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CHARPIE, subst. fém.
A.− Filaments obtenus à partir de vieux linge par effilage ou râpage et servant à faire des pansements. La charpie sert à panser les plaies, les ulcères (Ac.1835-1932).Cf. amadou ex. 7 et bande1ex. 2.
P. métaph., littér. [En parlant d'inanimés] Matière floconneuse qui a l'apparence ou la consistance de la charpie :
1. La neige tombait, et, comme l'épave ne remuait plus, cette charpie blanche faisait sur le pont une nappe et couvrait le navire d'un suaire. Hugo, L'Homme qui rit,t. 1, 1869, p. 125.
2. Un ciel déchiqueté à coups de bec éclairait un terrain vague où courait une charpie de nuages, ... A. Arnoux, Les Gentilshommes de ceinture,1928, p. 117.
B.− En charpie
1. [En parlant d'une chose] Mettre (une chose) en charpie (DG, Ac. 1932, Rob.). (La) déchirer en petits fragments :
3. Le vent sifflait avec fureur des quatre points cardinaux, et mettait les voiles en charpie. Lautréamont, Les Chants de Maldoror,1869, p. 205.
Spéc. Viande en charpie. Viande trop cuite au point de perdre toute consistance. Le gigot à l'anglaise ne supporte pas d'être en charpie (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 206).
2. Au fig., fam. [En parlant d'une pers. ou d'un aspect de la pers.] Mettre qqn en charpie. S'acharner sur quelqu'un au point de l'anéantir.
S'en aller en charpie (sens physique et moral). Se délabrer, se dégrader.
Physique. Je me sens débilité, l'estomac en charpie (Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 76).
Moral :
4. ... elle [la Police] s'en va en charpie, au grand dam de la patrie et de la société. L. Daudet, Au temps de Judas,1920, p. 158.
Le cœur en charpie. Le cœur blessé, très malade :
5. − Ah! se disait-il, j'ai vécu vingt années en dix jours dans ce couvent et je sors de là, la cervelle défaite et le cœur en charpie; ... Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 316.
Prononc. et Orth. : [ʃaʀpi]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. charpi, billot de tonnelier (Darbois 1830). Fér. Crit. t. 1 1787 fait la rem. suiv. : ,,Plusieurs disent charpis, masc. mais mal. On dit de la charpie et non du charpis. On les disait l'un et l'aûtre assez indifféremment; et l'Acad. se contenta d'abord de dire que quelques-uns disent charpis, et le font masc. Dans la dernière édit. elle ne met que charpie. La Touche préfère celui-ci sans condamner l'aûtre. Aujourd'hui charpis est hors d'usage.`` Étymol. et Hist. 1. Ca 1300 méd. (La chirurgie de l'abbé Poutrel, 41, vo21 d'apr. O. Södergard ds Mél. Lecoy, 1973, p. 543 : le cure o le carpie); 2. 1300 art culin. (Traité de cuisine, à la suite de Viandier de Tallevent, 117 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 303). Étant donnée la date relativement tardive du mot, plutôt part. passé substantivé de charpir* [étoffe charpie] qu'issu du b. lat. carpia (A. Thomas, Mél. Louis Havet, Paris, 1909, pp. 506-507) attesté comme terme de méd. au iiies. (Oribase d'apr. A. Thomas, loc. cit.; v. aussi Mittellat. W. s.v.) et dont la formation sur carpere est obsc. (FEW t. 2, p. 404a). Fréq. abs. littér. : 94. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 42. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 97. − Quem. 2es. t. 2 1971.