers chevelus, guis chevelus, cime chevelue du saule. Touffes chevelues de câpriers (Zola, Le Docteur Pascal,1893, p. 33):
2. ... des ruisseaux couraient dans le fossé sous des herbes chevelues. Parfois une branche morte tombait dans l'épaisseur des fourrés. On entendait la fuite d'une bête inquiète, glissant au fond des taillis, avec un bruissement doux sur les feuilles. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 116.
c) ASTRON. Comète chevelue, astre chevelu. Comète dont le noyau central est entouré d'une auréole de lumière diffuse. Quelquefois une comète chevelue (...) apparaît comme un signal de destruction ou de création pour un globe ancien ou nouveau (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 105).
B.− Substantif
1. Rare et p. méton. Personne qui possède des cheveux abondants. Un chevelu. Le chevelu répartit... (Hugo, Les Misérables,t. 6, 1862, p. 914).
2. Spéc., BOT. Ensemble des radicelles d'une plante. Le chevelu abondant. Un chevelu puissant (Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 75):
3. La radicule, en se divisant en chevelu, va pomper dans la terre les émanations de l'océan souterrain; et le germe, en se divisant en feuilles, va recueillir les vapeurs de l'océan aérien. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 179.
Rem. La docum. fournit le subst. masc. chevelis désignant p. métaph. les ondulations de l'herbe (à la manière de celles des cheveux). Le chevelis de l'herbe (Genevoix, La Dernière harde, 1938, p. 110).
Prononc. et Orth. : [ʃ əvly]. Au sujet de l'e protonique, cf. Buben 1935, § 14 : ,,L'e protonique qui n'a aucun accent se prononce ə : chevelu [ʃ əvly], échevelé [eʃ əvle], ensevelir [ãsəvli:ʀ], devenir [dəvni:ʀ], receleur [ʀ əslœ:ʀ], recevoir, redevoir, redemander, etc.; pour rejeter, relever, le DG seul indique un è ouvert, les autres prononcent [ʀ ə ʒte], [ʀ əlve].`` Littré : ,,Richelet met un accent [sur la 1resyll.] ce qui montre que de son temps on prononçait ché-ve-lu.`` Les dict. hist. notent que les 2 e sont muets. Cf. Littré : ,,Les deux e muets dans deux syllabes consécutives ne se peuvent prononcer.`` Cf. aussi Grammont Prononc. 1958, p. 129 : ,,Dans ensevelir, échevelé, chevelure, Geneviève, c'est le premier e qui persiste; à vrai dire le deuxième est purement graphique : la syllabe accentuée qui le suit l'a fait tomber à date fort ancienne et le premier se maintient parce que les groupes consonantiques svl, chvl, gnv ne sont pas français``. Cf. encore Kamm. 1964, p. 147. Noter que Warn. 1968 est le seul dict. mod. à donner la possibilité de prononcer le 2e[ə] muet. Attesté ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1174-87 « garni de cheveux » (Chr. de Troyes, Perceval, 6025 ds T.-L.); 1814 cuir chevelu (Nysten); p. anal. a) xvies. forêts chevelues (Du Bellay, II, 13, recto ds Littré); 1690 (Fur. : Chevelue. On le dit aussi des plantes qui ont des feuilles fort deliées [...]. Les Jardiniers appellent les petites racines d'un arbre le chevelu); b) 1606 Estoile chevelue (Nicot); 1680 comette chevelue (Rich.). Dér. de cheveu*; suff. -u*. Fréq. abs. littér. : 246. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 488, b) 492; xxes. : a) 318, b) 174.