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CHAS1, subst. masc.
Trou percé à l'extrémité aplatie d'une aiguille à coudre, par lequel on fait passer le fil. Le chas de cette aiguille est trop grand, est trop petit (Ac.1835-1932) :
1. Elle leva un moment la tête pour enfiler une nouvelle aiguille, elle en dirigea le chas vers la lumière de la lampe, en clignant de l'œil pour mieux passer le fil... Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 79.
Rem. Des aiguilles à chas sont utilisées en chir. : aiguille ronde intestinale, chas à ressort; aiguille à chas conique (cf. Catal. d'instruments de chir. [Duffaud], av. 1914, p. 72 et 101).
[P. allus. au passage de l'Évangile selon saint Matthieu, XIX, 24 − devenu proverbial − « Il est plus aisé pour un chameau d'entrer par le trou d'une aiguille que pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu »] :
2. On a discuté sur le chameau, discuté sur le chas, discuté sur l'aiguille, et discuté surtout pour savoir dans quelle mesure le riche pouvait ou ne pouvait pas aborder au royaume des cieux. Quoi pourtant de plus lumineux que la parole de l'Évangile? Il saute aux yeux des plus myopes que « faire passer un chameau par le trou d'une aiguille » est l'équivalent oriental de « prendre la lune avec ses dents », ou de quelque image analogue dont l'énorme absurdité tend à exagérer l'impossible. Gide, Feuillets,1928, p. 898.
P. anal. :
3. C'était là toute une autre affaire que quand la déesse cache son chas ou ses seins, par une pudeur dont personne ne lui sait gré... L. Daudet, Les Bacchantes,1931, p. 254.
TECHNOL. (construction). Petite plaque métallique carrée, percée en son milieu d'un trou par lequel on fait passer le fil* à plomb.
Prononc. et Orth. : [ʃa] ou [ʃ ɑ]. [a] ant. ds la majorité des dict. mod. (Dub., Pt Rob., Pt Lar. 1968, Warn. 1968); [ɑ] ds les dict. hist. (Land. 1834, Nod. 1844, Fél. 1851, Littré et DG) et ds Lar. Lang. fr.; [a] ou [ɑ] ds Passy 1914. Pour le timbre de ce mot cf. finale -as. Ds Ac. 1762-1932. Homon. cha (étoffe de soie), chat, shah (souverain d'Iran). Étymol. et Hist. Début xiiies. (G. Le Clerc, Bestiaire, 2479 ds T.-L. : Par le chäas [c(h)asse leçon des mss D et F] d'une aiguillette); xiiies. cas (D'un Juis ki s'acomen. av. les crest. [Juitel ms. xives.], Ars. 3527 fo3bds Gdf. Compl.). Orig. incertaine. Peut-être à rapprocher, avec l'a. fr. chas « corps de bâtiment » (v. Gdf.; FEW, t. 2, p. 316a) et l'a. prov. cas « caisson, ballot » (1467 ds Pansier t. 5, p. 167), du lat. class. capsus « caisse (d'une voiture), sorte de cage » d'apr. le sens de « bulle » attesté au iiies. (Apicius ds TLL s.v., 363, 54) à partir duquel l'idée de petit objet creux, puis de cavité, se serait dégagée. La forme chaas, bisyllabique dans deux de ses attest. du xiiies. (supra et Tournoiement d'Enfer, éd. Långfors, v. 1401 ds Romania, t. 44 : Par le chaas d'une aguille), reste inexpliquée mais pourrait être un équivalent prosodique de chasse « chas » (2 ex. de G. Le Clerc ds T.-L.), ce dernier mot étant parfois lui-même trisyllabique (cf. T.-L.), peut-être d'apr. de nombreux mots commençant par chaa-; cf. aussi l'hésitation entre chastëé et chaasté (T.-L.). Un étymon *cavaceum (EWFS2), adj. substantivé dér. du lat. cavum « trou, cavité » (v. cave) ne peut expliquer ni le fr. ni le prov. cas, caus, le v placé entre deux -a- ayant dû régulièrement se maintenir. Fréq. abs. littér. : 8. Bbg. Gamillscheg (E). Etymologische Miszellen. Rom. Jahrb. 1950, t. 3, p. 281. − Schuchardt (H.). Das Nadelöhr. Z. rom. Philol. 1921, t. 41, pp. 694-696.