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CHATOUILLEUX, EUSE, adj.
A.− Sensible au chatouillement. − « Es-tu chatouilleuse! » fit Nicole (R. Martin du Gard, Les Thibault, La Belle saison, 1923, p. 922).
P. ext. Sensible à la démangeaison provoquée par des attouchements ou frottements quelconques de choses diverses. Elle sursauta, secoua une coccinelle qui lui cheminait sur la main. − Oh, c'est que je suis chatouilleuse! (Montherlant, Les Bestiaires,1926, p. 454).
MAN. Cheval chatouilleux. Sensible à l'éperon, à la cravache, etc. :
1. Elle disait qu'elle adorait les chevaux, qu'ils la connaissaient bien, que jamais ils ne lui faisaient du mal, même lorsqu'elle les taquinait. Elle savait comment il fallait les prendre. C'étaient des bêtes très chatouilleuses. Zola, Son Excellence E. Rougon,1876, p. 117.
B.− Au fig.
1. [En parlant de pers.]
a) [En parlant des sens autres que le toucher] Sensible à des sensations agréables. Je veux festoyer ce soir le roi Salomon qui est mon hôte et qui a le palais chatouilleux (A. Arnoux, Abisag,1919, p. 177).
b) [En parlant d'une pers. ou de certains de ses penchants] Qui manifeste une susceptibilité pouvant aller jusqu'à l'irritabilité. Avoir un amour-propre, un orgueil chatouilleux. Croit-il [Eugène] que je ne sois pas moins chatouilleuse que lui sur notre honneur? (Balzac, Le Père Goriot,1835, p. 236):
2. Édouard était très chatouilleux. Dès qu'on lui parlait de son travail, et surtout dès qu'on l'en faisait parler, on eût dit qu'il perdait la tête. Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 1079.
2. [En parlant de choses]
a) Qui excite agréablement :
3. Une main de femme, au moment où elle sort de son bain de senteur, conserve je ne sais quelle fraîcheur douillette, une mollesse veloutée dont la chatouilleuse impression va des lèvres à l'âme. Balzac, La Duchesse de Langeais,1834, p. 255.
b) Sur quoi des personnes se montrent susceptibles :
4. Cette lettre [à Jomini], qui touche avec justesse des points chatouilleux et délicats, donne envie de mieux connaître quel était ce correspondant si sage, le baron Monnier. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 13, 1863-69, p. 124.
Rem. On rencontre ds la docum. l'adv. chatouilleusement. D'une manière excitante. L'amour, au sein de la courtisane [dans la Torpille de M. de Balzac] de dix-huit ans, est analysé chatouilleusement (Sainte-Beuve, Premiers lundis, t. 2, 1869, p. 366).
Prononc. et Orth. : [ʃatujø], fém. [-jø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fig. a) xiiies. pic. catillose « sensible » (Tr. d'Économ. rur. c. III ds Gdf. Compl.); b) av. 1498 chatoulleux à « rendu sensible à, enclin à » (Commynes, II, 291 ds IGLF); c) 1544 « sensible, délicat, subtil » (B. Desper., Rec. des œuv., p. 81 ds Gdf. Compl.); d) av. 1564 « délicat, qui peut éveiller les susceptibilités » (Calv., Lett., t. II, p. 451, ibid. : Une matiere si chatouilleuse); 2. 1370 catoilleus forme norm. « sensible au chatouillement » (Oresme, Eth., B.N. 204, f. 501b, ibid.); xives. chatoilleus (Manière de lang., éd. P. Meyer ds Revue critique d'histoire et de littérature, t. 5, II, 1870, p. 403); 1611 spéc. d'un cheval chatouilleux à la pointe (Cotgr.). Dér. du rad. de chatouiller*; suff. -eux*, -euse*. Fréq. abs. littér. : 80. Bbg. Gohin 1903, p. 294. − Gottsch. Redens. 1930, p. 150, 307.